Ibrahim, vous avez rejoint le FC Metz l’hiver dernier. Pouvez-vous nous expliquer le contexte de cette arrivée ?
Ibrahim Amadou : « Frédéric Antonetti m’a contacté dès le mois d’octobre pour que je vienne m’entraîner à Metz en décembre. À ce moment-là, j’étais encore sous contrat à Séville. J’attendais donc de pouvoir finaliser ma rupture de contrat. J’ai reçu plusieurs propositions, mais elles étaient surtout dans des pays exotiques. J’ai finalement opté pour un retour en France et évoluer aux côtés d’un entraîneur que je connaissais parfaitement pour retrouver du temps de jeu et réussir à repartir de l’avant. »
Vous êtes formé au poste de défenseur central et évoluez un cran plus haut depuis votre passage en professionnel. Avez-vous une position préférentielle ?
I.A. : « Oui, je préfère jouer au milieu du terrain. À ce poste, je suis au cœur du jeu et j’y participe donc plus. Je suis également capable de jouer derrière, mais c’est moins agréable pour moi car je suis plus en retrait. »
Vous êtes arrivé dans un effectif en manque de confiance. Comment avez-vous essayé d’amener de la fraîcheur mentale à ce groupe ?
I.A. : « J’ai déjà été dans ce genre de situation, notamment à Lille. Je me suis donc permis de donner quelques conseils à mes coéquipiers. Je pense que le plus important est de tout tenter et de se lâcher, car c’est comme ça que nous réussirons à prendre du plaisir. Il ne faut pas rester bridé, sinon nous pourrions avoir des regrets. Nous n’avons plus rien à perdre et nous devons donc tout tenter pour réussir à se maintenir. »
La dernière victoire messine remonte au 16 janvier 2022, lors d’un déplacement au Stade de Reims (0-1). Comment expliquez-vous cette spirale négative ?
I.A. : « C’est un tout. Dans cette mauvaise série, le manque de confiance joue énormément. Inconsciemment, nous pensons plus à défendre qu’à attaquer. Si nous souhaitons nous maintenir, il faut que nous réussissions à nous porter davantage vers l’avant afin de marquer des buts. Ce n’est pas en multipliant les 0-0 que nous resterons en Ligue 1. Je ne sais pas si nous avons peur d’attaquer, mais aujourd’hui, nous ne le faisons pas assez et c’est ça notre plus gros défaut ! Il n’y qu’en attaquant et en prenant du plaisir sur le terrain que nous parviendrons à nous sauver. »
Dimanche dernier, le club à la Croix de Lorraine s’est incliné à Bordeaux (3-1). Qu’est-ce qui vous a manqué sur cette rencontre ?
I.A. : « C’est simple, Bordeaux est parvenu à se procurer beaucoup plus d’occasions que nous et nous avons également manqué de solidité défensive. Offensivement, notamment en deuxième période, nous ne sommes plus parvenus à jouer et à conserver le ballon. Notre adversaire en a profité pour prendre confiance, d’autant plus qu’il a marqué rapidement après la pause. Bordeaux n’a pas eu peur de jouer et de tenter des choses, alors que nous, nous étions crispés et paralysés. C’est ce qui a fait la différence. »
Face à Monaco, il y a quinze jours, vous avez inscrit votre premier but en Grenat, et quel but ! Pouvez-vous revenir sur cette réalisation ?
I.A. : « Sur corner, je n’aime pas aller au premier poteau, mais je n’ai pas forcément d’endroit préférentiel où me positionner. Je suis un peu un électron libre et je vais donc où le ballon va. Sur cette action, le ballon arrive un peu en retrait. Je réussis à faire le pas en arrière nécessaire pour récupérer le ballon en plein vol. Je tente le geste et cela termine au fond des filets. Cela m’a donné un coup de boost pour la suite. Malheureusement, ce but n’aura pas servi à grand-chose puisque nous nous sommes tout de même inclinés. En revanche, à ce jour, c’est le plus beau but de ma carrière. »
À sept journées du terme de la saison, le FC Metz compte cinq points de retard sur le premier non-relégable. Dans quel état d’esprit êtes-vous pour ce sprint final ?
I.A. : « Dans l’effectif, tout le monde croit encore en nos chances de maintien ! Le coach nous a également dit que nous pouvons encore le faire. Comptablement, c’est encore possible, mais ce sont surtout les deux prochaines rencontres qui vont conditionner la suite. Face à Clermont et Lorient, il faudra au moins que nous réussissons à prendre quatre points. Il est certain que tant que nous ne gagnons pas une rencontre, nous ne pouvons pas sortir de cette situation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup de personnes et de médias nous condamnent déjà aujourd’hui. »
Justement, le fait que beaucoup voient déjà le FC Metz en Ligue 2, n’est-ce pas une motivation supplémentaire ?
I.A. : « Évidemment, cela nous motive et cela nous donne envie de faire taire toutes celles et ceux qui nous envoient déjà à l’étage inférieur. D’ailleurs, j’ai récemment vu passer une statistique évoquant le fait que, dans l’histoire du championnat de France, parmi toutes les équipes possédant 23 points après 31 journées, aucune n’a réussi à se maintenir à l’issue de la saison. 36 équipes ont déjà été dans cette situation et aucune d’entre elles n’est parvenue à inverser la tendance. Nous savons très bien que dans le football, tout va très vite. Maintenant, c’est à nous d’être la première équipe à réussir à réaliser cela. Aujourd’hui, tout le monde nous condamne, mais nous allons tout faire pour maintenir le club en Ligue 1 ! »