Aux armes !

Lorsque les Messins pénétreront sur la pelouse
samedi soir, la glaciale atmosphère entourant leur retour au vestiaire
de Saint-Symphorien mercredi sera oubliée. Marseille, c’est la
bonne mère, le vieux-port, des supporters excessifs et une délicieuse
folie qui entoure un mythe sans titre depuis trop longtemps. Tous ces ingrédients
en font une étape particulière du Championnat de France qui en
temps normal, ne laisserait personne insensible... Seulement voilà, la
situation des deux équipes (car il s’agit bien de football avant
tout) ramène à davantage de calme et d’humilité.
Alors, même si les Grenats retrouveront trois hommes qui furent des leurs,
ce Marseille-Metz ne sera malheureusement rien de plus qu’un duel de nécessiteux.

D’un côté, l’OM, fascinante et incontrôlable
concentration de passion désirant retrouver son lustre d’antan.
De l’autre, le FC Metz, famille aspirant à regagner la tranquillité
qui était la sienne avant que le football français ne se développe
brutalement sous l’effet du catalyseur « Mondial 98 ». Les
premiers ont abandonné des points sur la route vers l’Europe, les
seconds subissent les conséquences d’un renforcement d’effectif
asynchrone en raison de blessures, sélections, départs et
autres divers imprévus. Les deux sont dans la même obligation :
prendre des points samedi soir, et si possible trois.

Le rapport de force, quant à lui, est difficile à établir
alors que la compétition n’a pas atteint son quart. Ribéry, Niang, Oruma ou Lamouchi, ça effraie. Un peu moins lorsqu’on regarde le classement, où
les hommes de Fernandez ne pointent qu’à une seizième place
qu’aimerait certes sans doute occuper Joël Muller aujourd’hui.
Le technicien messin n’a toujours pas trouvé son équipe
type, variant son dispositif au gré des états de forme et des
disponibilités de ses joueurs. Comme sa formation entame son troisième
match de la semaine, il a décidé de laisser le jeune Momar N’Diaye en Lorraine.
Jung-hwan Ahn prendra sa place dans l’avion et sans doute également
sur le terrain. Gageons que le Sud-Coréen aime les grands stades, son
unique réalisation a eu lieu aux Parc des Princes.

Mais solliciter son talent n’intervient que dans la deuxième étape
de la marche à suivre dictée par son entraîneur. «
Tout d’abord, j’attend de voir une équipe qui fait preuve de courage, qui lutte sur chaque ballon ainsi que dans le replacement. Ensuite,
il nous faudra jouer. Face à Auxerre, à partir du moment où
nous avons cherché à construire, on a pu s’apercevoir que
nous n’étions pas plus maladroits que nos adversaires dans ce domaine
et que nous pouvions amener le danger. » Le tout en gardant à
l’esprit la condition indispensable pour se sortir de cette mauvaise passe
: « conserver une grande unité, une grande solidarité.
Vu le calendrier qui nous attend, il va falloir réaliser des exploits
pour nous sortir de là. » Celui de samedi, Metz l’a
déjà réussi deux fois, alors…