Metz - Clermont, je réserve ma place

Patrick Barth, la passion jusqu’au bout des gants

Les beaux jours sont de retour à Saint-Symphorien, terre du leader de la Ligue 1 après quatre journées. Un rayon de soleil que les supporters messins doivent aussi à l’efficacité de leur gardien, Grégory Wimbée.
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« Mettons-nous ici, je ne suis pas habitué
à la salle de presse »
, plaisante Patrick Barth au moment
ou nous lui demandons un entretien. Quelques minutes plus tard, Jean Fernandez
passe par là et appuie sur l’interrupteur : « Il faut
faire des économies !

- Tu peux fermer la lumière, je suis habitué à rester dans
l’ombre »
, rétorque Patrick Barth. Coup de projecteur
sur l’entraîneur des gardiens du FC Metz.

Après quelques mois, quel
est ton sentiment sur Grégory Wimbée ?

Patrick Barth : Je pense qu’on ne peut être que
satisfait à la vue de ses performances. Le principal critère reste
les résultats de l’équipe, les points qu’il a permis
de conserver ou d’obtenir. Pour l’instant, il n’y a que du
positif. Je suis également content d’avoir retrouvé un gardien
qui respecte les principes de base du poste. De nos jours, de plus en plus jouent
dans l’anticipation et commettent des erreurs de placement ou tentent
des gestes trop difficiles. Je pense qu’avant de vouloir aller chercher
des ballons imprenables, il faut déjà s’attacher à
ne pas encaisser les buts évitables. Quelque part, il faut être
un peu égoïste. Par exemple, sur un coup-franc, il est courant que
le gardien anticipe et fasse quelques pas du côté ou il a placé
son mur car le tireur cherche la plupart du temps à passer par dessus.
Pour moi, s'il encaisse un but côté gardien, il est responsable.
On pourrait aussi prendre pour illustration le but que nous avons pris la saison
passée face à Nantes. Il y a un ballon au second poteau. Ludo
veut le prendre d’une manière difficile. Résultat, il arrive
dans les pieds d’un joueur adverse et ils marquent juste derrière
dans le but vide. Quand le gardien sort de ses buts, il doit avoir le ballon.
Greg l’aurait sans doute envoyé en corner ou boxé.

Quelles sont les différences
avec Ludovic Butelle ?

P.B. : On ne peut pas comparer les deux joueurs car il y a
treize ans de différence d’âge. Greg a une telle expérience…
ça n’a pas de prix. Le fait qu’il soit encore au sein de
l’élite prouve qu’il a été professionnel et
consciencieux durant toutes ces années. C’est en quelque sorte
un aboutissement pour lui. Pour pouvoir faire un réel comparatif, il
aurait fallu observer Wimbée au même âge que Ludo. Mais je
dirais que d’un point de vue technique, les deux hommes ont à peu
près les mêmes qualités.

Pour un gardien, l’aspect
psychologique doit être important…

P.B. : La première qualité d’un portier
est de savoir rester concentré au maximum. Greg a cette faculté
du fait de son expérience. De plus, c’est un gagneur. Que ce soit
à l’entraînement, en amical ou en match officiel, il veut
toujours tout gagner et de manière saine. Par exemple, il ne va pas lever
les bras si son équipe marque un but au deuxième gardien lors
d’une opposition. Mais à la fin, il sera content.

Il faut également savoir
gérer ses émotions…

P.B. : Greg sait très bien le faire. Là encore,
rien ne remplace l’expérience. Ludo avait un peu plus de mal même
si à force de lui dire, cela allait un peu mieux sur la fin. En fait,
avec Greg, je fais un travail de préparation à la compétition.
Avec Ludo, il y avait aussi un travail de formation à faire.

Comment Agassa vit-il son changement
de statut ?

P.B. : Très bien. Je pense qu’il va beaucoup apprendre
au contact de Wimbée. Il doit prendre exemple sur lui, notamment en ce
qui concerne la concentration et la simplicité dans le geste. La sélection
du Togo est actuellement première de son groupe éliminatoire de
la Coupe du Monde 2006. C’est un challenge très stimulant pour lui
et cela lui permet de garder la motivation au quotidien. Il sera prêt
le jour où nous ferons appel à lui.

Le poste de deuxième gardien
est dur à gérer psychologiquement. Peut-on rester à 100%
impliqué en pareille situation ?

P.B. : C’est évident que la doublure se sent moins
impliquée. C’est pour cette raison que j’ai le même
comportement vis à vis des trois gardiens lors d’un entraînement.
Je leur apporte le même soutien, le même intérêt afin
qu’aucun ne se sente à l’écart. Ils travaillent tous
de la même manière. Personnellement, j’ai un leitmotiv :
je travaille pour que le numéro 1 reste numéro 1 et que les deux
autres soient prêts à le remplacer.

Comment organises-tu les entraînements
? Les séances sont-elles faites en fonction des lacunes détectées
lors des rencontres le week-end ?

P.B. : Logiquement, à ce niveau, mon rôle est
plus de les préparer à la compétition. Il est possible
d’apporter quelques petites corrections mais je ne peux pas changer un
gardien comme Greg, à 33 ans. Pour Agassa ou Cherreau, je peux plus me
permettre d’apporter ma touche. De toutes façons, lorsqu’on
me dit « bravo, tu as un bon gardien », je réponds toujours
« la seule chose que j’ai faite, c’est de ne pas l’avoir
rendu mauvais. » J’ai eu la chance de bosser avec Jacques Songo’o
qui était également un gardien très expérimenté,
et avec de jeunes joueurs. Je sais comment m’y prendre désormais
mais il faut surtout s’adapter à chaque joueur.

As-tu des nouvelles de Johan
Liebus ?

P.B. : Il a fait un bon début de saison à Gueugnon.
J’ai vu qu’il n’avait pas participé à la dernière
rencontre des Forgerons mais je ne sais pas pourquoi. J’imagine qu’il
est blessé, je vais l’appeler pour savoir car nous sommes restés
en contact. Je suis content pour lui. Par rapport à la saison qu’il
a effectuée en CFA avec nous l’an dernier, il mérite amplement
une place de titulaire en Ligue 2. C’est une satisfaction pour moi qu’il
y soit parvenu. C’est un peu la même chose pour Ludo. J’ai
passé quatre ans à travailler avec lui. Le fait qu’un grand
club comme Valence se soit intéressé à lui est gratifiant
pour moi en tant qu’entraîneur des gardiens. Même si bien
sûr, j’ai été triste de le voir partir et j’aurais
aimé qu’il reste un peu plus avec nous.

Les rapports entre un entraîneur
des gardiens et ses hommes sont-ils particuliers ?

P.B. : Ils sont plus étroits. Un gardien a besoin d’être
soutenu et protégé car c’est un poste difficile. Ce soutien
peut venir de n’importe qui mais les anciens gardiens de but sont les personnes
les plus appropriées car ils ont vécu les mêmes situations.
Ils savent et comprennent ce que le joueur ressent.

Une dernière question.
Que penses-tu des gardiens qui tirent les penaltys ?

P.B. : Je suis contre. Je trouve cela irrespectueux pour le
gardien adverse comme pour les coéquipiers. Il y a dix joueurs sur le
terrain qui savent mieux manier le ballon qu’un gardien de but. Le tirer
comme on a pu le voir en finale de Coupe récemment, c’est encore
pire. Dans ma carrière, je ne l’ai jamais fait. Lors des matches
amicaux, il arrivait qu’on me le propose. Il existe une solidarité
entre les gardiens de buts. Elle doit perdurer.

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