reste une dizaine de minutes à jouer dans la rencontre qui oppose Grenoble
à Metz, en cette 18ème journée de Ligue 2 Orange. Les visiteurs
mènent 1-0 et sont à un de plus depuis la 36ème minute
de jeu. Sur le côté droit, Cheikh et Babacar Gueye complotent,
le latéral droit déborde et offre sur un plateau le but du 2-0
à Papiss Cissé, loin devant une arrière-garde iséroise
à la traîne. Trop tranquille, trop sûr de marquer peut-être,
le buteur sénégalais voit son tir repoussé par Gregory
Wimbée. « Cela m’a fait très mal de manquer ça.
Direct, je me suis dit que si Grenoble égalisait, ça serait de
ma faute. » La suite est connue. Un ballon aérien, une déviation
de la tête et une volée. Un partout. C’est la punition pour
les Messins et Cissé culpabilise. « Je n’ai pas fait
la différence, rage-t-il. Si j’avais marqué, je
pense que notre adversaire n’aurait pas pu revenir dans la partie. Et
même si cela avait été le cas, il y aurait peut-être
eu 2-1, on ne sait pas. En tout cas, j’ai eu du mal à dormir le
soir. Je suis même arrivé en retard à l’entraînement
le lendemain. » Faute avouée…
« Pour l'instant, je n’ai
rien fait ! »
Dans le vestiaire, la déception règne après ce match nul.
Son comparse Babacar Gueye lui glisse quelques mots de réconfort. Deux
jours plus tard, la cicatrice est refermée et le discours du jeune Messin
n’est plus le même : « En football, il faut vite oublier
et préparer le match suivant. Quelque part, cet épisode peut me
faire du bien. Je dois travailler à tous les niveaux, les duels, les
centres, les face à face. Maintenant, je suis tourné vers Strasbourg.
Je vais faire de mon mieux pour que l’équipe gagne. Mais je ne
part pas en voulant faire la différence tout seul. Il y a tellement de
joueurs autour de moi qui peuvent être décisifs également.
Nous allons nous battre jusqu’à la 95ème minute pour gagner
ce match. »
Pas une revanche personnelle, donc, mais un match particulier tout de même.
Différent des autres, selon l’intéressé. «
J'entends toujours dire 'c’est le derby' ». Un match à
ne pas perdre quelque soit la catégorie d’âge. Celui-ci s’accompagne
d’un second enjeu d’importance, il est l’occasion d’écarter
un peu plus un prétendant à la montée. Définitivement
? « Même si nous battons le Racing, commente Cissé,
je ne serai jamais tranquille tant que l’accession ne sera pas définitivement
assurée. Il ne faut pas rêver, nos poursuivants sont comme nous,
ils vont s’accrocher jusqu’au bout pour nous rejoindre, prendre
un maximum de points. » Son premier objectif est collectif ; le second,
personnel, est tout aussi en bonne voie. L’année passée,
Cissé avait trouvé le chemin des filets à onze reprises
avec Cherbourg, en National. Avant de débuter le championnat de L2, il
a fixé la barre à douze buts, soit un de mieux. A 90 minutes de
la mi-parcours, il en totalise 8, auxquels s’ajoutent six passes décisives.
Son opinion : « Pour l'instant, je n’ai rien fait ! Le niveau
que je vise, je ne l’ai pas atteint. Je ne peux donc me permettre aucun
excès de confiance. » Et une fois le douzième but inscrit
? « Alors, on verra. » Vous l’aurez compris, Papiss
Cissé fonctionne par paliers. Comme en témoigne le chemin parcouru
depuis son arrivée en Moselle : CFA, National, L2…