Un casting d’urgence

Il n’est déjà pas évident de
se rendre en terre princière. Metz en a déjà constaté
l’hostilité par le passé en concédant quelques revers
douloureux. Quand, en plus de cela, les suspensions s’en mêlent,
cela devient vite compliqué pour un entraîneur mandaté pour
maintenir le club. C’est comme si un metteur en scène perdait,
à deux semaines du début du tournage, trois de ses acteurs principaux
! Jean Fernandez a retourné le problème dans tous les sens pendant
la semaine, testé chaque solution, pesé le pour et le contre.
Au final, il a arrêté l’équipe qui lui semble la plus
apte à contrer les velléités monégasques. Voici
le casting du film du soir :

- Dans le rôle du défenseur axial : Jean-Philippe Caillet. Méniri
suspendu, Pompière blessé, Bassong « pas prêt »,
Nicaise « bon dans les tâches offensives mais moins efficace défensivement
», Caillet hérite du rôle de défenseur central aux
côtés de Stéphane Borbiconi. « Il est le plus
expérimenté à ce poste, poursuit Jean Fernandez.
Je pense que c’est d’avantage un latéral droit mais lui se
sent prêt. » Le natif de Boulay retrouve ainsi son poste
de formation.

- Dans le rôle du latéral gauche : Ivan Gvozdenovic. Les options
n’étaient pas légion pour palier à la suspension
de Franck Signorino. « Christophe Avezac n’a pas un tempérament
de défenseur. Ivan est également quelqu’un qui aime le jeu
mais contrairement à Christophe, il sait aborder le poste sur le plan
tactique. » En début de semaine, Jean Fernandez disait
ne pas vouloir placer Ivan en défense pour ne pas déséquilibrer
son milieu de terrain. Un paramètre est donc venu changer la donne entre
temps…

- Dans le rôle du milieu gauche : Grégory Leca. Le milieu de terrain
messin avait quitté le onze de départ depuis le match d’Auxerre,
son entraîneur lui offre une nouvelle chance. « Greg a bien
travaillé ces derniers temps. Psychologiquement, je l’ai senti
dans un bon état d’esprit. C’est une opportunité pour
lui de montrer ce qu’il vaut vraiment. » Pour compléter
le puzzle, Samuel Allegro occupera le poste de latéral droit. Le reste
ne bouge pas. Voilà qui fait onze joueurs positionnés en 4-3-3.
Mission accomplie.

Malgré tout, cet assemblage fait avec les moyens du bord et du moment
n’offre pas des gages de sécurité suffisants pour qu’on
puisse aborder la rencontre sereinement. « Nous n’avons
aucune garantie », regrette Fernandez. Avec son équipe-type,
il eut sans doute considéré ses adversaires du soir prenables.
Auteurs de performances en dents de scie, les hommes de Deschamps devront en
plus gérer la fatigue découlant des cent-vingt minutes qu’ils
ont jouées ce mercredi à Rennes. « C’est un
avantage pour nous, d’autant qu’ils auront également en tête
le match retour d’Eindhoven. S’ils sont un peu moins bien que d’habitude,
nous pourrons peut-être leur poser des problèmes. Autrement, il
me paraît difficile d’ambitionner quoique ce soit compte tenu du
fait que notre défense n’a aucun automatisme. Essayons d’abord
de donner la meilleure image possible de notre équipe. »
La dernière fois que Jean Fernandez a prononcé cette phrase, Metz
s’apprêtait à défier Lyon sur ses terres. Et les Lorrains
avaient failli réaliser l’exploit…