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Destination : finale…

Lorsqu’on évoque la Coupe de France 1984, c’est la finale contre Monaco qui est la plupart du temps évoquée. Mais c’est oublier tout le chemin parsemé d’embûches qu’aura dû parcourir le Football Club de Metz pour arriver au Parc des Princes.
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Le 5 mai 1984, date de la demi-finale retour contre le F.C. Nantes, aura été une étape décisive : le club à la Croix de Lorraine joue ce soir-là son va-tout pour redonner le sourire à une région sinistrée et gagner son aller simple pour la finale.
En cette époque de difficile reconversion sidérurgique, l’inespéré
parcours du FC Metz en Coupe de France constitue l’unique rayon de soleil
pour l’ensemble de la région. En ce temps que les moins de vingt
ans ne peuvent pas tout à fait connaître, les qualifications
en Coupe de France se jouent, à compter des 1/16èmes de finale,
selon la même méthode que le championnat, soit un match aller
et un match retour. Au tableau de chasse des Messins, on compte en cette édition
1984 les équipes de Calais (2-0), Castets en Dorthe (deux fois défaite
4-0), Besançon (4-1 puis 1-1 en terre franc-comtoise) et Laval (victoires
messines 1-0 en Moselle et 2-1 en Mayenne). Peu à peu, c’est
une région entière qui commence à croire en son rêve.
Seulement, l’étape suivante s’avère plus ardue puisque
le club Lorrain affrontera le Football Club de Nantes-Atlantique, rien moins
que champion de France en titre ! Mais les Messins tirent le lot de consolation
puisqu’ils disputeront le match retour à St Symphorien, ce qui
constitue un léger avantage. La première confrontation du 28
avril revêt déjà une saveur particulière : ce sera
l’avant-dernier match que joueront les Canaris au stade Marcel Saupin,
théâtre de leurs aventures sportives depuis près de quarante
ans et désormais appelé à vivre dans l’ombre du
flambant neuf stade de La Beaujoire à l’issue du match contre
St Etienne quelques jours plus tard. Quoi qu’il en soit, les Grenats
entament on ne peut mieux ce match puisque Philippe Hinschberger est le premier
à catapulter le ballon au fond des filets. Malheureusement, l’égalisation
nantaise ne tarde pas. « Suite à une main flagrante mais
non relevée par l’arbitre, Michel Ettore s’était
presque arrêté de jouer, persuadé que la faute avait été
sifflée. Vahid Halilhodzic a alors profité de sa déconcentration
pour lui placer un tir entre les jambes et la balle a filé pratiquement
au ralenti au fond des filets. Un but pareil en demi-finale de coupe, ça
ne s’oublie pas ! »
se souvient Philippe Hinschberger.
Les Canaris parviennent même à décrocher la victoire à
la dernière minute du match grâce à un but de l’international
Gérard Buscher. Défaits, les Lorrains croient tout de même
en leurs chances. Le match retour est programmé le 5 mai et s’annonce
« chaud ».

Le film du match

Les Messins ont perdu le match aller, certes, mais ont marqué un précieux
but. Qui plus est, pour l’ultime rencontre à jouer en province,
ils peuvent compter sur un soutien populaire comme on n’en avait rarement
vu en Lorraine depuis la Libération. Plus de 22 000 spectateurs se sont
donné rendez-vous ce samedi 5 mai 1984 au Stade St Symphorien ; et au-delà
des limites de l’antre grenat, c’est toute la région qui
s’est mobilisée. Dans les chaumières, dans les cafés,
familles et amis se sont réunis pour pousser leurs héros dans
le train qui les emmènera vers la capitale. Au coup d’envoi, le
stade est déjà en ébullition. C’est dans cette ambiance
extraordinaire que l’inévitable attaquant Hinschberger, fidèle
à sa réputation de « Monsieur Coupe », marque dès
la 27ème minute l’un des buts les plus importants de sa carrière.
Il ne l’a pas oublié, lui qui range ce parcours en Coupe de France
1984 dans ses meilleurs souvenirs de joueur : « C’était
vraiment un « truc de folie ». Imaginez le stade St Symphorien de
l’époque mais avec autant de supporters qu’il peut en accueillir
aujourd’hui : le public était tassé, c’était
du délire ! J’en garde un souvenir impérissable, d’autant
que j’ai marqué le seul but du match. Mais la fin de la rencontre
a été très tendue, nous étions tous regroupés
en défense et on a eu très peur pendant le dernier quart d’heure.
Je m’en suis d’ailleurs beaucoup voulu parce que j’avais raté
la balle du K.O. seul face au gardien. Un deuxième but nous aurait mis
à l’abri beaucoup plus tôt et aurait sûrement tué
le match. Heureusement, nous avons tenu et remporté la victoire. C’est
tout ce qui comptait. »
Dès lors, Nantes repart en Loire-Atlantique
bredouille et rien ne peut plus arrêter les supporters déchaînés.
La fête populaire se prolonge tard dans la nuit et le banquet organisé
au Buffet de la Gare voit affluer une foule folle. Il est vrai que le F.C. Metz
peut être fier : il a franchi le dernier barrage et obtenu son ticket
gagnant pour une destination de rêve, la seconde grande finale de son
histoire, que cette fois il compte bien remporter. Bien plus, c’est une
lueur d’espoir qu’il apporte à toute une région qui
peine alors à voir son avenir en rose. Qu’importe, ce sera en grenat
!

Les enjeux

Pour le FC Metz du début des années 1980, les enjeux de cette
victoire du 5 mai 1984 sont nombreux : au niveau financier, une victoire en
Coupe de France constitue toujours un apport non négligeable de fonds,
surtout pour une équipe ayant connu des difficultés pécuniaires
il y a peu ; au niveau sportif, cela ouvre la voie à un premier titre
dans l’histoire du club ; enfin, au niveau humain, c’est un cadeau
de l’ensemble des joueurs à un entraîneur sur le départ
mais qui aura beaucoup apporté au club grenat durant cinq ans. Il ne
reste alors plus qu’à faire fructifier le tout le 11 mai, date
de la grande finale.

La feuille de match

Score : 1-0

Stade : St Symphorien

Arbitres : M. Quiniou

Spectateurs : 22 039

Les équipes :

Metz : Ettore, Thys, Barraja, Colombo, Zappia, Bracigliano, Rohr, Kurbos, Hinschberger
(puis Cangini, 88ème), Bernad, Précout (puis Sonor, 52ème).
Entraîneur : Henry Kasperczak.

Nantes : Bertrand-Demanes, Bibard, Avache, Rio P., Bossis, Adonkor, Picot, Morice,
Buscher (puis Furic, 70ème), Baronchelli, Amisse. Entraîneur
:
Jean-Claude Suaudeau.

But :

pour Metz : Hinschberger (27ème).

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