Revault, l’infranchissable

L’histoire avait pourtant mal débuté pour
le portier des Violets. Successeur de Piveteau dans les cages du Havre après
avoir passé deux saisons en tant que second, sa découverte du
FC Metz se solda par une défaite : 2-1 dans un stade Saint-Symphorien
ancienne version. Sans siège mais avec de la chaleur. Et pour cause,
les buteurs du soir s’appellent Zitelli et Pouget. Une autre époque.
Nous sommes en 1994, Revault a 22 ans. Le match retour s’avère
encore plus douloureux pour le jeune professionnel : défaite 3-0 au stade
Jules Dechaseaux, une addition salée par Vercruysse, encore Pouget puis
Kastendeuch.

Mais si on en vient à creuser si profondément pour trouver trace
de victoires, c’est parce que depuis, Christophe Revault a plus souvent
alimenté les cauchemars que les rêves des joueurs messins. Rêves
qui, en 1997, voyaient Bruno Rodriguez enrouler une majestueuse frappe du pied
droit dans la lucarne opposée dudit Revault, alors sous le maillot du
Paris SG. Depuis, plus rien… Si, deux buts en dix matches. «
Je ne fais pas attention à ce genre de chiffre, prétend
l’intéressé. Il est vrai que c’est un stade
qui me plait bien mais je ne me rappelle pas vraiment des parties d’une
année sur l’autre. Et puis vous savez, si nous gagnons 4-3 demain,
je serai heureux ! »

Formé au HAC, donc, Revault commence par effectuer trois saisons pleines
en Normandie. Ses qualités ne laissent d’ailleurs pas insensible
Carlo Molinari. Mais au terme de l’aventure, il fait le grand saut vers
la capitale. Le Paris SG de l’époque est vice-champion de France
et d’Europe ; il joue en Ligue des Champions ; son équipe est notamment
composée de Raï, Simone, Maurice, Guérin et Roche. Seulement
voilà, lors d’un face-à-face avec le Bayern Munich en C1,
le gardien boit la tasse (5-1). Ses déboires sont la cible des railleries
alors que le club francilien ne répond pas aux espoirs qu’il suscitait
en début de saison. Revault quitte le PSG à la fin de l’année
avec une image écornée. Une erreur ? « Pas du tout,
tranche t-il. Aller à Paris m’a permis de remporter deux
coupes nationales. J’y ai côtoyé de très grands joueurs
et participé à la Ligue des Champions. Je n’ai aucun regret
sur ma carrière. » Après deux saisons passées
à Rennes, il rejoint Toulouse. De regrets, il n’en a pas non plus
lorsque les Violets descendent en National à l’issue d’une
saison catastrophique sur le plan sportif et surtout extra-sportif. «
Diverses raisons m’ont poussé à rester, explique
t-il. Un choix familial d’une part, et le discours des dirigeants
qui ont repris le club à cet instant. J’avais vraiment envie de
participer à leur projet. Aujourd’hui, le parcours que nous avons
fait prouve que j’ai eu raison. Je ne regrette pas du tout d’avoir
passé un an en National, bien au contraire. » En 2005/2006,
Revault est en effet un élément essentiel de l’ascension
contrariée du club de la ville rose. Et en plus, il ne prend pas de buts
contre le FC Metz. Une statistique que les attaquants grenats se doivent de
mettre à mal ce samedi. Sous peine de replonger dans un vilain cauchemar…