Relever la tête

La dernière des dernières chances brûlée,
le retour à l’étage inférieur de Metz n’est
plus qu’une affaire de confirmation mathématique. En portant à
onze l’écart de points qui le sépare du premier non relégable,
la justice sportive semblait avoir livré son jugement au soir du désastre
nantais. Prenant son relais, le tribunal populaire s’est élevé
afin de déterminer les coupables de ce qui s’apparente à
un ‘clubicide involontaire’. Plusieurs témoins sont passés
à la barre, proposant des thèses diverses : un vestiaire insuffisamment
concerné, un club infesté de tensions internes, un système
de recrutement défaillant ou encore la mauvaise gestion de la génération
ayant réussi l’exploit d’un doublé Championnat –
Coupe Gambardella en 2001.

Ludovic Obraniak, qui faisait partie la bande, est avec Franck Béria
le seul à figurer dans le groupe chargé de défendre la
cause messine à Lille. Additionné à la série de
défaites en cours, le souvenir de ce même déplacement n’incite
guère à l’optimisme (ndlr : La saison passée, Metz
s’était vu infliger un sévère 4-0 par le LOSC). Au
regard des prestations de l’une et de l’autre, il semble de plus
y avoir un monde entre la formation mosellane et la seule équipe à
avoir battu Lyon cette saison. Il ne sera donc demandé aucun résultat
aux onze joueurs présents. Juste une progression, individuelle et collective,
afin de pouvoir envisager des jours meilleurs. La jeune garde, comme c’est
souvent le cas en pareille conséquence, est conviée à cet
exercice risqué. Tout ou partie des Bong, Belson, Bassong, N’Diaye,
Huszti et autres Contout devrait être amenée à s’exprimer
sur le rectangle vert du Stadium Nord, sans compter que Metz s’appuie
déjà sur Carl Medjani, jeune cadre dynamique de 20 ans seulement.

Bien évidemment, faire bonne figure ne changera sans doute rien à
l’issue fatale d’une saison cauchemardesque. Tout comme cela n’effacera
pas les interrogations suscitées par une déconfiture de si grande
ampleur. Les personnes épargnées par la première semaine
d’audience peuvent donc s’attendre à voir leur nom apparaître
ou leurs méthodes mises en doute. Car le péril d’une institution
telle que le FC Metz interpelle autant qu’il déçoit. A défaut
de soulager la douleur, le fait de déterminer les raisons du naufrage
lèvera l’incompréhension qu’il provoque.

Malgré tout, pour le moment, seule l’amorce d’une reconstruction
sportive peut aider le Club à la Croix de Lorraine à se sortir,
à court ou long terme, du pétrin dans lequel il s’est mis.
C’est en cela qu’il est important pour les Grenats de s’attacher
à gommer, face à Lille pour commencer, les défauts revenant
sans cesse noircir le tableau. Qu’ils laissent aux acteurs du grand déballage
en cours le soin de se poser la question de son utilité.