
Sébastien, tu as été blessé plusieurs fois. As-tu pensé à tout abandonner ?
Sébastien Renouard : « En aucun cas. Je pars du principe qu’il faut affronter les problèmes de la vie. Me tourner vers autre chose aurait été une forme de renoncement. Si j’arrête le football à cause d’une blessure, je ferai la même chose dans d’autres domaines. Ce n’est pas mon genre, je préfère prendre les problèmes à bras le corps. Je me suis donc demandé : ‘qu’as-tu fait pour te blesser ?’ Pour être honnête, mon hygiène de vie n’a pas toujours été irréprochable. Jeune, on fait ce qu’il nous plaît, on mange n’importe quoi, on ne fait pas toujours de sieste. Il y a juste une chose qui me surprend : je me suis blessé alors que je devenais plus sérieux. Mais j’ai continué sur cette voie, car c’est évidemment la bonne. »
Que penses-tu du niveau de l’arbitrage actuel ?
S.R. : « Je me mets à la place des arbitres, et je trouve qu’ils subissent une pression de plus en plus grande de la part du public, de la presse. Un arbitre, aujourd’hui, est sans doute dix fois moins serein lorsqu’il entre sur la pelouse qu’il y a dix ans. Il sait que la moindre erreur lui vaudra d’être puni le lendemain dans le journal. Et dans le même temps, le football s’accélère, se complique énormément. Il est de plus en plus difficile à arbitrer. Je vais parfois voir mon frère jouer, même dans des rencontres de mômes, les arbitres galèrent. »
En dehors du football, comment occupes-tu ton temps libre ?
S.R. : « De manière générale, je suis très curieux, je m’intéresse à beaucoup de choses. Et je suis un passionné de cinéma. J’y vais une fois par semaine en moyenne. Je suis ouvert à tous les styles. La preuve : je commence même à regarder des films français ! En particulier, j’aime les scénarios un peu angoissants. Cela m’amène à me poser la question : ‘Comment le réalisateur a-t-il fait pour penser à cela ?’ Par exemple, lorsqu’on regarde ‘Seven’, on peut être intrigué par la personnalité du scénariste… »
Comment te prépares-tu avant un match ?
S.R. : « Ce n’est pas la même approche selon que tu es titulaire ou sur le banc. Le coach annonce la composition quelques heures avant la rencontre. Par exemple, si je suis amené à évoluer à un poste inhabituel, je vais essayer de m’imaginer les phases de jeu que je devrais gérer au cours de la partie. Car en fonction du rôle que tu as à tenir, ce ne sont pas les mêmes. C’est une espèce de révision qui me permet d’être confiant et prêt au moment de débuter la partie. Il vaut mieux avoir à l’esprit les faits de match auxquels on est confronté. »
Quel geste technique aimerais-tu pouvoir maîtriser ?
S.R. : « Le petit ‘inter-exter’ de Ronaldinho. A l’entraînement, je m’y essaie parfois mais en match, si je le tente, je crois que je me romps les croisés ! »
Quel est ton trio de tête pour la montée ?
S.R. : « Metz, déjà. Ensuite, je vais peut-être vous surprendre, mais je vois bien encore Le Havre terminer à la troisième position. Certes, Strasbourg est devant pour le moment mais je trouve leurs succès toujours un peu étriqués. Et les Havrais possèdent une puissance offensive qui peut leur permettre de finir en boulet de canon. »