C’est une soirée que n’ont pas boudée quelques personnalités emblématiques du football français. Parmi elles, Carlo Molinari, vice-président du FC Metz, qui a dirigé le club à la Croix de Lorraine durant 47 années et a toujours été d’une remarquable correction envers le corps arbitral, a ainsi honoré de sa présence cette manifestation.
Il était accompagné de l’Alsacien Robert Wurtz, surnommé « Le Nijinski du Sifflet », qui a marqué de son empreinte l’histoire de l’arbitrage français, grâce à ses coups de génie, sa façon théâtrale d’arbitrer et d’émerveiller le public. A son actif, l’arbitrage d’une Coupe du Monde (1978), d’un Championnat d’Europe (1980), de deux finales de Coupe de France (1973 et 1976) ou encore d’une finale de Ligue des Champions (1977).
L’ancien arbitre international Bruno Derrien, arbitre de la Finale de la Coupe de France 2005, responsable des relations publiques à La Poste, auteur de trois ouvrages à succès consacrés au football et à l’arbitrage, désormais reconverti dans les médias (RTL, Itélé et Sports.fr) avait également accepté avec grand plaisir l’invitation du FC Metz et du District Mosellan.
Ancien footballeur professionnel, formé chez les Grenats, vainqueur de la Coupe de France 1988, Jean-Marc Rodolphe a la particularité d’avoir été le premier footballeur professionnel à être passé du côté de l’arbitrage : il était logiquement présent ce vendredi soir au FC Metz.
Enfin, le Messin Denis Balbir était aux commandes de la soirée, lui qui officie désormais comme journaliste sportif sur W9 et pour le site Yahoo Sport : il a bien entendu animé les débats de mains de maître.
Dans une salle à guichets fermés, la famille du football avait, elle aussi, répondu présente. Les équipes féminines du FC Metz-Algrange (U19 et D1) ainsi que leurs dirigeants et éducateurs, les arbitres lorrains, les représentants de l’arbitrage mosellan et lorrain ainsi que les médias avaient pris place dans le magnifique espace pédagogique du Centre de Formation.
Après les mots de bienvenue de Messieurs Carlo Molinari et Pierre Gillet, Président de l’Association du FC Metz, le débat était lancé avec un premier thème concernant les relations de l’arbitre avec son entourage (joueurs, entraîneurs). Les intervenants étaient unanimes pour dire que le manque de communication entre les différents acteurs est un facteur qui a modifié les contacts entre les arbitres, les joueurs et les entraîneurs.
L’utilisation de l’arbitrage vidéo, l’apparition de l’arbitrage à cinq ont également été évoqués. Robert Wurtz et Bruno Derrien y sont favorables mais pour « des cas concrets comme le franchissement du ballon sur la ligne du but ou encore un but entaché d’un acte de tricherie. » L’arbitre alsacien a poursuivi : « On ne saura jamais si la frappe de l’Anglais Geoff Hurst a franchi la ligne de but lors d’Allemagne-Angleterre en Finale de la Coupe du Monde 1966. » Jean-Marc Rodolphe s’est quant à lui dit « opposé » à la vidéo, qui pourrait selon lui « créer un fossé et un football à deux vitesses entre les amateurs et les professionnels. »
Le thème sur la reconversion des footballeurs dans l’arbitrage a également été un sujet qui a intéressé le public. Pourquoi y a-t-il si peu de footballeurs qui deviennent arbitres ? Les anciens footballeurs sont-ils acceptés dans la corporation ? A cette question, Jean-Marc Rodolphe, qui a dirigé des rencontres jusqu’en Ligue 2 après avoir évolué comme joueur en Division 1, répond sans langue de bois : « J’ai été accepté par les joueurs et les entraîneurs mais, curieusement, moins par mes collègues. » L’ancien gardien de but du FC Metz, de Bastia, de Sedan ou encore du PSG estime « que tout n’est pas mis en œuvre pour attirer les footballeurs à l’arbitrage. A ce jour, nous ne sommes que quatre à avoir franchi le pas. »
Le libre-échange avec le public a vu une question concernant l’absence de représentant français à la Coupe du Monde au Brésil. Bruno Derrien a expliqué « que c’est une déception avant tout. La représentativité de l’arbitrage français, sur les dix dernières années, a constamment diminué. Il faut désormais penser à l’avenir et à l’Euro 2016 qui aura lieu en France et au Mondial 2018 et préparer l’arbitre de demain. » La soirée s’est terminée à l’écoute d’anecdotes passionnantes racontées par Robert Wurtz, qui ont captivé l’assistance. Une grande réussite !