Albert Cartier : ''Metz mérite sa place en Ligue 1''

Quel bilan tirez-vous de votre première
saison à Gueugnon ?

Albert Cartier : «C’est un bilan positif avec comme point d’orgue
un quart de finale de Coupe de Ligue où nous avons été
éliminés par Monaco, le futur vainqueur de l’épreuve.
Nous pouvons terminer ce championnat dans les dix premiers ce qui est quand
même une performance intéressante pour l’un des plus petits
budgets de Ligue 2 et une ville de moins de 10 000 habitants.»



Pourtant la saison du FC Gueugnon avait plutôt
mal débuté…

A.C. : L’effectif avait été largement renouvelé à
l’intersaison avec notamment l’arrivée de plusieurs joueurs
issus du monde amateur. Le pari était plutôt osé mais nous
l’avons relevé avec succès. Ce n’était pas
évident pour les joueurs de passer de trois entraînements par semaine
à l’exigence du milieu professionnel. Un temps d’adaptation
a été nécessaire avec une période difficile en début
de saison.»



Gueugnon peut même revendiquer une 4ème
place dans le classement des rencontres jouées à l’extérieur…

A.C. : «A la mi-temps de notre match contre Istres, nous étions
même leader de Ligue 2 sur les matches retour. Mais tout ça reste
très fragile. Nous n’avons encore rien gagné et nous ne
pouvons pas afficher la moindre prétention. Les joueurs et moi-même
continuons d’apprendre notre métier tous les jours.»



Avec cette saison encourageante, est-ce que les
ambitions du FC Gueugnon seront revues à la hausse pour l’an prochain
?

A.C. : «Notre objectif restera le même : notre maintien en Ligue
2. C’est le haut niveau pour Gueugnon et c’est essentiel de garder
cet équilibre. Nos équipes de jeunes essayeront également
de bien représenter le club sur le plan national. Si nous pouvons faire
un beau parcours dans l’une des deux Coupes ou une belle série
en championnat, ce sera un plus. Mais nous ne pouvons pas nous fixer cela comme
objectif de départ.

Notre vision est plus sur le court terme. Nous essayons d’abord de mettre
nos joueurs en avant et de les aider à progresser dans leur carrière.
Quelque chose qui sera appelé « lacune » dans un autre club
sera rebaptisé « médiocrité » chez nous. Tout
est mis en œuvre pour aider à la progression des joueurs qui portent
le maillot du club.

A l’intersaison, nous devons encore nous attendre à une nouvelle
vague de départs avec de nombreux joueurs en fin de contrat.»



C’est toujours intéressant pour un
entraîneur de voir son travail récompensé…

A.C. : «Un entraîneur ne peut que se réjouir de voir le travail
de l’équipe dirigeante et du staff technique concrétisé
sur le terrain. L’essentiel est de perpétuer l’état
d’esprit et les valeurs des Forgerons avec des joueurs qui viennent parfois
de la région parisienne ou de Marseille. J’ai retrouvé d’ailleurs
beaucoup de points communs entre la philosophie d’un club comme Gueugnon
et celle du FC Metz.»



Avez-vous suivi avec attention la saison du FC
Metz ?

A.C. : «Bien entendu ! Tout le travail de Jean Fernandez porte ses fruits.
Je ne suis pas très surpris par ses bons résultats car les qualités
et l’exigence de cet entraîneur sont reconnues dans le milieu du
football. Metz a connu comme nous un début de saison difficile, mais
l’équipe a beaucoup progressé au fil de la saison pour terminer
en haut du championnat. Le travail et la persévérance auront fini
par payer.»



Entre Metz et Lorient, quelle équipe vous
aura fait la plus forte impression cette saison ? Quel club mérite plus
que l’autre de retrouver la Ligue 1 ?

A.C. : «Je ne serais peut-être pas très objectif en répondant
à cette question. J’ai passé 15 ans à Metz et mon
cœur balancera forcément pour ce club. Ma femme et mes enfants y
habitent encore, tout comme de nombreux amis. Metz mérite sa place en
Ligue 1 et pas uniquement sur cette saison. C’est un club qui doit vivre
au plus haut niveau.»



Avec quel état d’esprit vos joueurs
vont-ils aborder la rencontre ?

A.C. : «Ils ont envie de bien terminer la saison. Mais ils sont tous conscients
que le challenge sera très difficile. Il y a un gros écart entre
l’intention et la réalisation. Metz a l’avantage de recevoir
et n’a perdu qu’une seule fois sur sa pelouse depuis le début
de la saison. Mais nous serons encore une fois notre principal adversaire avec
notre inexpérience et nos faiblesses qui pourront nous jouer des tours.

Mais cela fait vraiment plaisir de jouer dans un stade plein. Le public était
déjà venu nombreux à Toulouse mais là j’ai
prévenu mes joueurs que cela n’aurait rien avoir. Metz a un vrai
public de foot et l’ambiance sera toute autre. C’est quand même
une consécration pour nous de pouvoir évoluer devant 27 000 spectateurs.
Je pense notamment à Didier Neumann formé au club et qui n’a
encore jamais joué à St Symphorien en tant que professionnel.»