Metz tend le dos

« Les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut
». Cette maxime est criante de vérité lorsqu’on étudie
le cas du FC Metz. Cinq matches sans victoires, un but marqué pour neuf
encaissés. Voilà une série qui ferait pâlir bien
des présidents au point d’envisager d’enfoncer le bouton
du siège éjectable. Alors que certains s’inquiètent
de ce triste bilan comptable, Jean Fernandez, lui, retourne le problème
dans le bon sens. « La saison passée, nous avions dix-sept
points à mi-parcours. Actuellement, nous en avons treize et il reste
neuf matches avant la trêve. Nous disposons donc une marge de manœuvre
plus confortable. »

Si les joueurs messins ont perdu leurs fondamentaux défensifs à
Lille ou à Auxerre, leur entraîneur n’a jamais oublié
l’objectif fixé à l’orée de ce nouvel exercice,
même s’il n’est pas très exotique. Au soir de Marseille,
il comptait la différence de points avec le premier reléguable.
Samedi soir, il en fera de même quel que soit le résultat obtenu
par ses troupes. « La saison passée, nous n’avions
pris qu’un point sur trente possibles face aux cinq équipes de
tête. A priori, ce n’est pas contre Monaco que nous prendrons des
points. Maintenant, en football, tout est possible. »

Afin qu’un nouvel exploit ait lieu dans l’antre de Saint-Symphorien,
il faudra, pour commencer, que la défense messine demeure intraitable.
Seulement voilà, la suspension de Franck Signorino pose plus qu’un
problème de nombre. Comme il n’existe pas de réel latéral
gauche au sein de l’effectif messin, à part le jeune et inexpérimenté
Mihoubi, Jean Fernandez est contraint de modifier son dispositif. Mehdi Méniri
renforcera la défense centrale, tandis qu’Avezac et Caillet occuperont
les couloirs. Devant eux, Leca et Djiba formeront un duo de milieux récupérateurs
alors que Ribéry et Renouard seront chargés d’appuyer l’unique
attaquant de pointe, Hervé Tum.

En face, les fusées du Prince sont dans les starting-blocs. Adebayor,
Saviola, Chevanton, Kallon. Si Fernandez pouvait acquérir ne serait-ce
qu’un seul de ces quatre éléments, cela lui changerait sans
doute la vie ! On ne peut être qu’admiratif devant un tel attirail
offensif. « Monaco est une équipe possédant un gros
potentiel. Ils ont quasiment un joueur international à chaque poste.
Ils sont très bons au niveau de la récupération et dans
le jeu offensif. Devant, cela va à 200 à l’heure. En fait,
j’ai l’impression qu’ils sont encore plus rapides dans les
remontées de balle que la saison passée. »

Voilà qui situe un peu mieux l’ampleur de la tâche défensive
qui attend les Messins à Saint-Symphorien. Domicile ou pas, il s’agira
de défendre la cage de Wimbée avec sérieux et acharnement.
Avec le secret espoir de profiter d’une faiblesse de l’arrière-garde
monégasque si l’occasion se présente. De ce côté,
l’ASM souffrira des absences de Rodriguez, Zikos et Maicon, tous trois
suspendus. « Nous sommes bien sur le plan physique, ajoute
Fernandez. Nous allons nous serrer les coudes. Notre objectif est de
faire le meilleur match possible. Je pense que le résultat va dépendre
de la forme de Monaco. » C’est le moment pour les Messins
de revêtir leur bleu de travail. Ca tombe bien, ils l’avaient déjà
sorti du placard il y a deux semaines.