Metz - Clermont, je réserve ma place

« Je peux faire encore mieux »

Travailleur et déterminé, Ahmed Kashi fait discrètement son bonhomme de chemin sur les pelouses du Championnat National. Le milieu défensif s’est progressivement imposé dans le groupe grenat et s’avère aujourd’hui être l’une des révélations messines de la saison.
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Les supporters messins vous connaissent peu. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Ahmed Kashi : « J’ai commencé à jouer au football très tôt, avec mes amis de l’époque, mais j’ai attendu mes 9 ans pour me licencier dans un club, l’AS Bobigny. Deux ans plus tard j’ai intégré le Red Star, après y avoir passé des détections, et j’y suis resté jusqu’à mes 15 ans. A partir de ce moment, c’était une évidence pour moi, je voulais devenir footballeur professionnel. J’ai donc effectué des essais à Louhans-Cuiseaux et je suis parti là-bas en formation pendant deux ans avant que Châteauroux vienne me chercher. J’ai finalement passé cinq ans sous le maillot castelroussin, une première année avec la réserve et les quatre autres avec l’équipe première en Ligue 2, avant de venir à Metz cet été. »

Que connaissiez-vous du FC Metz avant de vous engager en Lorraine ?

A.K. : « J’avais déjà joué à plusieurs reprises contre le FC Metz avec Châteauroux. D’ailleurs, c’est ma prestation face aux Grenats lors de la saison 2008/2009 qui m’a permis de gagner une place de titulaire au sein de l’équipe. Sinon, pour moi, le FC Metz est un grand club français avec une belle histoire en Ligue 1. D’ailleurs, cet été, m’engager en National a été une déception sur le plan personnel mais le fait que ce soit au FC Metz m’a rassuré car c’est un club professionnel avec les infrastructures adéquates. Si une autre équipe du championnat m’avait appelé, je ne pense pas que j’aurai accepté de relever le challenge.»

Vous êtes de nature discrète. Du coup, comment s’est passée votre intégration dans le groupe ?  

A.K. : « Je suis arrivé fin août, le groupe était déjà formé et avait entamé le début de la saison.  Je me rappelle d’ailleurs avoir été surpris du niveau qui était particulièrement élevé. Je me suis intégré petit à petit, il faut dire aussi que je connaissais Romain Inez de Châteauroux, cela a facilité les choses pour moi. »

Au contraire, sur le terrain, vous êtes un « aboyeur ». Comment est-ce possible d’être si différent dans la vie et sur le terrain ?

A.K. : « Sur le terrain cela me vient naturellement. J’ai été formé comme cela très jeune, je n’ai pas besoin de me faire « violence » pour cela. C’est vrai que dans la vie, par contre, je suis un peu timide, surtout lorsque je ne connais pas les personnes en face de moi, mais je ne suis pas si réservé qu’on le dit ! »

Vous êtes un gros travailleur : vous venez toujours plus tôt à l’entraînement, vous faites des exercices supplémentaires, etc. D’où vous vient ce trait de caractère ?

A.K. : « C’est une rigueur que je me suis imposée depuis plusieurs saisons déjà. Je travaille dur en espérant que mes efforts payent un jour. Tous les sportifs ont l’ambition de jouer au plus haut niveau et pour cela, il faut se donner les moyens d’y arriver. »

L’année dernière vous étiez régulièrement titulaire en Ligue 2 mais vous avez démarré la saison comme un outsider en Lorraine. Comment avez-vous vécu cette période ?

A.K. : « Lors de mon arrivée, fin août, l’équipe avait déjà six victoires d’affilée au compteur en championnat. Je savais que je n’allais pas forcément jouer tout de suite car je n’avais pas fait de préparation physique. J’étais en retard par rapport au groupe et, dans un premier temps, j’ai d’abord travaillé en plus pour rattraper le temps perdu. Mais j’ai tout de suite été appelé dans le groupe et, progressivement, j’ai commencé à gagner du temps de jeu. Je savais qu’en arrivant j’allais devoir faire mes preuves, tout était très clair pour moi. »

Depuis, vous vous êtes imposé comme un titulaire indéboulonnable. Vous êtes régulièrement appelés à jouer aux côté de Grégory Proment. Comment se passe votre entente ?

A.K. : « Je pense que nous avons une bonne complémentarité tous les deux. Greg Proment est plus le leader technique qui pose le jeu, qui gère les placements tandis que moi je suis le « chien fou » comme on dit ! »

Quelles sont vos forces et vos faiblesses sur le terrain ?

A.K. : « Pendant un match, je suis agressif et j’ai un bon volume de jeu. Pour ce qui est de mes défauts, je dois jouer plus vite. C’est  actuellement ce que me demande le staff technique. »

Vous avez réalisé une bonne prestation face à Nice en Coupe de France. Ce match vous a d’ailleurs véritablement révélé aux yeux du public grenat. Est-ce un tournant dans votre saison sur le plan personnel ?

A.K. : « Je pense que c’est mon meilleur match de la saison à ce jour. En tout cas, il m’a apporté plus de confiance. C’est sans doute le résultat de mon travail car j’avais déjà donné beaucoup depuis trois ou quatre mois et puis pendant les fêtes de fin d’année j’avais pas mal travaillé de mon côté aussi. Tout ce travail s’est finalement révélé payant. Mais honnêtement, je pense que je peux faire mieux encore.  Le niveau en National est plus compliqué qu’en Ligue 2 car il y a beaucoup d’engagement. C’est plus difficile aussi d’anticiper, de lire ce que l’adversaire va faire. »

Le FC Metz a retrouvé la réussite du début de saison à domicile mais a toujours autant de mal à l’extérieur.  Comment expliquez-vous cela ?

A.K. : « C’est vrai que notre dernière sortie a été un vrai flop. Après la défaite à Epinal, nous avons beaucoup travaillé pour poser notre jeu, cela a d’ailleurs plutôt bien fonctionné face à Fréjus, et je pense que c’est ce que nous allons faire jusqu’à la fin de la saison. Il faut avouer aussi que durant l’hiver nous avons abusé du jeu long, ce qui a sali notre jeu. A l’extérieur, le FC Metz est l’équipe à battre et, en face, les équipes nous attendent regroupées en défense, alors cela devient parfois particulièrement compliqué de nous créer des occasions pour marquer. A domicile, nous profitons de jouer dans un vrai stade, avec une pelouse mieux entretenue et surtout un public très présent. Lors de mon premier match, face à Créteil, il y avait dix mille spectateurs, soit plus qu’à Châteauroux en Ligue 2 ! Le public messin est exigeant mais c’est normal, je le comprends et nous devons leur donner ce qu’il attend de nous. »

La dernière ligne droite approche : il ne reste plus que onze matches à disputer. Qu’allez-vous devoir mettre en œuvre à Amiens - si la rencontre n’est pas reportée - pour ne pas laisser filer de points à l’extérieur ?

A.K. : « Lors de notre dernier déplacement, à Epinal, nous avons clairement manqué d’efficacité. Nous nous sommes procurés pas mal d’occasions mais nous n’avons pas fait les bons choix. Il n’y a pas de secret pour réussir à l’extérieur, lorsque l’on a une occasion, nous devons la mettre au fond. »

Lors du match aller, vous vous étiez imposé face à Amiens (3-1). Quels souvenirs gardez-vous de cette équipe ?

A.K. : «  Amiens est un bon club de National. Je me rappelle qu’à domicile nous avions ouvert le score d’entrée de jeu, et doublé la mise rapidement, ce qui avait mis les Amiénois dans le doute et la difficultéJ’espère que nous allons retrouver de la confiance à l’extérieur pour enfin re-goûter à la victoire loin de chez nous, ou en tout cas ne pas perdre ! »

Vous vous êtes engagé une saison en Lorraine. Comment voyez-vous votre avenir ?

A.K. : « Mon contrat prévoit un an de prolongation en cas de montée. Pour moi c’est très clair : je veux rester ici, je me sens bien à Metz. »

Cet entretien a été réalisé jeudi après-midi, avant l'annonce du report du match Amiens-Metz.

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