Victor, pour votre seconde titularisation, vous avez inscrit un but et donné une passe décisive. Le match idéal ?
Victor Mendy : « Je ne dirai pas cela, car on peut toujours s’améliorer. Mais bien sûr, c’est un plaisir de marquer et de donner un ballon de but à Papiss. Juste après, en fin de première période, il a essayé de me rendre la pareille mais je n’ai pas réussi à la mettre au fond. Dans le vestiaire, à la mi-temps, mes coéquipiers m’ont soutenu et m’ont dit de ne pas m’inquiéter, que j’allais finir par marquer. Je ne me suis pas posé de questions et je n’ai pas gambergé, cela m’a permis de convertir ma deuxième occasion. »
Racontez-nous ce but un peu curieux…
V.M. : « L’équipe était en phase de montée, nous allions vers l’avant dans le but de presser les défenseurs adverses. Marveaux donne un ballon de la tête en retrait à Collin. Au moment où il contrôle le ballon, je le sens un peu trop décontracté. J’accélère et j’arrive à le lui piquer . Après, c’est un face à face avec le gardien. J’avais essayé de faire pareil sur Carotti en première période mais cela n’avait pas fonctionné. Cette fois, ça a marché. »
Comment jugez-vous votre entente avec Papiss Cissé ?
V.M. : « Nous avons tous les deux la même façon de jouer, ce qui explique qu’on ne se trouve pas toujours. Pour y parvenir davantage, nous partons du principe qu’il faut rester assez près l’un de l’autre. De cette manière, les solutions viennent d’elles - mêmes. Ensuite, comme nous sommes deux joueurs assez rapides, une fois que nous avons créé un décalage, cela amène souvent le danger. »
Quelle est votre relation en dehors du terrain ?
V.M. : « Elle est bonne, Papiss est un garçon simple qui ne se prend pas pour un autre. Il avait tendance ces derniers à trop se focaliser sur le but. Le fait qu’il ait marqué le libèrera sans doute. Je lui ai dit : il faut qu’on évolue en duo et qu’on ne pense pas exclusivement à marquer chacun de notre côté. En jouant selon ces principes, nous aurons tous les deux des occasions et nous trouverons le chemin du but. C’est ce qui s’est passé hier. »
Vous êtes-vous fixé des objectifs cette saison ?
V.M. : « Pour un attaquant, je pense qu’il est toujours bon de se fixer des caps à franchir. J’espère atteindre la barre des dix buts en Ligue 2. Mais je sais que cela ne dépendra pas que de moi. Je ne pourrai y parvenir que si le comportement général de l’équipe le permet. »
Vous avez passé la saison dernière au Clermont Foot, en prêt. Qu’en retenez-vous ?
V.M. : « C’était une belle année pour moi. J’ai été très bien accueilli lorsque je suis arrivé au club. M’y intégrer a été très facile. De plus, l’entraîneur m’a fait confiance tout au long de l’année et nous avons terminé à la cinquième position. Cela m’a fait du bien. Mon départ de Metz m’avait un peu perturbé*. J’étais venu en me disant que j’avais quelque chose à prouver et je n’ai pas eu le temps de le faire. Mais il a fallu tourner la page, je n’ai pas cherché plus loin. Il faut savoir effacer rapidement de son esprit les déceptions. »
Vous semblez douter assez peu. Ce trait de caractère provient-il de votre parcours atypique ?
V.M. : « Le fait de passer par les championnats amateurs m’a forgé un mental. Je suis quelqu’un qui ne lâche rien. Je sais par où je suis passé et je n’oublie pas d’où je viens. Peut-être que c’est un avantage par rapport à d’autres joueurs. Ce n’est que lorsque j’ai signé mon premier contrat fédéral, au Paris FC en National à l’âge de 25 ans, que j’ai pensé au monde professionnel. Là, je me suis dit que j’avais une carte à jouer. Et qu’il fallait la jouer à fond... »