Il était pour l’instant la première recrue hivernale du FC Metz, il sera désormais également la dernière. Dominique D’Onofrio, le directeur sportif des Grenats, l’a annoncé d’emblée ce jeudi midi à l’occasion de la présentation de Bruno Cirillo à la presse : « Je suis heureux de vous présenter aujourd’hui Bruno Cirillo, qui sera notre seule recrue de cette période de transfert. »
Mais Bruno Cirillo n’est pas n’importe quelle recrue. A trente-cinq ans, l’Italien a évolué dans les plus grands championnats européens et dans des clubs particulièrement huppés. L’Inter de Milan, le Lecce, la Reggina, sans oublier l’AEK Athènes, Levante ou encore le PAOK Salonique. Difficile donc de ne pas se demander ce qui a poussé cet impressionnant gaillard à poser ses valises en Moselle, surtout lorsque l’on sait qu’il avait des opportunités réelles en première division grecque notamment. Si les bonnes relations de Dominique D'Onofrio en Italie n'y sont certainement pas étrangères, le directeur sportif précise : « Bruno a pris sa décision de nous rejoindre après avoir passé quelques jours au sein de notre effectif. Il a été séduit par la chaleur de notre club, par les discussions qu’il a pu avoir avec les dirigeants et par le caractère très professionnel de nos structures. »
Conquis par le club
L’intéressé ne dit pas autre chose. Contrairement à ce qu’auraient pu laisser paraître les apparences, Bruno Cirillo est d’ailleurs franchement chaleureux et pas avare de sourires… en civil du moins. « Je suis content d’être ici, et je suis super content d’être aux côtés de personnes comme celles qui m’entourent en ce moment (Albert Cartier, Philippe Gaillot et Dominique D’Onofrio l’accompagnaient pour la conférence de presse, ndlr). Metz est un grand club, possède d’excellentes structures et c’est ce qui m’a décidé à venir l’aider à remonter. Il ne mérite pas d’être en National. Pour moi, c’est un très beau challenge. Quand je suis venu ici la semaine passée, j’ai eu un ressenti super positif sur le club. »
Albert Cartier, qui le connaît pour l’avoir rencontré lorsqu’ils étaient tous les deux en Grèce, sait que c’est un garçon « de très grande qualité, qui sait gérer les événements et les situations d’un match. » Pour l’entraîneur messin, « si le FC Metz avait été en Ligue 1, cela aurait déjà été incroyable qu’il [nous] rejoigne, mais en troisième division, c’est exceptionnel et une très grande fierté. » Formé comme les défenseurs italiens, « dans la sobriété et l’efficacité », Bruno Cirillo sera un renfort de poids dans l’effectif des Grenats. « Il pourra nous apporter son immense expérience et contribuer à la progression de nos jeunes », anticipe D’Onofrio.
Déjà qualifié
Pas né de la dernière pluie, l’Italien a disputé son dernier match à la mi-novembre. S’il s’est entraîné seul depuis, il estime logiquement ne pas être totalement à 100 % mais comptez sur lui pour être rapidement prêt, lui qui n’aime rien tant que le terrain. Administrativement en tous cas, son dossier est bouclé : il est qualifié pour le déplacement du FC Metz contre Luzenac et pourrait peut-être participer au voyage en Ariège. « Nous allons discuter tous les deux, ce que nous n’avons pas pu encore faire ce matin* et prendre une décision à cet égard, a expliqué Albert Cartier. Même s’il ne joue pas, Bruno pourrait tout de même nous accompagner. » Ce dernier complète : « Je me mets à la disposition du coach et vais tout faire pour être au top très vite. »
Vu la longévité de sa carrière, nul besoin d’en douter. Depuis plus de dix ans, Bruno Cirillo effectue des saisons pleines chaque année. Son secret ? « Être professionnel, tout simplement. » Le directeur sportif messin détaille pour lui : « C’est son grand professionnalisme qui lui a permis d’être là aujourd’hui, toujours en pleine forme. Vous le voyez, il est parfaitement affûté. Il a toujours eu l’envie d’aller de l’avant et le plaisir d’atteindre ses objectifs, quel qu’ait été son âge et quel que soit le club dans lequel il ait joué. »
Un guerrier qui déteste perdre
Défenseur central pouvant évoluer sur le poste droit ou gauche de l’arrière-garde axiale, Cirillo se décrit lui-même comme « un guerrier et un compétiteur ». « Je suis agressif sur le terrain, dans le bon sens du terme, et surtout, je déteste perdre ! » On lui fait confiance... Dans le vestiaire, ce joueur qui semble très charismatique sur le carré vert avoue « être un joueur normal », qui ne prend pas spécialement la parole plus que les autres.
Et ce n’est pourtant pas la barrière de la langue qui le freine. Car si pour l’instant il ne parle qu’italien et anglais, maîtrisant mal encore le grec malgré sa femme Hellène - on ne voit d’ailleurs pas s’il en aurait retiré une certaine utilité à Saint-Symphorien ! - l’Italien devrait se mettre rapidement à la langue de Molière. « La première chose qu’il m’a demandée hier, avoue D’Onofrio, traducteur du jour, c’est si j’avais un dictionnaire italien-français ! On va mettre en place un système pour lui permettre d’apprendre le français très vite : de toute façon, c’est une langue facile à acquérir pour un Italien. » Foi de connaisseur… Au sein du vestiaire grenat, Cirillo ne devrait donc pas se sentir trop isolé, surtout entre un directeur sportif italo-belge et un entraîneur qui maîtrise parfaitement l’italien !
Disponible et semblant réellement heureuse d’être là, la recrue messine de l’hiver a paraphé un contrat de six mois mais les deux parties ne veulent pas présager de l’avenir et ne s’interdiront pas de poursuivre éventuellement l’aventure si celle-ci venait à être réussie. D’ici là, place à la compétition. C’est ce que Bruno Cirillo aime avant tout.
*Un contrôle anti-dopage est venu chambouler quelque peu le programme de la matinée, qui a été chargée et un tantinet chaotique !