Vincent Bessat vit un début d’année 2010 très contrasté. Le gaucher ne peut pas savourer sa réussite individuelle, puisque celle-ci ne s’accompagne pas des résultats escomptés. « Chacun se donne pour le collectif, commente-t-il. Alors, être décisif sans gagner n’a pas la même saveur. Je n’aime pas perdre. » Grâce à ses trois réalisations en autant de rencontres de Ligue 2, il a rejoint Jeremy Pied au classement des buteurs.
Contre Brest, les supporters messins l’avaient désigné ‘Homme du match’. Une semaine plus tard, le plébiscite s’est poursuivi : son numéro 7 est arrivé largement en tête des suffrages. Vincent répond donc comme le veut la coutume à quelques questions postées par des internautes.
Vincent, comment expliques-tu ton récent retour en forme, après une phase aller plutôt décevante ?
Vincent Bessat : « C’est le travail effectué jusqu’à maintenant qui paie. J’ai également plus de réussite et j’espère que cela continuera. C’est un tout. Je sens aussi que mon entraîneur à davantage confiance en moi. Ces deux buts inscrits à Istres m’ont fait du bien. Je sais que les chiffres sont importants. Et au cours de la phase aller, on a souvent évoqué mes statistiques. Ce ‘zéro pointé’ me perturbait et je suis heureux qu’il soit effacé. »
Une rumeur vous envoyait à Strasbourg lors du mercato hivernal. Qu’en est-il ?
V.B. : « J’ai effectivement été approché par le Racing au mois de janvier. Cela m’a d’ailleurs valu d’entendre un ‘sale traitre’ partir des tribunes à mon attention contre Caen... Mais cette saison, je suis à Metz, j’y reste ! »
Tu arrives au terme de ton contrat cet été. Si le FC Metz te propose une prolongation, que décideras-tu ?
V.B. : « Ce n’est pas l’heure d’en parler. Bien entendu, j’étudierai l’offre si Metz en formule une. Je n’ai pas envie de me retrouver au chômage l’été prochain. Le fait d’arriver au terme de mon contrat a un côté un peu gênant car j’aime bien être fixé et ne pas vivre dans l’incertitude. Mais ce genre de situation fait partie de la vie d’un footballeur et je l’accepte. Il ne faut pas que cela prenne plus d’importance dans mon esprit que la qualité de mes prestations. Heureusement je parviens tout à fait à en faire abstraction quand je suis à l’entraînement ou sur le terrain. »
Le départ de Papiss Cissé peut-il te permettre de t’affirmer sur le front de l’attaque ?
V.B. : « Nous n’avons pas du tout le même rôle sur le terrain, Papiss a un profil très différent du mien. Mais dans un sens, on peut penser cela car son départ nous pousse à attaquer de façon différente. Victor m’a donné trois passes décisives. C’est paradoxal, puisque j’ai plutôt la sensation de mieux trouver Jeremy Pied dans le jeu. Lorsqu’il est en pointe Victor a malgré tout cette capacité à se déplacer un peu partout. Quand il est à la passe, les milieux excentrés doivent se retrouver devant le but à sa place. C’est sans doute ce qui m’a permis aussi d’inscrire ces trois buts. »
Quels sont tes favoris pour la montée ?
V.B. : « Bien entendu, Caen. Puis Metz, et enfin Brest ou Le Havre. La façon de jouer des Caennais évoque immédiatement la Ligue 1. On sent qu’ils ont évolué à ce niveau et conservé pas mal de caractéristiques d’une équipe de l’élite. Lorsqu’ils ont le ballon, ils ne s’affolent jamais ! Après, ils ne m’ont pas plus impressionné que cela. D’ailleurs nous avons concédé assez peu d’occasion de but et la balle du 2-1 est d’abord passée entre nos pieds. Simplement, ce sont eux qu’ils l’ont mise au fond. »
Au cours de ta carrière, quel joueur t’as le plus impressionné ?
V.B. : « ‘Miré’ Pjanic. Faire ce qu’il fait à son âge, c’est exceptionnel. Je l’ai encore vu entrer en jeu contre Lorient. Il a donné deux ballons de buts que les attaquants n’ont pas réussi à convertir. Techniquement il est impressionnant. Vraiment, il met le ballon où il veut quand il veut. »
Pourrais-tu jouer attaquant de pointe ?
V.B. : « Je ne l’ai jamais fait. En dehors du côté gauche, je n’ai évolué qu’en tant que milieu axial. Mais la réponse est oui ! Moi, tant que je joue…»