Un bon Bordeaux pour revivre

Les journées passent, les compositions défilent,
les feuilles commencent à tomber des arbres et la qualité de jeu
des Messins décrit une courbe sinusoïdale. Voilà que les
protégés de Carlo Molinari s’apprêtent à jouer
leur dixième rencontre de la saison et la seule constante qui accompagne
leur parcours n’est vraiment pas réjouissante : Metz ne gagne pas.
Seul Strasbourg est dans la même cas. Conséquence quasi-inévitable,
le maigre bilan comptable du Club à la Croix de Lorraine le condamne
depuis plusieurs semaines à occuper la sinistre position de lanterne
rouge. Même lors de ses deux dernières opérations maintien,
il n’avait jamais été en si mauvaise posture !

Si cette considération noircit sans nul doute le quotidien des joueurs,
leur entraîneur les exhortera à oublier tout cela au moment de
pénétrer sur la pelouse de Saint-Symphorien samedi soir. Certes,
l’obligation de résultat est impossible à masquer. Mais
la victoire ne pourra survenir si les têtes messines sont encombrées
de mauvais sentiments. « Bordeaux nous est supérieur sur
le plan individuel et collectif, estime Joël Muller. Nous
devons nous mettre dans la peau d’une petite équipe qui veut faire
chuter un ténor du championnat, jouer un match de coupe sans état
d’âme. » Une attitude qu’il faudra sans doute
conserver un bon moment. La tâche n’était déjà
pas facile, elle semble l’être encore moins au regard du programme
qui attend les Lorrains. Un déplacement à Monaco, la réception
de Lyon puis un nouveau voyage, à Rennes cette fois.

Faute d’avoir réussi à triompher d’adversaires supposés
plus accessibles, les Messins sont bien obligés de négocier au
mieux cette période à hauts risques. Bordeaux, premier obstacle
à surmonter, est une formation solide à laquelle on cherche des
défauts. Sa position au classement atteste de ses bonnes dispositions,
même si elle pourrait se trouver affaiblie par les absences de Smicer
et Jemmali. Les Girondins n’ont perdu qu’une seule fois en neuf
matches. « Ils font partie des deux ou trois meilleures équipe
de notre championnat. Tous les échos que j’en ai eu sont positifs.
Ils n’ont montré aucune faille depuis le début de la saison.
C’est pourquoi il nous faudra être extrêmement rigoureux car
la récupération du ballon aura une grande importance. Aujourd’hui,
nous n’avons toujours pas trouvé la bonne formule. Mais nos soucis
se situent davantage au niveau de la discipline et de la concentration. Pour
pouvoir créer la surprise, il faut parvenir, en gagnant un maximum de
duels, à contenir cette équipe. »

Jeudi soir, le président Molinari a convié des membres de différents
groupes de supporters à se réunir au siège du club afin
de discuter de la situation actuelle. Vendredi matin, son entraîneur insistait
sur le rôle que le public aura à jouer, encore une fois, samedi
soir. « Pour surmonter notre situation, nous avons besoin de l’appui
de nos supporters. Lorsqu’une équipe se déplace, si elle
sent le public local fébrile, cela renforce sa confiance et lui facilite
la tâche. » En deux mois de compétition, Metz a
déjà fait bien trop de cadeaux. Il n’est plus temps de distribuer
les points.