semaine est terminée depuis une bonne heure mais le couloir qui mène
aux vestiaires des Grenats est plus encombré que d’ordinaire. Parmi
les quelques hommes adossés aux murs, certains ne savent pas s’ils
reposeront leur sac en ces lieux la saison suivante. La scène a tout
de l’adieu manqué. Ce qui manque au tableau, surtout, ce sont les
seize hommes appelés à effectuer l’ultime déplacement
de la saison. Ceux-là n’ont pas encore la tête aux vacances
: « Nous avons bien travaillé cette semaine, assure
leur entraîneur. La déception de ne pas être maintenu
après avoir produit un gros match aurait pu donner lieu à une
lassitude psychologique, un relâchement. Cela n’a pas été
le cas. J’ai senti les garçons concentrés et motivés
pour faire un résultat. » Rien à faire, le sable
chaud n’est pas encore au programme. Au lieu de cela, c’est sur
les bords de l’Atlantique que les Grenats étrenneront leur victoire
de rang face à Paris. Et accessoirement, tenteront d’assurer leur
maintien sans avoir à garder l’oreille collée à un
poste de radio.
Le « Battle-royal »
du riche
Car cette saison, le traditionnel multiplex de Canal + n’aura pas pour
fil directeur l’obtention du titre ou la qualification pour la Ligue des
Champions. L’objectif le plus disputé sera le maintien, la survie
de plusieurs clubs. On verra donc, au rythme des alertes sonores annonçant
un but, des équipes s’entredéchirer pour ne pas descendre.
Une sorte d’émission de « télé-réalité
» à grande échelle, sans la censure et le vote du public.
La chaîne cryptée pourra revendiquer, bien malgré elle,
la création de ce nouveau concept !
En tous cas, dans l’histoire, les Lorrains n’ont nullement l’intention
d’être le dindon de la farce. Celui avec qui tout le football français
souffre le temps d’un soir et dont plus personne ne se préoccupe
le lendemain. Le Club à la Croix de Lorraine a déjà vécu
cela une fois, comme tous ceux de l’hexagone d’ailleurs, sauf un…
Les Canaris, après 42 saisons consécutives parmi l’élite,
n’ont jamais été aussi prêts de la rétrogradation
à l’étage inférieur. Compte-tenu du fonctionnement
du club, plus proche de celui d’un prétendant à l’Europe
que d’une formation luttant pour le maintien, les restrictions financières
qu’une telle sanction implique seront d’autant plus lourdes de conséquences.
Si bien que l’événement a été dramatisé
(à outrance ?) depuis la défaite nantaise à Sochaux (1-0).
« Dès les vingt premières minutes, nous allons savoir
comment ils ont encaissé cette semaine très particulière.
En temps normal, le dernier match à domicile a déjà une
valeur particulière. Cette fois, le besoin de victoire est encore plus
important. Ils sont dans le même état d’esprit que nous avant
d’aborder le match contre Paris. Il ne faut pas se faire d’illusion,
ils vont nous rentrer dedans. » Dans un « climat
hostile », ce Stade de la Beaujoire où les supporters
ont décrété l’état d’union sacrée,
il faudra répondre au combat. Au moins, les Messins y sont habitués…
38ème journée de
Ligue 1, Nantes – Metz
Stade de la Beaujoire, samedi 28 mai à 20h
Arbitre : Monsieur Viléo
L’équipe messine :
Wimbée – Béria, Méniri, Borbiconi, Signorino –
Renouard, Proment, Obraniak – Contout, Tum, Socrier
Remplaçants : Agassa, Allegro, Nicaise, Leca, M.N’Diaye