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Bienvenue chez les p’tits !

Bien que le RC Lens ait considérablement grandi depuis dix ans, son parcours récent est jalonné de coups durs pouvant rappeler des souvenirs aux supporters grenats. La finale perdue de samedi dernier en est un de plus.
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Les deux clubs semblaient s’être quittés, un soir de mai 1998, quand celui de Gervais Martel fut sacré Champion de France pour quelques buts de plus que celui de Carlo Molinari. Le second avait pourtant fait la course en tête toute l’année, repoussant un à un sur ses terres les prétendants qui s’approchaient de lui au classement. Paris (2-1), Monaco (3-0), Marseille (3-2). Mais pas les « Sang et Or », vainqueurs (0-2) au stade Saint-Symphorien à quelques encablures de la fin d’une saison époustouflante. C’était il y a un peu plus de dix ans, le 29 mars 1998.
‘Fred’ Meyrieu, l’ancien Lensois, devait être suspendu. Mais il aurait finalement pu jouer ce choc déterminant pour l’obtention du titre grâce à une procédure d’appel. Mais, fair-play, le club mosellan l’avait laissé à l’écart dans un souci d’apaisement. Aurait-il dû faire autrement ? Aurait-il remporté ce dernier tournant avec son numéro dix dans ses rangs ? Quoiqu’il en soit, cet épisode a accentué, a posteriori, les regrets lorrains. L’élimination dès le tour préliminaire de la Ligue des Champions, puis la défaite en finale de la Coupe de la Ligue face à ces mêmes Lensois (1999, 0-1) également. Pour certains, le calcul était vite fait : un titre, une Coupe d’Europe* et une Coupe de la Ligue envolés ; tout cela par la faute de ces damnés Lensois ! Dans l’esprit de beaucoup de supporters messins, ce club qui ressemblait tant au leur avait tout gardé pour lui : les lignes au palmarès, la fièvre des soirées européennes, le ciel étoilé de paillettes du Stade de France.


Rigobert Song aux prises avec Bruno Rodriguez en 2003. Les deux hommes sont passés par Metz et Lens.

Doublés au soir de la dernière journée, défaits à la dernière seconde
En marge des succès sportifs, cette période a permis à Lens d’évoluer considérablement sur le plan de ses structures. Mais, sportivement, le club a souffert ces derniers temps, particulièrement cette saison. La liste des évènements qui ramènent au FC Metz est fournie. En 2002, la formation dirigée par… Joël Muller se fait « voler » un titre de Champion par l’OL lors de la dernière journée (victoire 3-1 des Gones). Jocelyn Blanchard, Bruno Rodriguez et Michel Ettorre sont de la mésaventure, tandis que Rigobert Song s’apprête à les rejoindre la saison suivante.
La suite est loin d’être mauvaise. Lens boucle successivement ses championnats 8ème (2003 et 2004), 7ème (2005), 4ème (2006) et 5ème (2007). Mais 2007-2008 est une saison noire. Plombés par un mauvais début de saison, les Nordistes sont menacés de relégation depuis de longs mois. Ils vivent avec ce spectre de la descente qui a souvent plané sur Saint-Symphorien. Le week-end dernier, à l’occasion de la finale de la Coupe de la Ligue, les Lensois ont fait, bien malgré eux, encore plus fort. Ils ont poussé la comparaison jusqu’à perdre la partie dans des circonstances douteuses tout en voyant leur public honteusement insulté.
En une soirée, ce sont deux sentiments malheureusement connus des fans messins que les Lensois ont gouté. La déception amère d’une finale perdue, et la douleur teintée de rage de ceux que l’on méprise et que l’on abaisse gratuitement. Les mots empruntés pour qualifier le peuple ‘chti’ (« pédophiles », « consanguins ») sont de la même veine que ceux utilisés pour stigmatiser le public messin, le « pire de France » (« collabos », « cons »). « C’est inadmissible d’avoir vu cela », commentera simplement pour nous Christophe Marichez. C’est surtout injuste.
Cela fait dix ans que Lensois et Messins n’ont donc pas paru si proches. Au classement comme dans leur quotidien. Voilà qui ne consolera sans doute pas les premiers, qui préfèreraient truster le haut du tableau. Mais à l’heure où un film a rendu le ‘chti’ tendance, puisqu’il faut s’enfermer dans une salle de cinéma pour découvrir et apprécier son voisin du dessus, ce rapprochement est un joli clin d’œil. Historiquement, les deux clubs n’ont-ils pas défendu des valeurs et attiré au stade des publics similaires ? On ne peut souhaiter aux Lensois le même destin qu’aux Messins, à savoir retrouver la Ligue 2 prochainement. Car une chose est sûre : les gens du Nord ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas au classement.

* En terminant deuxième, le FC Metz dut passer par un tour préliminaire pour participer à la Ligue des Champions. Il fut éliminé par Helsinki (0-1, 1-1). En terminant premier, il aurait participé évidemment à la C1 la saison suivante.

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