Si tu devais mettre un terme
à ta carrière de joueur, que ferais-tu ?
Ludovic Obraniak : « Je n’y pense pas trop car
le football occupe une place très importante dans ma vie. Peut-être
que j’aimerais gérer une boutique ou un restaurant. Je me vois
bien dans la vente, pourquoi pas lancer quelque chose avec ma famille. Si je
ne peux plus jouer en professionnel, pourquoi ne pas reprendre une licence amateur.
Quand la passion est toujours là, on a tendance à repousser les
limites. »
Tu as retrouvé Gregory
Proment à Caen en tant qu’adversaire. Avec quelles impressions
?
L.O. : « Par rapport au match en lui-même, j’étais
à la fois content et frustré du résultat. Ca m’a
fait bizarre de jouer face à Greg. Depuis que je suis dans le groupe
pro, je le côtoyais, son casier était à côté
de moi. Il était un certain modèle pour moi pendant des années
par rapport à ce qu’il représentait, son comportement. Je
suis très fier d’avoir pu l’affronter en tant qu’adversaire
cette fois. »
Que penses-tu du public messin
?
L.O. : « Je l’apprécie beaucoup, d’autant
que j’en ai fait partie pendant un moment. Plus jeune, je supportais les
Grenats. Les gens sont parfois un peu exigeants mais ils sont avant tout des
connaisseurs. De par leur attachement au club, ils méritent de voir
un beau spectacle en se rendant au stade. Je comprends les supporters lorsqu’ils
expriment leur déception même si les sifflets ne sont pas faciles à accepter.
Mais on se rend compte au final que ce public a toujours répondu présent
lorsqu’on a eu besoin de lui. D’ailleurs, je suis surpris de l’affluence
lors de nos matches à domicile après une saison si décevante.
»
Avez-vous pensé à
quitter le club à l’intersaison ?
L.O. : « J’ai eu quelques contacts mais ce n’est
pas allé bien loin. Personnellement, je n’avais pas envie de partir,
pas sur une fausse note. Je me sentais redevable par rapport au club, aux gens
qui m’ont permis d’arriver en équipe professionnelle. C’est
mon club de cœur et je n'avais pas le droit de m’en aller dans
ces circonstances, de quitter le navire au moment où il coulait. »
Jusqu’à maintenant,
quel joueur t’as le plus impressionné ?
L.O. : « Vikash Dhorasoo lorsqu’il était
à Lyon. C’était l’un de mes premiers matches en Ligue
1 lors de ma deuxième année dans le groupe pro. J’ai dû
le prendre au marquage…. je crois que je n’ai jamais autant tourné
en rond sur un terrain. Il a un centre de gravité et une protection de
balle qui font qu’il est quasiment impossible de lui prendre le ballon.
C’est vraiment dur de jouer face à lui. »
Comment as-tu vécu la
finale de la Coupe du Monde ?
L.O. : « J’étais vraiment à fond
dans le match et à fond derrière Zidane. J’aurais aimé
qu’il termine sa carrière en beauté. S’il avait marqué
de la tête et remporté un second titre, il serait devenu le plus
grand joueur de l’histoire. Malheureusement, c’est tout le contraire
qui s’est passé. J’ai été extrêmement
déçu, cela m’a beaucoup énervé pendant un
moment ! »
As-tu des nouvelles de Franck
Signorino ?
L.O. : « Oui j’en ai régulièrement.
Il a franchi un palier en partant à Nantes. Il n’aurait peut-être
pas pu progresser de la sorte en restant ici, même si le FCNA
traverse actuellement une période délicate. On peut s’apercevoir
que même si les prestations collectives ne sont pas bonnes, il ressort
toujours un peu du lot. Il possède cette volonté, cette étincelle
qu’il aura toujours. Cela l’aide à surmonter les mauvaises
passes. »