Renouard, joli coup de pinceau

Douillets s’abstenir. Ce soir, le public de Saint-Symphorien
a eu le droit à un véritable derby. Un match d’homme qui
a donné l’occasion à Monsieur Viléo d’aérer
son carton jaune à plusieurs reprises. La tension fût aussi palpable
dans les tribunes où, mis à part les amabilités d’usage,
les jets de projectiles en tout genre furent de mise côté Est.
A l'arrivée, six interpellations de supporters alsaciens ont eu lieu.
D’ailleurs, les premiers à se mettre en action dans cette rencontre
étaient les forces de l’ordre, après quelques minutes de
jeu seulement…

Et le terrain, dans tout cela ? C’est tout de même bien de la pelouse
qu’est venue la satisfaction de la soirée. Et c’est également
pour cela que se sont retrouvés les plus fidèles supporters à
la Croix de Lorraine malgré un froid polaire. Les Messins, hargneux et
accrocheurs, ont été récompensés de leurs efforts
même s’ils ont dilapidé quelques contre-attaques en seconde
période. Ne pas réussir à se mettre à l’abris
aurait pu leur coûter très cher. Mais finalement, ils sont parvenus
à garder la cage de Wimbée inviolée, non sans se faire
quelques grosses frayeurs.

Mamadou Niang, pour ses retrouvailles avec la Lorraine, était le premier
à se mettre en évidence. Son centre en retrait trouvait Pagis,
mais l’attaquant alsacien était contré. A cette première
alerte, Metz répondait par un coup de pied arrêté. Ribéry,
côté gauche, enroulait son centre et personne n’en faisait
l’usage, faisant ainsi passer des frissons dans le dos de Cassard, resté
au premier poteau. Malgré cette première banderille, les Grenats
étaient plutôt dominés par leurs hôtes en ce début
de match. D’ailleurs, Selim Arrache, après un joli numéro
côté gauche, mettait à nouveau Wimbée à contribution
(17°). Une erreur de marquage sur un coup-franc aurait même pu coûter
l’ouverture du score aux Messins, si Farnerud avait appuyé sa reprise
(30°). Entre-temps, Pagis avait fait les frais de la virilité des
débats, cédant sa place au Suèdois.

C’est après cette occasion manquée que les Lorrains allaient
sortir la tête. Le dernier quart d’heure du premier acte était
à eux. Proment, tout d’abord, s’essayait au coup-franc (38°),
sans succès. Ensuite, Gueye était à la conclusion d’un
joli mouvement Renouard - Obraniak mais sa tête terminait dans les bras
du gardien. Pour finir, après que Ribéry ait mal négocié
un ballon redonné par la défense alsacienne, c’est Renouard
qui ouvrait la marque peu avant le retour aux vestiaires. Le jeune attaquant
profitait d’une remise de la tête de Gueye pour tromper Cassard
d’une frappe sans contrôle du pied gauche (1-0, 43°). Ainsi,
Metz atteignait la mi-temps avec une avance intéressante.

Les quarante-cinq dernières minutes virent les hommes de Duguépéroux
buter sur un bloc lorrain accrocheur et un brin chanceux. Abdessaki, pour commencer,
manquait une occasion en or. Wimbée, battu, regardait le ballon passer
au dessus de ses buts (56°). Ce n’était pas la seule frayeur
du gardien lorrain dans cette rencontre. Farnerud, à nouveau, manquait
d’opportunisme pour reprendre une déviation de la tête de
Niang, sur corner (59°). Et Adbessaki faisait briller l’ancien portier
de Lille (61°). Les Messins, quant à eux, ne profitaient pas des
opportunités de contre qui se présentaient à eux. En fin
de rencontre, Renouard (77°) et surtout Proment (80°) auraient pu tuer
le match. Au lieu de cela, les Messins se faisaient peur jusqu’au bout.
Jusqu’à une frappe en pivot de leur ancien attaquant, Niang, qui
frôlait le poteau droit de Wimbée. On jouait alors les arrêts
de jeu de ce derby… En définitive, voilà un succès
qui fait du bien au moral, en plus d’en faire au classement. La combativité
de la jeunesse messine a porté ses fruits, à l’image de
Renouard. Pour son retour au poste d’attaquant, l’ancien Bleuet
a signé un but plein de spontanéité. Quel beau tableau !