Avec le recul de ces derniers jours, comment as-tu vécu ce match contre Laval ?
Thibaut Bourgeois : Dans l’ensemble, cela a été une très belle soirée, avec un début difficile mais une très belle fin. Après la première mi-temps, j’étais assez frustré. En tant qu’attaquants, nous n’avions pas eu beaucoup de ballons et aucune situation devant le but ; en plus, on termine la première période en ayant encaissé deux buts. Mais le coach a su nous remotiver à la mi-temps.
Justement, que s’est-il passé exactement dans le vestiaire pour que la situation s’inverse dès le retour sur la pelouse ?
TB : Le coach a trouvé les mots. Il a parlé fort, nous a demandé de réagir en hommes et nous a dit que si on réussissait à retourner la situation, ce match pourrait lancer notre saison. C’était à nous de marquer le plus tôt possible. C’est ce qu’on a réussi à faire, tant mieux.
Peux-tu nous raconter tes deux buts ?
TB : Le premier fait suite à une mauvaise relance des Lavallois. Papiss récupère le ballon et me le met alors que je suis dans la surface. Au moment de le recevoir, je vois le défenseur en face de moi aller vers la gauche, donc j’oriente mon contrôle vers la droite. Je frappe et ça rentre. Là, je me dis qu’on peut vraiment réussir un coup dans ce match, parce qu’il reste encore beaucoup de temps.
Le second arrive sur un coup-franc. C’est ta spécialité ?
TB : Pas du tout ! Depuis que j’ai 14 ans, c’est ‘Miré’ (Miralem Pjanic, ndlr) qui tire les coups-francs dans l’équipe ! Même à l’entraînement cette année, je n’ai jamais trop essayé. Mais malgré tout, le coach sait que j’ai une bonne frappe et m’a dit juste avant le match contre Laval que si je le sentais bien sur un coup-franc de loin, je ne devais pas hésiter à frapper.
Comment as-tu pris la décision de le tirer ?
TB : Au début, tout le monde voulait que Pascal Johansen le mette devant le but. Mais je me sentais bien et je lui ai demandé de le frapper. Il m’a dit : « Tu es sûr ? », j’ai répondu que oui, alors il m’a dit : « OK, alors je vais te la décaler. » C’est vrai que si je n’avais pas marqué le premier but, je ne pense pas que j’aurai tenté ce coup-franc. Là, Pascal me décale le ballon, et comme je vois qu’aucun joueur adverse ne sort du mur, je décide de le pousser encore un peu et je tire ensuite. Il est légèrement dévié et il rentre dans le but. Voilà, c’est tout…
En toute fin de match, l’arbitre accorde un penalty au FC Metz. Avez-vous pensé à le tirer ?
TB : Honnêtement, ça m’a traversé l’esprit une demi-seconde, et puis je me suis dit que je risquais de tout gâcher. Et surtout, j’étais vraiment fatigué ! Alors j’ai plutôt été boire un peu d’eau auprès du banc de touche… Et puis Pascal restait sur un penalty réussi, il était naturel et logique que ce soit lui qui s'y colle!
Quel profil d’attaquant as-tu ?
TB : Je suis plutôt un attaquant de surface, je suis plus à l’aise à la remise et devant le but. Je ne suis pas de ceux qui percutent, qui vont prendre la profondeur, déborder et centrer comme Papiss ou Victor.
Après ce match, beaucoup de médias ont affirmé que le FC Metz avait « trouvé son buteur ». Que penses-tu de tout cela ?
TB : Je ne m’attarde pas sur tout ça. Je pense simplement que ce match pourra peut-être m’être bénéfique parce que ces derniers temps je ne jouais pas beaucoup. C’est toujours plus difficile de faire la différence quand on rentre dix minutes ; la semaine dernière, le coach m’a fait confiance car j’avais fait une bonne semaine devant le but. J’ai saisi ma chance, tant mieux.
Comment as-tu vécu ces dernières semaines, où tu jouais moins après avoir pourtant marqué un but en Coupe de la Ligue contre Tours ?
TB : Cela a été difficile mentalement, c’est vrai, mais je n’ai jamais baissé les bras. Ce n’est pas mon genre. Vendredi, je savais qu’il fallait que je donne tout parce que je n’aurai peut-être plus beaucoup d’opportunités de le faire ensuite.
Au niveau collectif, est-ce que ce match contre Laval pourra servir de déclic ?
TB : Oui, je l’espère. Comme nous l’a dit Yvon Pouliquen à la mi-temps : ce match pourra lancer notre saison si nous parvenons à l’emporter. Nous avons réussi et je pense que cette rencontre peut nous faire beaucoup de bien pour la suite.