Metz - Clermont, je réserve ma place

« Une marge de progression »

C’est en déplacement, sur la pelouse du stade Nungesser, que Matheus Vivian a connu sa première apparition en Ligue 1 cette saison. Avant cela, il a vécu le début difficile des siens sur le banc. Retour sur ces tardifs premiers pas en Grenat.
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Il est plus de 18 heures 30, lundi 10 septembre. Les Grenats en ont terminé avec la première séance d’une semaine qui s’annonce particulière. Alors que ses coéquipiers rejoignent le vestiaire, Matheus Vivian a le droit à un peu de rab. Il va donner une interview sur la pelouse de Saint-Symphorien à deux journalistes brésiliens envoyés par « Sportv », le canal sportif de « Rede Globo », la chaîne la plus regardée au pays de Pelé et Ronaldinho. Caméra au poing, ses anges gardiens le suivent depuis deux jours. Ils ont capté des images de son quotidien, visité Metz et le siège des Grenats. Tout ceci en vue de produire un reportage long d’une demi-heure sur le mode de vie « à la française » adopté par l’un de leurs nombreux expatriés du ballon rond. Cela tombe bien, Matheus Vivian, qui a rejoint cet été la Moselle en provenance de Grenoble, a vécu sa première en Ligue 1 à l’occasion du déplacement des siens à Valenciennes le week-end dernier. Ses impressions.

Matheus, êtes-vous surpris que la télévision brésilienne s’intéresse à vous ?

Matheus Vivian : « Dans un sens, oui ! Il y a tellement de joueurs brésiliens plus médiatiques que moi. Mais en ce qui concerne ce reportage, je pense que les journalistes souhaitent apporter un éclairage sur la vie de tous les jours d’un footballeur en Europe. Dernièrement, ils sont allés à Kiev car cinq Brésiliens évoluent au Dynamo. Là, ils sont à mes côtés, ils regardent mes habitudes, ma vie personnelle et le fonctionnement du groupe professionnel. C’est assez plaisant, et c’est aussi positif pour la ville de Metz et le club, que les Brésiliens vont découvrir à travers ces images ! »

Depuis votre départ du pays, les journaux locaux ont-ils continué à suivre votre carrière ?

M.V. : « Déjà, au Brésil, c’est très différent d’ici. Il n’y a pas de grand journal national. Par contre, la presse régionale accorde évidemment beaucoup de place au football. Bien sûr, pour qu’on parle de vous, il faut évoluer dans les grands clubs européens. Ou alors, il faut donner soi-même de ses nouvelles. De mon côté, j’ai toujours préféré que ce soient mes résultats qui parlent pour moi. Et puis, je n’ai pas d’intérêt à développer mon image là-bas puisque j’ai souhaité dès le départ faire toute ma carrière en Europe. Je me suis vite adapté aux différents pays dans lesquels j’ai évolué alors que la majorité des joueurs brésiliens viennent pour leur carrière et rien d’autre. C’est d’ailleurs peut-être cela qui a intrigué les journalistes de ‘Rede Globo’. »

Et une fois votre carrière de joueur terminée, vous resterez en Europe ?

M.V. : « Je ne sais pas, je n’ai pas réfléchi à ma reconversion. Je pense que j’aimerais rester dans le milieu du football par la suite. J’ai le projet de bâtir une école de foot, en partenariat avec une université, dans ma ville natale de Caçapava do Sul, au sud du Brésil. Celle-ci doit ouvrir ses portes l’année prochaine. Je veux m’engager dans ce sens, c’est quelque chose que j’ai envie de faire grandir. »

 Revenons à l’actualité, vous avez joué votre premier match en Ligue 1 à Valenciennes, quelles sont vos impressions ?

M.V. : « Cela s’est bien passé. C’était pour moi une belle expérience. En plus, je pense que nous avons réussi une prestation très solide défensivement. C’est la première fois que l’équipe ne prend pas de but à l’extérieur et qu’elle repart avec un point. Nous avons obtenu collectivement un résultat bon pour le moral de l’équipe et qui peut se révéler important par la suite. Je garderai donc de ce match un bon souvenir. »

Avez-vous noté de grandes différences avec la Ligue 2 ?

M.V. : « Je n’ai pas été surpris. La L1, c’est un peu plus de vitesse, de technique, de talent ; mais cela reste du football. Ce n’est pas quelque chose que je ne connais pas, tout de même. Que ce soit à Frankfurt, Grenoble ou Las Palmas, même s’il s’agissait de seconde division, c’était toujours un bon niveau. En L1, une erreur se paie plus cher. Disons que si je pouvais jouer à 70 ou 80% à Grenoble, je ne peux plus désormais. Il faut être constamment à 100% pour rivaliser. »

Cette première titularisation arrive seulement à la 7ème journée. On imagine que vous espériez meilleurs débuts…

M.V. : « Je ne m’attendais pas à cela, c’est certain. Lorsque j’ai choisi de signer ici, c’était pour l’aspect sportif plus que le financier ou le statut proposé. Dans ces deux derniers domaines, on me proposait mieux ailleurs. J’avais discuté avec Joël Muller et Francis De Taddeo, leurs objectifs et les miens se rejoignaient. Lorsqu’on fait un choix comme celui-là, on mise sur un temps de jeu plus conséquent. Je me suis dit qu’il était important de m’accrocher afin de saisir ma chance quand elle se présenterait. Je devais montrer au groupe et me montrer à moi même que je pouvais apporter quelque chose à l’équipe. Je suis donc très heureux d’avoir pu jouer contre Valenciennes et Le Havre cette semaine. »

Cette mauvaise passe initiale est-elle désormais derrière vous ?

M.V. : « Je l’espère. J’ai eu une discussion avec Francis De Taddeo et Cyril Serredszum. Il est vrai que je n’avais pas joué la fin de la saison dernière et que j’ai attaqué ici en donnant tout dans la préparation d’avant saison. Peut-être l’ai-je mal encaissée, d’où ce retard à l’allumage. En tout cas, aujourd’hui, je ne me compare pas à mes coéquipiers. Je me concentre sur mon jeu. Je pense avoir une marge de progression aussi importante que celle de l’équipe. Je veux m’appuyer sur la progression collective de l’équipe pour progresser individuellement. »

Samedi prochain, Metz reçoit Lyon, une belle affiche…

M.V. : « On est joueur de Ligue 1 pour pouvoir participer à ce genre de matches. Il y aura en face une très belle équipe, un stade sans doute plein et nous serons bien sûr ultra motivés. Tous les professionnels attendent de ce genre de rencontre. J’aime la semaine qui les précède, l’environnement. On ne peut pas dire que c’est une semaine comme les autres. Après, de notre côté, nous devons rester dans notre logique actuelle. Je ne connais pas une équipe qui change de schéma d’une semaine à l’autre. Nous sommes en train de construire quelque chose. Contre Valenciennes, et même contre Le Havre, bien que nous ayons perdu, on sent une progression. Il est important de poursuivre notre travail contre Lyon. »

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