« C’est un moment historique pour le FC Metz et la Fédération luxembourgeoise. » Francis De Taddéo ne mâche pas ses mots au moment d’ouvrir la conférence de presse organisée au sein du club lorrain. Et pour cause, cela fait un bout de temps qu’un joueur luxembourgeois n’avait pas rejoint le club messin, rompant ainsi une tradition affirmée par le président Molinari. « C’est pour nous un évènement important. Le club a toujours été ouvert aux joueurs provenant du Luxembourg et ce dès l’après-guerre avec Kemp. Ceux-ci ont la plupart du temps marqué leur passage. Dans un passé plus proche, on pourrait citer Léonard, Jeitz, Braun et Strasser. Les liens amicaux entre le Luxembourg et le FC Metz sont toujours présents. Tenez, récemment Jean-Marie Rausch a rencontré le Grand Duc, et celui-ci lui a parlé de football ! » La chose peut paraître mineure pour les amateurs de football mais cette signature revêt une valeur symbolique importante aux yeux des différents intervenants. Petit pays ne manquant pas d’intérêts pour les frontaliers que sont les Lorrains, le Luxembourg tente de faire progresser son football et sa formation. Guy Hellers, dont les plus férus du FC Metz se souviennent peut-être, travaille en ce sens : « J’étais au centre de formation pendant deux saisons. Cela n’a pas marché mais j’y ait tout de même appris beaucoup de choses sur le professionnalisme. Au Luxembourg, il existe des joueurs talentueux mais ceux-ci sont vite à cours de concurrence. Au bout d’un moment, le « bon joueur » ne peut plus progresser chez nous car le niveau global le tire vers le bas. Il est alors nécessaire pour lui de partir afin de se forcer à hausser son niveau de jeu. » Un avis que partage Nico Zenner, président de la commission des jeunes de la fédération luxembourgeoise. « Il suffit de regarder notre équipe nationale. Actuellement, Jeff Strasser tire le groupe vers le haut. Si nous pouvions avoir encore quelques joueurs professionnels au sein de cette sélection, cela permettrait aux autres de progresser. » Et le joueur dans tout ça ? C’est bien lui qui est au centre de cet échange de bons procédés. Convoité par une quinzaine de clubs (belges, allemands et français), il a fait le choix du FC Metz pour des raisons de proximité et par sympathie pour le club le plus apprécié au sein de son pays. Miralem Pjanic, joueur au tempérament offensif de 14 ans, a signé une convention de carrière de cinq ans, ce qui le mènera aux portes de l’équipe professionnelle… en espérant qu’il imite ses illustres aînés.
Metz renoue avec ses traditions
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