Un derby pas comme les autres

Que reste t-il aux Alsaciens à accomplir en cette
fin de saison ? Penchons-nous sur la question. Après avoir remporté
la Coupe de la Ligue, et par la même occasion obtenu un ticket pour la
Coupe de l'UEFA, les hommes de Duguépéroux ont vaincu un vieux
démon en revenant vainqueurs du Stade Bonal. Et par la même occasion
assuré leur maintien ? Pas si sûr ! Dans ce championnat, la barre
des quarante-deux points ne suffit même plus aux nécéssiteux
à sabrer le champagne. La réponse paraît alors toute trouvée
: il reste un petit point à prendre aux Alsaciens avant le terme de l'exercice
en cours. Seulement voilà, il s'agit de Metz. Cela implique des soucis
de suprématie régionale. C'est pourquoi les locaux ambitionneront
forcément de faire d'une pierre deux coups : mettre fin à une
déplaisante série de dix matches sans victoire face aux Grenats
et éviter les calculs d'apothicaires inérants aux sprints finaux.
La réponse est donc : il reste aux Strasbourgeois à battre Metz.
Après...

Le tableau paraît attrayant. Les vainqueurs de la Coupe de la Ligue ne
doivent toutefois pas oublier qu'ils se sont, depuis nombre d'années,
cassé les dents à maintes reprises sur la formation messine. Et
pourtant, il est difficile d'affirmer que cette dernière lui était
à chaque fois supérieure. Comme lors du match aller, la règle
sera respectée ce samedi. Vendredi matin, à l'issue de l'ultime
entraînement de la semaine, Jean Fernandez a fait l'éloge de deux
hommes qu'il connait bien : « Strasbourg possède l'une
des meilleures paires d'attaquants de France. Mamadou Niang a notamment pris
une dimension supplémentaire. Il n'a pas le profil d'un buteur mais c'est
un attaquant qui fait énormément souffrir les défenses. Quant
à 'Pagistral'...» Il a marqué le but victorieux
des siens face à Sochaux, le week-end dernier.

Malheureusement pour Metz, les possibilités offensives du Racing ne se
limitent pas aux coup de boutoir du Sénégalais et aux inspirations
de l'ancien Sochalien. Auteurs d'un début de saison catastrophique, les
Alsaciens sont redevenus conquérants en produisant du jeu. Ce qui les
rend capables d'aller battre Sochaux ou Bordeaux à l'extérieur,
Marseille à domicile. Quant à leurs échecs à la
Meinau face à Lyon et Lille, qui ne sont rien que les deux premiers du
classement, ils seraient immérités si on croit les dires de l'entraîneur
messin : « J'ai revu les images de ses deux matches. Lyon
a fait la différence sur les qualités de ses attaquants et Lille,
sa solidité. Mais à chaque fois, dans le jeu, Strasbourg était
loin d'être ridicule. Bien au contraire. »

Le onze messin peut s'attendre à souffrir dans un stade qui devrait afficher
complet. Lui qui se voit privé des services d'Ogbeche et Pimenov... Ses
forfaits s'ajoutant à l'indisponibilité de Babacar Gueye, Jean
Fernandez a choisi de titulariser Sébastien Renouard afin de conserver
son organisation en 4-3-3. Richard Socrier prendra le côté gauche
tandis qu'Hervé Tum sera en pointe de l'attaque messine. L'année
passée, Toifilou Maoulida avait refroidi les ardeurs d'un Racing venant
de mettre une méchante fessée à l'OM (4-1). Si les Grenats
pouvaient connaître un pareil bonheur ce samedi, l'affaire serait dans
le sac !