Ils étaient sans doute plus d'un à se lever, parmi les éducateurs du Centre de Formation messin, à la 35ème minute de la rencontre entre Metz et Amiens. C'est à ce moment que Thibaut Bourgeois reprit victorieusement du pied gauche un ballon que Papiss Cissé lui avait astucieusement remisé de la tête. Lancé un pleine surface, l'espoir messin a fait parler ses qualités de finisseur, bien qu'on puisse considérer qu'il a bénéficié d'un petit coup de pouce du destin : le ballon est en effet passé entre les jambes du malheureux gardien d'Amiens Benvegnu.
Qu'à cela ne tienne, un but est un but. Et celui-ci n'est pas le moins important de la jeune carrière de ce garçon prometteur. « Je me sens de mieux en mieux au sein de l'effectif, confiait-il peu après la partie. Au début, ce n'était pas évident pour moi car je faisais office de 'petit nouveau' du groupe. Mais ces trois buts me mettent véritablement en confiance pour la suite de la saison. » A Vannes, à Troyes, Bourgeois avait marqué. Mais ce vendredi, la sensation était encore différente.
C'est la première fois, en effet, que l'attaquant trouve le chemin des filets devant son public, à quelques mètres du Centre de Formation qui l'a accompagné dans sa progression jusqu'au niveau professionnel. « A l'extérieur, commente-t-il, on n'a pas le public derrière soi. Marquer ne provoque pas la même communion, la même joie partagée avec les supporters. Il s'agit de mon premier but à Metz, c'est un moment formidable. On sent les gens heureux, le bonheur s'en trouve supérieur ! »
Maintenant qu'il a pu donner un aperçu de ses capacités à son public, Thibaut Bourgeois va « tenter d'enchaîner les matches et de marquer un maximum. » Adieu l'impersonnel « 33 », ce sera avec le numéro onze laissé vacant par Babacar Gueye sur les épaules. Pour le moment, ses statistiques sont excellentes. En quatre apparitions (trois titularisations et une entrée en jeu), il a inscrit trois buts. Soit un toutes les 86 minutes... Entre Papiss Cissé, très en vue vendredi, Nenad Jestrovic et Thibaut Bourgeois, on peut dire que les attaquants messins ont le vent en poupe ces derniers temps !