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Lamkel Zé : « Tout pour laisser le club à la place qu’il mérite »

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Didier, vous êtes né le 19 septembre 1996 à Bertoua au Cameroun. Comment s’est déroulée votre enfance dans le pays des Lions indomptables ?

Didier Lamkel Zé : « Je ne pense pas avoir eu une enfance facile. Il faut savoir que j’ai cinq frères et trois sœurs. Nous sommes donc neuf enfants dans la famille et mes parents se sont saignés pour s’occuper de nous. Ils ont fait énormément de sacrifices pour qu’on ne manque de rien et qu’on soit heureux. Aujourd’hui, je me sens redevable et ma famille compte sur moi. J’essaie de m’occuper du mieux possible d’eux. D’ailleurs, j’espère pouvoir faire venir mon petit frère en France prochainement. Il s’est lancé dans la restauration, et il espère trouver un travail ici, et m’aider dans ma nutrition au quotidien. »

Dès vos 11 ans vous portez les couleurs des Brasseries du Cameroun. Comment êtes-vous parvenu à intégrer cette prestigieuse académie ?

D.L.Z : « Le football est rapidement devenu une priorité dans ma vie. Dans mon quartier, je jouais tout le temps. Dès que je sortais de l’école, je posais mon cartable et j’allais taper dans le ballon. L’Académie des Brasseries du Cameroun a organisé une compétition pour les jeunes nommées « Coupe Top » et j’y ai participé. C’est à ce moment-là que j’ai été repéré. Deux semaines après, les organisateurs ont contacté mon père pour lui annoncer que j’avais été retenu pour participer à un stage à Douala au sein de cette Académie. Nous étions plus de 100 joueurs convoqués et il devait en garder uniquement 22. Nous avons joué quatre rencontres, et j’ai finalement eu la chance de faire partie des heureux élus afin d’intégrer l’Académie à 11 ans. J’y suis resté jusqu’à mes 17 ans. »

À 11 ans, vous quittez donc votre foyer familial pour tenter votre chance dans le milieu du football. Ce changement était-il simple à vivre ? 

D.L.Z : « Non, c’était très dur. En tout cas, les premiers mois étaient très compliqués à vivre. Je suis né à l’Est du pays, et il fallait faire plus de 8 heures de route pour rejoindre l’Académie à Douala. Au début, je pleurais beaucoup. Mes parents, ma famille et mes amis me manquaient énormément. Nous avions seulement une semaine de vacances en décembre et un mois en juin. Quand j’ai intégré les Brasseries, je n’ai donc pas vu mes parents pendant six mois, et j’étais âgé de 11 ans. Vous imaginez donc mon ressenti…  Heureusement, j’ai été très bien accueilli là-bas, et cela m’a beaucoup servi pour la suite. »

Et à 18 ans, vous réalisez le grand pas vers l’Europe et la France puisque vous rejoignez le LOSC…

D.L.Z. : « Oui, effectivement. Mais, j’ai fait mes premiers pas en Europe, en Belgique, plus précisément, à Anderlecht où j’ai effectué un stage. J’ai également passé plusieurs tests à Bordeaux et à Lyon. Lorsqu’on vient d’Afrique, nous ne pouvons pas rejoindre la France pour jouer au football avant 18 ans. C’est pourquoi finalement, dès ma majorité, je suis arrivé à Lille, club dans lequel j’ai côtoyé des anciens Grenats comme Nicolas De Préville et Ibrahim Amadou notamment. »

C’est en Belgique que votre carrière décolle définitivement. Vous semblez d’ailleurs très attaché à ce pays. Pour quelles raisons ?

D.L.Z. : « Je sortais de deux saisons à Niort en Ligue 2 et je rejoins la Belgique pour Anvers. C’est là-bas que tout a commencé pour moi. Je gagne une Coupe de Belgique, je joue plusieurs fois les play-offs 1 et je dispute même l’Europa League. Les médias n’ont pas forcément toujours été tendre avec moi là-bas, mais c’est un pays qui compte quand même beaucoup pour moi. C’est aussi en Belgique que j’ai rencontré une personne qui est importante pour moi : Laszlo Bölöni. C’est lui qui m’a fait changer de poste et il m’a beaucoup aidé dans ma carrière. À Anvers, avant de quitter le club, il est même venu chez moi pour me donner des conseils. Il m’a toujours beaucoup considéré. »

Aujourd’hui, vous vivez votre deuxième passage messin. Le FC Metz est aussi un club qui compte à vos yeux ?

D.L.Z. : « Oui, mais ce n’est pas uniquement grâce à Laszlo Bölöni. Je n’avais pas forcément une bonne image et le FC Metz a pris le risque de me faire venir et tout s’est très bien passé. Quand je suis arrivé en 2022, de nombreuses personnes m’ont dit que j’avais réussi à réveiller le vestiaire et que j’y avais remis de la joie. Malheureusement, cela n’a pas été suffisant pour obtenir le maintien. À la fin de la saison, je voulais rester à Metz, même en Ligue 2, mais cela n’a pas pu se faire, à mon grand regret. »

Votre premier passage s’est conclu par une relégation. Est-ce une source de motivation supplémentaire ?

D.L.Z. : « Clairement ! Lors de mon premier passage, nous ne sommes pas parvenus à nous maintenir en Ligue 1. Pour moi, il est hors de question que cela se reproduise cette année et nous ferons tout pour laisser le club à la place qu’il mérite. Nous savons que cela sera difficile, mais nous ne rentrerons jamais sur le terrain pour perdre. Nous ne lâcherons rien et nous nous battrons jusqu’au dernier match. »

Pour finir, un mot sur la sélection camerounaise. Votre objectif est de porter de nouveau les couleurs de votre pays ?

D.L.Z. : « Bien sûr ! Je suis d’ailleurs très heureux que Marc Brys ait été nommé. Lorsque je jouais en Belgique, j’ai joué plusieurs fois face à son équipe, quand il était à Saint-Trond ou Louvain. Il a essayé de me faire venir dans les clubs où il était, mais malheureusement, cela ne s’est jamais concrétisé. Il me connaît très bien, mais ce n’est pas pour cela que ma place est assurée en sélection. Je sais que si je parviens à être performant avec le FC Metz, il m’appellera et je donnerai tout pour que cela soit de nouveau le cas. »

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