Muller, en passant par la Lorraine

La huitième édition de la cérémonie clôturant la saison 2003/2004, organisée par le DMF, a tenu à
rendre hommage aux équipes du département ayant fait preuve d’un
comportement exemplaire sur les différents terrains de la Moselle, comme
le rappelle René Lopez, Président du DMF : « Le
challenge du Carton Bleu pour les 18, 15 et 13 ans et le challenge de la sportivité
pour les seniors récompensent le respect du jeu, des règles, des
arbitres, des installations et de tous les partenaires du football. »
Ainsi, les dérapages actuels du gardien des Bleus dans les hautes sphères
du football français ne doivent pas faire oublier que le fair-play reste
une des valeurs essentielles du sport, à commencer par le niveau amateur.

Parrainées par deux modèles de sportivité, Philippe Gaillot
et Sylvain Kastendeuch, les réjouissances furent également prétexte
à l’invitation de deux autres personnalités du crû,
renommées pour leur éthique sportive : la championne de handball
Estelle Vogein ainsi qu’un certain Joël Muller, qui effectuait sa
première sortie officielle sur la terre du Graoully depuis son départ
du FC Metz.

C’est d’ailleurs plus en qualité de président de l’UNECATEF
(Union Nationale des Educateurs et Cadres Techniques de Football) que l’ancien
entraîneur Grenat était présent. En effet, les métiers
d’entraîneur et d’éducateur étaient à
l’honneur hier soir, ceux-ci étant aujourd’hui devenus les
artisans incontournables de la lutte contre la violence dans le football. Ils
furent donc l’objet d’un fructueux débat durant lequel les
quatre sportifs s’exprimèrent à cœur ouvert sur des
sujets variés et pertinents. Par exemple, à la question de savoir
si la fonction d’entraîneur était plus un métier ou
une passion, Joël Muller a ainsi apporté ses éléments
de réponse, incontestablement fondés sur une riche expérience
personnelle : « La passion que l’on ressent pour notre métier
est sans cesse présente, et on retire plus de plaisirs que de déceptions,
qui sont toujours passagères. Le plus gênant est le manque de considération
de certaines personnes à votre égard lorsque les résultats
ne suivent plus. Dans ce métier, on passe très vite des louanges
aux critiques, qui sont souvent l’œuvre des mêmes personnes
d’ailleurs. » Plus qu’un métier, une vocation.
Que tous les joueurs professionnels n’ont pas forcément : «
Si j’ai choisi de ne pas devenir entraîneur, c’est parce que
pour ce métier il faut une passion et un engagement individuel très
profonds, que je n’ai jamais ressentis » explique Sylvain
Kastendeuch, rapidement approuvé par Philippe Gaillot, son ancien coéquipier.


L’amour du maillot et l’identification des joueurs au club dont
ils portent les couleurs ont également été évoqués.
L’occasion pour les intervenants de rappeler l’attachement profond
qui les lie encore au FC Metz ainsi que les responsabilités et les devoirs
induits par l’acte de licenciement dans un club. Le tout pour conclure
que le respect constitue véritablement l’une des bases du football.
Vingt ans après les tragédies du Heysel et de Sheffield survenues
au point culminant de la violence et de l’insécurité dans
les stades, il ne faut pas perdre une occasion de le rappeler. Alors, bravo
à toutes les équipes lauréates hier soir !