d’Algérie (5-2 face au Nigéria), Mehdi Méniri semble
satisfait. Satisfait d’avoir retrouvé une sélection dont
il a été éloigné pendant plus d’un an. Satisfait
que l’éventualité de participer à des rencontres
internationales puisse se représenter à l’avenir. «
Au delà du résultat, c’était un match intéressant,
explique t-il, qui a conclu une bonne semaine d’entraînement.
Cela représente une satisfaction individuelle et collective. Nous ne
sommes pas qualifiés pour le mondial ni la CAN, mais peut-être
que cette chance se représentera par la suite. » Si l’ancien
Nancéien a revêtu la tunique verte, il le doit peut-être
en partie à sa première (bonne) prestation de la saison avec son
club. Joël Muller a apprécié son apport face à Nantes
: « Il a fait preuve d’une certaine sérénité
dans ses gestes et réalisé un match sérieux, que ce soit
balle au pied ou dans le placement. Il a ainsi rassuré ses coéquipiers.
Nous sommes plus constants au niveau de la récupération du ballon
et il y contribue de même que d’autres joueurs. »
Mehdi Méniri, ici face à Lens, a appris à maitriser sa puissance.
T’es Canari ? Tu rentres
pas
27 août 2005, 4ème journée de Ligue 1. La Beaujoire gronde,
son attaquant Grégory Pujol est à terre. A l’issue de la
rencontre, Serge Le Dizet émettra des réserves sur la régularité
de la charge subie par son joueur. Celui-ci, désireux de chaparder un
ballon au nez et à la barbe de Grégory Wimbée, a terminé
le nez dans le gazon… après avoir croisé la route de Mehdi
Méniri. Aujourd’hui, le défenseur messin doit fouiller dans
sa mémoire pour décrire ce qu’il considère comme
un fait de match. « Il ne pouvait pas avoir le ballon,
se rappelle t-il. J’ai mis mon corps en opposition et il a voulu
me passer devant en jouant de l’épaule. Je ne vois pas trop ce
qu’il peut y avoir. » Le public canari n’a que très
modérément apprécié son style peu académique.
Certes, Méniri a principalement bâti sa réussite sur une
grosse présence physique dans les duels. Mais son jeu s’est indéniablement
trouvé enrichi par une qualité que le temps lui a permis de développer
: la maîtrise de ses nerfs. A ses débuts, la même action
n’aurait peut-être pas suscité le moindre doute chez l’homme
en noir. Cette fois, elle n’a fait bondir que les supporters nantais.
« Avant, quand j’entrais sur le terrain, j’étais
tout fou, conçoit-il. Désormais, ce n’est
plus le cas. L’expérience a sans doute son importance. Il faut
dire aussi qu’aucun entraîneur n’aime terminer les matches
à dix et on me l’a souvent fait ressentir, même si tout dépend
de la façon dont on a été exclu. » Depuis
qu’il roule pour le Club à la Croix de Lorraine, aucun arbitre
n’a brandi de carton rouge à son encontre. Pourtant, il fallut
négocier quelques joutes des plus viriles sur le chemin du maintien.
A 28 ans, Méniri n’est donc plus le même. Huit saisons de
football professionnel lui permettent de témoigner de son évolution.
A l’heure où beaucoup stigmatisent la baisse du nombre de buts
marqués et une prétendue frilosité grandissante, le défenseur
n’a pas ressenti de gros changements dans la façon de jouer des
équipes françaises. « Le jeu va plus vite, les joueurs
sont de plus en plus jeunes et les nouvelles générations sont
peut-être supérieures à la nôtre mais je n’ai
pas l’impression que les défenses soient plus fermées. »
Espérons que cela se confirme samedi prochain, à condition que
le ballon rentre du bon côté. Mehdi pense qu’il «
ne manque qu’un déclic ». Pourquoi pas un but de
la tête sur coup de pied arrêté ? Il n’est pas maladroit
dans cet exercice…