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« On va se maintenir ! »

L’invité du Club D!rect jeudi 11 octobre était Patrick Razurel. Le directeur général du FC Metz est revenu sur la situation du club et également évoqué le cas de Miralem Pjanic ou le projet Grenat 2010. Morceaux choisis.
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Patrick Razurel, on a pu lire la semaine dernière que le jeune milieu messin Miralem Pjanic était convoité par de nombreux clubs. Quelle est exactement sa situation contractuelle aujourd’hui ?

Patrick Razurel : « Que Pjanic soit convoité ne date pas d’hier. Il l’était déjà lorsqu’il a décidé de nous rejoindre. A l’époque, quatorze clubs européens souhaitaient le faire venir et il avait signé au FC Metz. […] Aujourd’hui, il est lié par un contrat aspirant qui arrive à terme en juin 2008. Néanmoins, celui-ci s’accompagne d’un engagement du joueur et de son père à signer un contrat professionnel avant le mois de décembre 2007. Voilà où nous en sommes actuellement. Bien sûr, comme il fait bonne figure en équipe première à seulement 17 ans, le voilà immédiatement mis en lumière et l’intérêt des clubs se renforce. Mais il n’y a pas de raison que les engagements pris ne soient pas tenus. »

Comment faire pour enrayer la série de départs de jeunes joueurs français vers l’étranger. Par exemple, cet été, Vincent Degré, un gardien de but formé au FC Metz méconnu du grand public, a rejoint la Lazio de Rome…

P.R. : « Il n’y a pas de moyens légaux. Nous avions une protection franco-française, nous ne l’avons plus depuis six mois et l’arrêté de la cour d’appel de Lyon qui a débouté l’Olympique Lyonnais face au joueur Olivier Bernard. On ne peut pas imposer la signature d’un contrat professionnel à un garçon qui sort d’un Centre de Formation français. Ensuite, vis à vis de l’étranger, les barrières sont brisées depuis l’arrêt Bosman. La seule parade que nous avons désormais est de montrer aux joueurs l’intérêt que nous leur portons et la possibilité que leur donnons d’évoluer au plus haut niveau avec l’équipe professionnelle. Il s’agit de notre seule force face aux contraintes administratives. Mais tous les clubs français sont dans le même cas. Nous allons d’ailleurs prochainement nous réunir afin de mettre au point une charte qui instaurerait une nouvelle forme de protection ‘franco-française’. »

Ou en est le « Projet Grenat 2010 » ?

P.R. : « Il avance. Même si nous n’en parlons pas trop actuellement, nous y travaillons. Lundi, nous avons d’ailleurs rencontré un groupe d’ingénierie immobilière habitué à ce genre de travaux. Celui-ci s’est montré très intéressé. Après, il nous faut saisir les leviers administratifs et financiers. La mauvaise passe sportive que nous vivons ne doit pas être un frein à ce projet. Il faut déconnecter les résultats de notre vision du futur. Ce club a un avenir et il faut s’en occuper dès maintenant même si nous sommes en difficulté au classement. Le sportif n’est que l’aboutissement de ce qui est mis en place tout autour. »

Si le club venait à être relégué, le projet continuerait ?

P.R. : « Bien entendu ! Il y a de nombreux exemples de stade qui se sont construits en Ligue 2. Nancy, Grenoble ou Le Mans ont lancé leurs projets à l’étage du dessous. Ce ne serait pas un inconvénient. Au contraire, lorsqu’on est mal en point sportivement, nous devons montrer que notre club respire, qu’il travaille et progresse. S’arrêter serait tomber dans un pessimisme néfaste pour notre image extérieure. »

Les droits télé de la Ligue 1 vont être renégociés. Le FC Metz doit-il craindre les retombées d’une éventuelle diminution ?

P.R. : « Pas plus que les autres clubs. Si les sommes étaient revues à la baisse, les gros clubs seraient d’ailleurs peut-être plus touchés. Quoiqu’il en soit, c’est un danger global pour le football français. Je pense que les droits resteront au minimum comme ils le sont aujourd’hui, et j’espère qu’ils seront revus à la hausse. Mais je ne crois pas qu’il faille tomber dans la crainte. Dans tous les pays d’Europe, ils augmentent. En tous cas, nous ne redoutons rien de ce côté au FC Metz actuellement. »

Selon vous, Francis De Taddeo est-il toujours l’homme de la situation. Qu’en pensent les dirigeants ?

P.R. : « Aucun doute n’a été émis quant à la qualité d’entraîneur de Francis De Taddeo, qui a tout de même été élu meilleur coach de Ligue 2 la saison passée… Il n’a pas pu devenir mauvais du jour au lendemain. La nomination de Francis correspond à un vrai projet articulé autour de la formation et de l’équipe professionnelle. Il n’a pas de soucis à se faire et il conduira l’équipe. Simplement, il est évident qu’il est plus facile pour lui vivre dans le succès que dans l’insuccès. Il fait partie d’une stratégie qui sera respectée. »

Ces dernières saisons, le FC Metz donne l’impression de brader ses joueurs avec les départs d’Obraniak ou Ribéry notamment. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

P.R. : « Je ne l’explique pas. Nous subissons ce phénomène. Il faut savoir que les éléments qui sortent du lot sont sollicités en permanence, tout au long de la saison. Ils ont des contacts directs ou indirects avec les clubs. Lorsqu’il y a un moment de fragilité, comme avec Franck Ribéry qui a eu un problème relationnel avec les dirigeants ; ou une possibilité exceptionnelle comme avec Ludo Obraniak, a qui on a parlé de Ligue des Champions ; les clubs demandeurs sautent sur l’occasion et on ne peut pas retenir les joueurs contre leur gré. »

Lorsque Ribéry est parti à Galatasaray, le FC Metz a négocié un pourcentage sur son éventuelle revente. Celui-ci avait ensuite rejoint l’OM gratuitement. Est-il possible de récupérer de l’argent puisque le club olympien l’a par la suite cédé à hauteur 26 millions d’Euros au Bayern ?

P.R. : « Nous avons décidé d’engager une procédure auprès de la FIFA par l’intermédiaire de notre conseil afin de demander des dommages et intérêts pour le préjudice que nous avons subi. Galatasaray n’a pas respecté le contrat qui le liait au joueur, ce qui a permis à ce dernier de se retrouver libre. Nous avons été sanctionnés puisque nous n’avons pas touché la plus value qu’aurait représenté un transfert. Nous sommes en train de monter un dossier pour la FIFA. Et si cela ne marche pas, nous entamerons peut-être une procédure civile. »

Pour finir, pouvez-vous donner trois bonnes raisons de croire que le FC Metz va se maintenir cette saison ?

P.R. : « L’équipe a retrouvé l’ensemble de ses forces. On a vu tout de même que lors des derniers matches, les occasions étaient là, même contre Strasbourg. Cette formation est en plein renouveau et son travail va finir par payer. Il ne faut pas oublier non plus que le groupe est sain et a une grande envie. Donc à mon avis, on va se maintenir. Cela va être difficile, mais nous allons y arriver ! »

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