Metz - Clermont, je réserve ma place

« J’ai compris beaucoup de choses »

Utilisé avec parcimonie par Yvon Pouliquen, Laurent Agouazi connaît une saison particulière. Mais les difficultés rencontrées lui ont permis de relativiser et de mieux gérer les événements. Il nous raconte sa progression sur le chemin de la maturité.
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Laurent, vous venez d’enchaîner deux matches d’affilée, de surcroît comme titulaire. Êtes-vous soulagé ?
Laurent Agouazi : Ca me fait du bien. Cette année est un peu en dents de scie. J’ai joué les treize premiers matches en tant que titulaire, puis je n’ai pas été dans le groupe pendant six semaines. Ce sont les choix du coach et je les respecte. J’essaie de m’adapter du mieux possible. Quand on fait appel à moi, je donne le meilleur de moi-même. J’ai toujours gardé le même état d’esprit.
 
Ce n’est pas trop dur à vivre pour un jeune joueur comme vous ?
LA : Ce n’est pas toujours facile. Mais cette année m’a fait grandir, bizarrement. J’ai appris beaucoup de choses. J’ai notamment mieux compris le métier de footballeur. Cette saison, j’ai énormément progressé, sur et en dehors du terrain.
 
Vous êtes un des joueurs les plus utilisés par Yvon Pouliquen. Pourtant, on a l’impression de vous voir moins qu’avant. De plus, vous avez une statistique étrange : à chaque fois que vous êtes dans le groupe, vous êtes titulaire à une exception près : à Reims…
LA : C’est vrai, j’ai aussi parfois cette impression de moins jouer que les autres années. Mais en fait, ce n’est pas le cas ! D’ailleurs, je ne saurais pas non plus expliquer le fait que je sois titulaire quand je suis dans le groupe. C’est peut-être dû au hasard, je n’en sais  rien. On verra bien comment ça se passe d’ici à la fin de la saison.
 
L’année dernière, on vous avait demandé en début de saison d’être un véritable leader. Mais aujourd’hui, on vous sent plus discret qu’avant…
LA : J’ai très mal vécu cette situation. Je n’étais pas prêt à assumer de telles responsabilités. Je ne le suis toujours pas d’ailleurs. On m’a demandé ça du jour au lendemain. Certains sont des leaders par la parole, d’autres par l’état d’esprit et d’autres encore par leur maîtrise technique. Moi j’essaie d’être un leader par mon jeu et ma mentalité. Je pense que j’ai fait des erreurs de communication mais j’ai tout de même beaucoup appris l’année dernière. A un moment donné, il faut laisser la place à ceux qui savent le faire. Le fait d’être « libéré » de cette responsabilité m’a permis d’être moins distrait et de faire quatre bons derniers mois en fin de saison dernière.
 
Pouvez-vous nous expliquer votre but à Reims ?
LA : Avant ce but, j’avais déjà été à la lutte deux fois dans le domaine aérien. C’étaient des actions quasiment similaires. Les deux fois, le gardien rémois a réussi à capter le ballon mais je l’ai senti fébrile sur ses prises de balle. Il était hésitant. Après, il rate sa sortie, il est bousculé par un de ses défenseurs, il est à terre. Il n’y a pas faute puisque c’est un Rémois qui le bouscule. J’ai la chance que le ballon revienne vers moi. Ce beau but de la semelle ? (Rires) J’ai pensé que c’était la seule façon que la balle rentre.
 
Qu’avez-vous ressenti après ce but ?
LA : Ca a été une énorme joie dans un match difficile. Je n’étais pas dans le groupe pour affronter Lens. J’étais déçu et énervé car je suis un compétiteur. J’avais à cœur d’être performant contre Reims et j’étais content d’avoir marqué, autant pour le collectif qu’à titre personnel.
 
L’an dernier, vous n’étiez pas en réussite dans la finition. Pensez-vous que vous auriez pris une autre dimension en ayant transformé vos occasions ?
LA : Absolument. C’est sûr que si j’avais marqué contre Monaco en début de saison par exemple, ou sur l’une des quatre ou cinq autres occasions que j’ai eues dans d’autres matches alors que le score était de 0-0, cela aurait peut-être pu se passer différemment. Il ne faut pas se voiler la face. Cela aurait peut-être pu tout changer pour moi aussi. Mais on ne peut pas refaire l’histoire. J’ai toujours assumé ce que je faisais sur le terrain que ce soit les bonnes choses, mon manque de réalisme ou des fautes que j’ai pu faire.
 
Vous êtes très polyvalent même si vous vous êtes stabilisé ces derniers temps dans un poste devant la défense. Où vous sentez-vous le mieux ?
LA : C’est vrai que j’ai pas mal changé de poste. J’ai déjà joué numéro dix, « neuf et demi » lorsque nous jouions avec un milieu de terrain à cinq, sur le côté droit du milieu de terrain et désormais devant la défense. C’est le poste où je me sens le mieux et dans lequel je suis à l’aise. Mais je peux aussi m’adapter au schéma tactique souhaité par le coach. C’est lui qui décide où je dois jouer.
 
Comment voyez-vous votre fin de saison ?
LA : Je ne la vois pas. Je ne pense qu’à bien m’entraîner et à bien jouer quand on fait appel à moi. Mes hauts et mes bas m’ont permis d’apprendre que lorsqu’on est bon à l’entraînement, on est bon en match. Cela peut paraître bateau mais la phrase qui dit qu’on joue comme on s’entraîne est totalement vraie. Alors je suis rigoureux, je me fixe des objectifs lors des séances, comme perdre le moins de ballons possible par exemple.
 
Pour finir, à 24 ans, comment envisagez-vous votre avenir ?
LA : Je ne l’envisage pas non plus. Je ne me prends pas la tête à ce sujet. Par le passé, c’était mon gros défaut. Je réfléchissais beaucoup trop. Mais maintenant, je vis au jour le jour. Je veux être au meilleur de ma forme, et si je suis bon sur le terrain, ça se décidera tout seul. Je ne sais pas où je serai l’année prochaine. L’avenir le dira.

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