Alors que les ‘Grenat’ n’ont pas encore négocié
le dernier acte de cette douloureuse saison, la « famille » du FC
Metz était réunie ce soir au Cotton Club pour évoquer…
la remontée en Ligue 1, ardemment souhaitée, évidemment,
par toutes les composantes du club présentes à ce rendez-vous.
« C’est l’année la plus difficile que j’ai
vécue dans ma longue carrière », avouait le président
Molinari à l’assistance avant de revenir, en préambule,
sur les raisons d’un si lourd échec. Mais demain se prépare
maintenant, car la branche essentielle du nouvel organigramme messin est désormais
constituée. Francis De Taddeo sera l’entraîneur et Joël
Muller le directeur technique du FC Metz la saison prochaine. Ce qui permet,
à l’inverse de l’été dernier, de préparer
l’exercice à venir avec davantage de recul. Entouré de ses
hommes, Carlo Molinari a donc dévoilé les principaux chantiers
de la reconstruction.
Un duo De Taddeo – Muller
Entre Patrick Rémy et Francis De Taddeo, les deux candidats au poste
d’entraîneur, la balance a finalement penché en faveur du
second, qui entamera sa 20ème saison au service du club messin avec les
clés de l’équipe première. De Taddeo ayant récemment
obtenu le DEPF, lui donner sa chance s’inscrit dans une logique de raison.
« Son manque d’expérience n’est pas un désavantage,
pense Molinari. D’ailleurs, il a tout de même dix années
de coaching derrière lui et connaît bien les joueurs. Et Joël
Muller, lorsqu’il a pris en main l’équipe professionnelle,
était également responsable de la formation. » Ce dernier
a accepté le poste de directeur technique et énuméré
les différentes tâches qu’il compte remplir : «
1. Déterminer une politique sportive que je diviserai en trois axes :
le secteur professionnel, la formation et le recrutement. 2. Coordonner les
actions des différents acteurs du domaine sportif afin que cette politique
soit respectée. 3. Fixer un projet d’avenir à long terme.
4. Créer une dynamique de groupe autour de l’entraîneur.
5. Créer et entretenir un réseau de personnes proches du club
sur lesquelles nous pouvons compter dans les moments difficiles comme les partenaires,
les anciens et les supporters. »
Redistribution des cartes
En interne, les responsabilités de chacun seront clairement définies
« afin qu’on puisse savoir exactement qui fait quoi ». L’organigramme
sera divisé en deux branches : le sportif, dont Joël Muller aura
donc la responsabilité, et l’administratif, qui sera supervisé
par Patrick Razurel. La partie administrative sera composée de différents
pôles (finances, marketing, marchandising et communication). «
La relégation implique également une grande remise en question
de la part de l’ensemble du club, a ajouté Patrick Razurel.
L’équipe est au bout de la chaîne mais si celle-ci n’a
pas été performante, c’est peut-être que certains
maillons ont été défectueux. Il faut donc modifier nos
comportements, montrer que nous sommes un club qui peut encore se projeter vers
l’avenir. »
Augmentation et ouverture du
capital
Trois des actionnaires du FC Metz ont mis la main à la poche afin de
permettre à celui-ci d’augmenter ses capitaux propres. Au total,
ce sont deux millions d’euros qui ont été injectés
dans les caisses, ce qui correspond au déficit de l’exercice 2005/2006*.
« Par le passé, rappelle Molinari, nous avons déjà
été sanctionnés par la DNCG d’une interdiction de
recrutement. Cette augmentation de capital nous permettra d’avoir les
mains libres à ce niveau cette fois. » Le président messin
a également indiqué qu’il était prêt à
ouvrir le capital du club à de nouveaux investisseurs, et notamment à
des groupes financiers. « Désormais, la compétition
se situe également dans le domaine économique, explique t-il.
Je suis donc ouvert à toutes propositions mais attention, je ne suis
pas disposé à accueillir n’importe qui. Ce club a des racines,
il appartient moralement à la Lorraine. Je me vois mal ouvrir la porte
à des personnes étrangères à ses valeurs. »
Les éventuels intéressés devront apporter une enveloppe
d’au moins 300 000 euros.
* Le 17ème du championnat de Ligue 1 se voit remettre
une prime de performance de 1,7 millions d’euros, que les relégués
ne touchent pas. Et les recettes aux guichets sont inférieures aux prévisions
initiales d’environ 400 000 euros. D’où un déficit
d’un peu plus de 2 millions.