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Souvenirs de derby

Le 25 janvier 1997, à l'occasion de la 24ème journée de Ligue 1,  les Grenats s'imposaient 3-2 à Nancy dans un match riche en rebondissements. Un peu plus de vingt ans après,  quatre Messins, héros d'une autre époque, se replongent dans leurs souvenirs.

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« Nous étions favoris même si le match se déroulait au Stade Marcel-Picot ». David Terrier, ancien défenseur messin des années 90, plante le décor. Il faut dire qu'après vingt-trois journées, les partenaires de Sylvain Kastendeuch n'ont connu la défaite qu'à cinq reprises et pointent au sixième rang, à la lutte pour les places européennes. En face, le promu nancéien joue sa survie en Ligue 1. « La pression était sur Nancy. Nous, nous étions en pleine confiance », complète le natif de Verdun.

« Une première mi-temps largement à notre avantage »

Sûrs de leur force, les Messins démarrent le match avec la ferme intention de s'imposer pour la deuxième fois de la saison contre l'ASNL. « La première mi-temps avait été largement à notre avantage. Nous avions dominé dans le jeu et nous nous étions créés plusieurs occasions franches », assure Philippe Gaillot, une nouvelle fois titulaire en défense ce soir-là.

A force de pousser, le club à la Croix de Lorraine finit par concrétiser sa domination. Après plusieurs têtes dans la surface, Robert Pirès en profite pour tromper Grégory Wimbée de près (0-1, 31e). Dans leur antre, les hommes László Bölöni tentent de réagir mais Lionel Letitzi, qui vit son premier derby à l'extérieur, veille au grain. « J'aimais bien ce genre de rencontres un peu chaudes où il est important pour les gardiens de rassurer sa défense, surtout sur les ballons aériens », lance l'actuel entraîneur des gardiens de l'OGC Nice. 

« Nos supporters avaient lancé une ola dans le stade »

Au retour des vestiaires, les ouailles de Joël Muller vont rapidement faire le break. Profitant d'un ballon mal renvoyé par la défense adverse, Jocelyn Blanchard prend sa chance de volée à l'entrée de la surface. Grégory Wimbée est battu et le FC Metz prend le large (0-2, 55e). Le public messin venu  en nombre est alors tout à sa joie. Malgré près de cinq cent matches disputés sous le maillot messin, Philippe Gaillot a été particulièrement marqué par l'ambiance dans les tribunes ce soir-là : « Nos supporters avaient lancé une ola dans le stade, c'était assez étonnant. On se serait presque crus à Saint-Symphorien » ! De son côté, Lionel Letizi se souvient même du traditionnel chant des aficionados : « Ils répétaient tous en chœur : « la Lorraine est grenat et elle le restera ». Ce chant fait partie de ceux que je ne pourrais pas oublier ».

« Ils ne pouvaient marquer que sur une frappe déviée »

Mais alors que tous les feux semblaient au verts, le match prit une tournure totalement inattendue. Sur un long ballon dans la surface, Eric Rabésandratana récupérait le cuir et battait Lionel Létizi d'une frappe croisée (1-2, 81e). « A 2-0, tu gères le match différemment. Inconsciemment il y avait eu un petit relâchement. Nancy aussi a pris plus de risques et s'est mis à jouer comme une équipe qui n'a plus rien à perdre », raconte David Terrier. « Ils se sont mis à envoyer de longs ballons sur Tony Cascarino qui était un excellent joueur de tête », détaille Philippe Gaillot. Une tactique payante puisque les Locaux égalisent seulement trois minutes après être revenus à 2-1. Et le bourreau se nomme une fois de plus Eric Rabésandratana (2-2, 84e). « Je me souviens très bien de ce but. « Rabé » marque sur un coup-franc indirect dans la surface. Il avait choisi de frapper en force. Je faisais parti du mur. Le joueur à côté de moi bouge un peu, le ballon tape sa jambe et ça rentre... », se rappelle l'actuel directeur général adjoint en charge du sportif au FC Metz. Pris à contre-pied sur ce coup, Lionel Létizi joue la carte de l'ironie : « Ils ne pouvaient marquer que sur une frappe déviée (rires) ».

A cinq minutes de la fin, le match était complètement relancé et tout était à refaire pour les Grenats. Pas vraiment de quoi les inquiéter. « A aucun moment, on a envisagé la défaite. On avait une telle confiance en nous, on marchait sur l'eau », résume Frédéric Arpinon, Messin pendant deux saisons entre 1995 et 1997. Piqués au vif, les hommes de Joël Muller remettaient alors la machine en route. « Nous avions cette force de pouvoir se remobiliser et se réorganiser sans même nous parler. Un simple regard suffisait », affirme Philippe Gaillot.

Quelques secondes avant la fin du match, Jocelyn Blanchard offrait la victoire aux siens d'une nouvelle volée du pied droit (2-3, 90e). Le milieu défensif de son état signait par la même occasion un doublé. « Je n'étais pas du tout étonné par ce doublé de Jocelyn (Blanchard). Il aimait bien prendre sa chance des 20-25m. », souligne Frédéric Arpinon. « Dans ces matchs-là, il tirait souvent son épingle du jeu. Jocelyn avait beaucoup de générosité dans son jeu... Bon, parfois il fallait le retenir parce qu'il se projetait un peu trop vers l'avant (rires) », complète Lionel Létizi. Au bout du suspense, Metz s'impose 3-2 et continue sa marche en avant. Cette année-là, Sylvain Kastendeuch et ses partenaires accrocheront une belle 5ème place.

Vingt ans après, les quatre hommes ont pris « plaisir » à se rappeler de ce moment marquant de leur carrière et de celle du FC Metz. Samedi, les hommes de Philippe Hinschberger auront à leur tour l'occasion d'écrire une nouvelle page de l'histoire des derbies lorrains.

 

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