Il a fallu qu’il s’aperçoive que le ballon était dans le rond central et que l’engagement allait être effectué par les Vannetais pour qu’il comprenne que tout ceci était la réalité. Auteur de l’ouverture du score vendredi dernier lors du match Metz - Vannes, Nicolas Farina a été submergé par l’émotion. Dans la tête du buteur, beaucoup de choses se sont bousculées. Il revient volontiers sur cet instant : « Marquer ici à Saint-Symphorien devant le public messin était pour moi un moment magique. J’étais comme dans un rêve ! Cela représente tellement d’inscrire un but pour son club formateur. C’est ce qu’on attend depuis des années, ce pour quoi on a travaillé. Y parvenir est déjà une fierté. » Dans le sillage de ce bonheur exprimé sans retenue, Victor Mendy a inscrit un second but. Synonyme de succès définitif pour Metz.
Pour la première fois cette saison, Nicolas Farina s’est donc montré décisif. A l’orée de la saison, lorsque l’attaquant de poche revint de Cannes le bagage un peu plus garni, rien ne lui prédisait pourtant ce moment de grâce. Désireux d’alléger son effectif, Yvon Pouliquen lui avait en effet conseillé d’aller voir ailleurs. « Ce n’était pas surprenant pour moi, indique l’intéressé, car il ne me connaissait pas du tout et ne m’avait jamais vu jouer. J’ai tout de même effectué la reprise au club, étant toujours sous contrat. Puis, suite à la blessure de Julien François, j’ai rejoint le groupe en stage à Luxeuil pour les derniers jours. Cela m’a permis de participer dans la foulée aux premiers matches amicaux. » Il faut croire que ceux-ci se sont plutôt bien passés puisqu’à la mi-août, le discours du coach n’est plus le même. « Il m’a dit que les places seraient chères cette saison mais que j’avais une chance si j’étais décidé à m’accrocher. A partir de ce moment, la question de partir ne se posait plus. » Même si dans un premier temps, le numéro vingt trois sait qu’il n’aurait que des bouts de match à grignoter.
Jusqu’à maintenant, il est apparu à six reprises en équipe première, comptabilise deux titularisations (en Coupe de la Ligue) et quatre entrées en cours de match (en Championnat). Si celles-ci sont toutes aussi bonnes que vendredi dernier, il pourrait devenir le joker attitré du FC Metz et cela suffirait déjà à son plaisir. « Beaucoup estiment qu’il est difficile d’entrer dans un match, poursuit-il. Mais moi, cela ne me pose aucun problème. Je trouve au contraire que c’est plus facile que de débuter, même s’il m’est arrivé de manquer mes entrées comme contre Boulogne. En tout cas, je n’ai jamais la pression lorsqu’on fait appel à moi. Je ne me pose pas de question. J’essaie d’aller vite en un contre un, de percuter et de centrer ou frapper immédiatement. Même si ce n’est que pour quelques minutes, je me dis qu’il faut que je fasse la différence. » Du remplaçant idéal qu’il peut devenir rapidement, le petit Nicolas aura ensuite un autre cap à franchir. Celui qui fera de lui un titulaire à part entière. « Pour l’instant, confesse-t-il, j’ai du mal à tenir quatre vingt dix minutes. Lors des rencontres de Coupe, j’ai été pris de crampes et j’ai du sortir à chaque fois. Je dois encore progresser au niveau physique. Mais je pense que cela viendra avec l’accumulation des matches. » S’il pouvait s’appuyer sur un volume de jeu supérieur, nul doute que cet attaquant de formation aurait son mot à dire sur le côté droit du milieu de terrain messin. Quelque part entre la ligne de touche et l’axe du terrain, à proximité de la surface de réparation. Là où Julien Cardy l’a trouvé un vendredi 31 octobre 2008…