Ce retour en Ligue 1, mis à part l'attendre avec grande impatience du côté des Grenats, il faut bien se l'avouer : on ne savait pas trop comment il allait se dérouler. Il faut dire que les joueurs d'Albert Cartier n'avaient pas hérité au tirage d'une entrée en matière la plus aisée possible : en allant débuter leur championnat sur le terrain de Lille, troisième de Ligue 1 la saison passée, les promus savaient qu'ils étaient susceptibles de vivre une première journée difficile.
Difficile, ce match le fut certainement pour le FC Metz. Auréolés de leur place sur le podium du dernier championnat mais également de leur qualification pour les barrages de la Ligue des Champions obtenue mardi, les Lillois n'usèrent pas de fausse modestie. S'ils cherchèrent dès l'entame de match à mettre les points sur les i, ils ne s'attendirent vraisemblablement pas à l'opposition qui leur fut proposée.
Car si les Grenats ont souffert, laissant le ballon bien logiquement à leur adversaire et subissant une mainmise pourtant largement stérile, les Grenats ont aussi et surtout su attaquer ce championnat par le bon bout : celui de la solidité défensive, de l'envie et de la concentration. Parfaitement en place tout au long de la rencontre, les Messins ont réussi l'exploit de rendre inoffensive la domination des Dogues.
Ce match nul était loin d'être gagné d'avance. Sur le papier, et sur le terrain. Le premier coup-franc en faveur du LOSC donnait le ton d'une partie au cours de laquelle les coups de pied arrêtés auraient pu faire la différence... s'ils avaient été mieux négociés par les hôtes du Stade Pierre Mauroy. Sébastien Corchia, plein axe, ne cadrait pas son tir (3°), puis la tête piquée de Kjaer sur une nouvelle tentative arrêtée était stoppée sur sa ligne par Johann Carrasso (10°).
Le gardien messin n'en était qu'à sa première étincelle. D'autres allaient suivre, qui contribuèrent à donner corps à la confiance que son équipe prit au fil du match : une deuxième parade face à un autre coup de boule, d'Origi cette fois (25°), un arrêt sur une reprise de Basa (36°) et sur une frappe de Mendes (58°) ainsi qu'une multitude de centres lillois tués dans l'oeuf (61°, 66°).
Dommage simplement que cette confiance ne se traduisit pas davantage par de meilleures opportunités offensives. Car s'il ne fut rien à redire du bloc défensif grenat, depuis le gardien jusqu'à l'attaquant, il est moins aisé de s'enthousiasmer sur l'animation offensive développée par les Messins. Un centre dangereux de Bussmann en tout début de match (1°), une frappe de Bouna Sarr (15°), une tête de Falcon juste sur Enyama (47°) ou encore un coup-franc de Ngbakoto claqué par le portier nigérian (62°) eurent le mérite d'exister. Mais trop de déchets techniques encore, de passes mal ajustées, peut-être aussi trop de précipitation aussi – le revers de l'enthousiasme – ont souvent gâché les bonnes volontés des joueurs d'Albert Cartier. Finalement, quoi de plus normal, lors d'une première journée de championnat chez l'une des meilleures équipes ?
Nous, Messins, retiendrons plutôt que cette jeune équipe qui porte fièrement le maillot à la Croix de Lorraine, dont la grande majorité des joueurs découvrait la Ligue 1 ce samedi soir, a eu la maturité de rester solide et concentrée tout en montrant par moments qu'elle était tout sauf impressionnée par cette élite tant rêvée. Cette fois, c'est la suite qu'on attend avec impatience !