Metz - Clermont, je réserve ma place

Face à face...avec Michel Ettorre

L'entraîneur des gardiens du FC Metz s'est laissé prendre aujourd'hui au jeu du face à face. L'occasion pour lui de faire un tour de l'actualité alimenté cette semaine par la retraite sportive de Zidane et la pré-sélection de son ancien protégé, Charles Itandje.
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Ton avis sur ...

...la retraite sportive de Zinedine Zidane

« Le football perd un très grand monsieur et un très grand joueur. Le football ne sera plus pareil sans Zizou car il était à la fois un joueur de talent mais aussi un exemple pour la jeunesse et pour ses coéquipiers. Je ne vais pas répéter tout ce qui a été dit et l'hommage magnifique qu'a pu faire Marcelo Lippi à son ancien joueur résume parfaitement la carrière du numéro 10 des Bleus. J'ai eu la chance de jouer face à lui il y a quelques années et nous avons bon nombre d'amis communs. Et les mêmes mots reviennent lorsque l'on évoque Zidane : c'est un homme formidable. L'annoncer aujourd'hui lui enlèvera un poids avant la Coupe du Monde et je suis persuadé que la France fera une grande compétition. Ses potes des Bleus lui feront un superbe cadeau d'adieu en allant très loin lors de la compétition en Allemagne. Il y avait Platini dans les années 80, on aura eu Zidane dans les années 2000. Il réussira sa fin de carrière en juillet, j'en suis sûr. »

...la défaite de Silvio Berlusconi aux élections italiennes face à Romano Prodi

« C'est un homme qui cultive les paradoxes. A l'image de Bernard Tapie, Silvio Berlusconi pouvait être aussi détestable qu'impressionnant. J'ai vraiment du mal à cerner ce personnage : quelqu'un qui fait fortune et qui arrive au sommet rapidement est toujours sujet à polémique donc je me suis toujours méfié de cet homme. Il a réussi de belles choses, notamment au niveau du football avec le palmarès impressionnant du Milan AC. Il s'est éloigné du peuple italien volontairement car il représente les riches et ça ne colle pas du tout au modèle socialiste italien et européen. Sa réaction à sa défaite face à Prodi ne m'étonne pas du tout car ça correspond parfaitement à l'image que je me fais du personnage. »

…la sélection de Charles Itandje pour le stage des Bleus à Tignes

« J'ai eu l'occasion de travailler avec Charles lors de mon passage à Lens et j'ai rencontré un homme attachant et doué. Cela fait deux ans qu'il reçoit la convocation de la pré-liste et il mérite tout à fait cette place car il fait partie des tous meilleurs gardiens de France. Il possède un talent insolent car il a tout. Attention, il lui reste encore beaucoup de choses à travailler mais il possède toutes les qualités pour réussir au plus haut niveau. Je suis juste craintif de son entourage : de tous ces managers qui peuvent vite lui faire tourner la tête en l'envoyant dans des clubs qui ne lui correspondent pas. Il faut qu'il respecte son club et qu'il garde les pieds sur terre. »

L'adversaire qui t'as le plus impressionné ? « Jean-Pierre Papin, qui a dû me mettre un but à chaque fois que je l'ai rencontré. Je citerai aussi Bernard Lacombe. »

L'adversaire le plus vicieux que tu as rencontré ? « En vice positif, je dirai Chris Waddle de par son talent. Un vrai joueur vicieux et malintentionné que j'ai rencontré : Carlos Mozer. Sur les premiers coups de pied arrêtés, il venait de vingt mètres pour mettre des coups et gagner la rapport de force. »

L'adversaire que tu aurais aimé avoir en face ? « Johan Cruyff. J'ai eu la chance de rencontrer de nombreux grands joueurs comme Beckenbauer ou Jaïrzinho mais pas le génie hollandais, à mon plus grand regret. »

Le stade le plus triste de Ligue 1 ? « Un stade géorgien dans lequel nous avons joué avec Lens en Coupe UEFA il y a deux ans. Ca faisait vraiment peur. Je citerai également Furiani car ce stade me fait penser au drame et j'ai toujours beaucoup d'appréhension en rentrant dans cette enceinte.»

Le joueur le plus fashion ? « Incontestablement Sébastien Renouard qui porte des pyjamas horribles tout comme Dino Djiba. Je lui dis toujours : Renouard, je te mets en Champion's League des pyjamas moches. ( rires ) »

Le coéquipier qui tombe tout le temps ? « Les deux frères sénégalais Momar N'Diaye et Babacar Gueye qui se partagent le ponpon. Ils ont les mêmes jambes et il ne faut pas qu'il y ait trop de vent à l'entraînement pour qu'ils restent avec nous. ( rires ) »

Le plus chambreur du vestiaire ? « J'aurai aimé un vestiaire plus rigolard… Je prends mon joker. »

Le coéquipier le plus sérieux à l'entraînement ? « Mes trois gardiens. Après….( long temps de réflexion )…( soupirs )… Volontairement je dirais Gaétan Bong. (sic !) »

Le coéquipier qui passe le plus de temps à se pomponner ? « Obraniak ! Lui et sa tondeuse… »

Le plus gros défaut de vie en communauté d'un de tes camarade de chambre en déplacement ? « Philippe Hinschberger. Entre les acariens et ses rhumes, il se levait sans arrêt pour aller aux toilettes, c'était insupportable ! C'est de sa faute si je n'ai pas réussi à faire une longue carrière ! »

Ton activité préférée durant les longs déplacements ? « Le matin du match, j'aime bien parler de tout sauf de football avec les joueurs lors des ballades. Savoir ce qu'ils aiment, ce qu'ils font… »

Le plus beau souvenir ? « Je ne peut pas dissocier la coupe nationale des cadets, qui était le démarrage de toute une génération, de la victoire en coupe en 1984 avec les Bracigliano et compagnie. Je mettrai mes bons souvenirs entre 1984 et 1988. Je ne peux pas retirer un événement plus qu'un autre, je garde surtout en mémoire l'amitié qui nous liait. »

Le plus mauvais souvenir ? « La mort de mon père en 1988. J'étais à l'autre bout de la France et loin de ma famille. C'était une période noire que j'ai très mal vécu. Ensuite, il y a cette relégation. Je ne pensais pas avoir à vivre cela et dans ses conditions avec le FC Metz. »

Le premier gros cadeau que tu t'es fait avec ton premier salaire ? « Mon premier salaire en 1973 était de 275 francs. J'ai acheté un parfum à ma mère et un rasoir électrique à mon père. Avec mon premier salaire à Metz, j'ai acheté une Mini-Cooper qui explosé après 50 km ! »

Quelle question que l'on ne t'a jamais posée tu aimerais que l'on te pose ? « On m'a beaucoup posé de questions tout au long de ma carrière et j'ai toujours aimé tout ce qui tournait autour des hommes et de l'amitié. »

La blague du jour ? « Je ne pourrai pas la dire car elle n'est pas très soft, mais j'en ai plein en stock. D'ailleurs, malgré la descente, je resterai fidèle à ma devise : être sérieux sans me prendre au sérieux ! »

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