Pour les hommes de Dominique Bijotat, le match s’annonçait important. Toutes les rencontres le sont, certes, mais quelques-unes un peu plus que d’autres. C’était le cas de ce déplacement à Boulogne-sur-Mer. Tout d’abord, car il était suivi d’un « trou » de trois semaines avant la prochaine journée de Ligue 2, le 25 novembre ; mieux valait, alors, aller chercher un bon résultat pour éviter de gamberger autant de temps. D’autre part, les Messins voulaient absolument montrer à la face des observateurs, et peut-être un peu aussi à eux-mêmes, que le redressement opéré vendredi dernier face à Reims (victoire 1-0) n’était pas le réflexe du mort mais bel et bien la preuve d’une solidité retrouvée.
Et bien, c’est fait ! En cette fin d’après-midi, le FC Metz possède 18 points et vient de remporter sa troisième victoire à l’extérieur de la saison et son deuxième succès de rang, une mission toujours compliquée à mener à bien. Ce n’est pas rien, non ! Ils pensaient certainement que ramener un point de Boulogne serait déjà bien, après les quatre semaines qu’ils avaient passées à rester embourbés, sans plus savoir gagner... Au diable l’avarice, les Messins ont été chercher les trois unités mises en jeu !
Parce que cette victoire, ils ont réellement été l’arracher du fond de leurs tripes et de leur orgueil, ces derniers temps plus souvent dans les chaussettes que sur le terrain. Six absences n’auront donc pas suffi à effrayer Dominique Bijotat ou ses hommes. Dès la première minute de la partie, Duhamel partait à l’abordage et adressait un centre dangereux au point de penalty. Première alerte, repoussée in extremis par la défense boulonnaise.
Par la suite et durant la quasi-totalité de la partie, les débats furent enjoués et équilibrés entre deux formations qui cherchaient à poser le jeu et à se trouver dans les espaces et dans les intervalles. Sans compter les coups de pied arrêtés, souvent tranchants pour les Grenats, avec Bouby puis NGbakoto à la baguette, mais aussi pour les joueurs de Pascal Plancque qui manquèrent de peu l’occasion d’ouvrir le score par ce biais : un corner mal négocié par Capoue à la réception (38°), un coup-franc de Ducatel parfaitement dévié par Toure aurait mérité meilleur sort si Soumaré n’avait pas été trop court (66°), un autre corner aurait dû profiter de la seule sortie quelque peu manquée de Sissoko (82°), lequel se reprenait en claquant une tentative puissante de Salibur sur coup-franc (83°).
Ce furent d’ailleurs deux autres coups de pied arrêtés qui se révélèrent décisifs. A la vingt-deuxième minute de jeu, Diagne Fallou était sanctionné pour une poussette dans la surface de réparation, au milieu d’une meute de joueurs qui attendait qu’un coup-franc soit joué par Bru. Verdict : penalty pour l’US Boulogne. Côté messin, on devait déjà commencer à revoir les fantômes des dernières semaines, quand Oumar Sissoko se coucha parfaitement sur son côté droit pour dégager le tir d’Allart (22°). Un tournant du match ? Peut-être. En tous les cas, lorsqu’en deuxième mi-temps Yéni NGbakoto fila exécuter le second corner de la partie obtenu par les siens, on n’osait espérer que cela permettrait de débloquer la partie. Et bien si ! Parfaitement tiré au second poteau, il trouva Diagne Fallou qui sauta plus haut que son adversaire et claqua une tête piquée qui ne laissa aucune chance à Gurtner (0-1, 79°). Le défenseur messin, par ailleurs irréprochable comme tous ses coéquipiers de l’arrière-garde, profitait de l’aubaine pour se racheter du penalty concédé.
Déjà qu’on ne s’était guère ennuyé au cours des quatre-vingt-premières minutes, on vous garantit que les dix dernières furent riches en sensations ! Les Rouge-et-Noir ne lâchèrent rien jusqu’au coup de sifflet final de M. Chaoui et faillirent parvenir à leurs fins dans les derniers instants, lorsque Reset se trouva à la réception d’un ballon en cloche, au point de penalty messin. Il fallut le retour in extremis de Tamboura pour pousser finalement un grand ouf de soulagement… et de bonheur aussi.
Deux victoires de rang, c’était bien ce qu’il fallait aux Messins pour se remettre dans le bon sens de la marche et se dégager enfin les bottes de cette bouse de mauvais résultats qui leur a collé trop longtemps aux crampons. Désormais, ils peuvent faire place nette et ouvrir la porte à un peu plus de sérénité et de confiance. Ils ont mené à bien une tâche importante : ils savent de nouveau comment faire pour gagner.