Marie, étudiante, 22 ans. Philippe, sapeur-pompier,
48 ans. Jessica, 17 ans, lycéenne et Gerard, 52 ans, ouvrier d’usine.
Ce sont finalement quatre dingues du FC Metz qui se sont présentés
jeudi dernier au siège du FC Metz afin de rencontrer… Sébastien
Renouard. Problème, le milieu de terrain ayant fait ses classes au CS
Blenod n’était pas là pour les accueillir. Et pour cause,
il était coincé au fond de son lit par un vilain coup de froid
qui l’a ensuite privé du déplacement à Lille. Néanmoins,
les participants à ce forum n’ont pas fait le voyage pour rien.
En guise de compensation, ils eurent le droit à Franck Ribery, appelé
à la rescousse en cours d’après-midi ! On savait l’ancien
Brestois disponible, cela s’est heureusement vérifié. Bien
que quelque peu déboussolés, les apprenti-journalistes qui s’attendaient
à interviewer Sébastien Renouard ont discuté pendant une
grosse heure avec le joueur du mois d’Août. Et comme la réussite
de cet homme intrigue autant qu’elle impressionne, la conversation a commencé
par le cours passé footbalistique du néo-messin. «
Mes plus beaux souvenirs jusqu’à maintenant sont la montée
en Ligue 2 avec Brest et la signature de mon premier contrat professionnel
», indique Ribery. Il ne faut pas oublier que l’espoir
lorrain n’en est qu’aux balbutiements d’une carrière
qu’il espère lancer avec l’aide de Jean Fernandez. «
Le coach est quelqu’un d’important pour moi, avoue t-il.
Je sais que je vais apprendre avec lui. C’est un grand monsieur.
Il fait confiance aux jeunes et fait jouer les meilleurs. »
Après seulement huit matches de Ligue 1, Ribery a déjà
pu avoir un aperçu de ce que représente l’élite en
terme d’efforts et de sérieux. D’ailleurs, c’est ce
dernier point qui l’a le plus marqué : « Il faut
être dans le match à 100% au niveau de la concentration. Le but
concédé face à Nice en est un bel exemple. Les erreurs
commises sont beaucoup plus lourdes de conséquences à ce niveau.
» Il estime par ailleurs avoir réalisé son meilleur
match lors de sa première titularisation. « Nous avions
fait un bon match devant un public présent. Ces trois points étaient
importants pour la suite de la saison et les supporters avaient été
derrière nous. »
Mais comme une heure passe vite, les sujets abordés
n’ont pas tourné qu’autour du FC Metz en particulier. Le
football en général et ainsi l’équipe de France ont
été abordés. Pour le numéro dix grenat, le départ
du numéro dix des bleus « créé un manque
au sein de l’équipe de France. » Toutefois, il ne
lui reproche pas sa décision : « Il a décidé
en son âme et conscience, je ne suis pas à sa place. Donc je ne
me permettrai pas de critiquer. Il a ses raisons. »
Ribery a d’ailleurs endossé un maillot proche de celui que le Madrilène
a quitté. Il s’agit de celui des Espoirs, avec qui il a participé
à deux rencontres. Une semaine qui a mit l’eau à la bouche
du jeune messin. « Tout s’est très bien passé.
Il y avait d’autres joueurs qui, comme moi, vivaient leur première
sélection. Nous avons fait deux bons matches même si lors du deuxième,
nous avions encaissé un but tout à la fin. J’espère
retourner en sélection la prochaine fois. » Peut-être
que la prochaine fois, il pourra voyager avec un de ses coéquipiers pour
se rendre au rendez-vous des Bleuets. Pourquoi pas Sébastien Renouard…
Morceaux choisis
As-tu un plan de carrière
?
Franck Ribery : Je ne pense pas à mon avenir pour l’instant. J’ai
signé à Metz trois saisons. Mon unique ambition pour le moment
est d’atteindre les objectifs du club à savoir prendre le maximum
de points afin d’assurer au plus vite le maintien, et éventuellement réaliser un bon parcours en Coupe.
As-tu été impressionné
par le Stade Vélodrome ?
F.R. : Pas spécialement. Jouer des matches comme ça, devant autant
de monde, est un vrai bonheur. Cela fait plaisir de se produire devant un stade
rempli.
Depuis quelques matches, as-tu
l’impression qu’un plan anti-Ribery plutôt musclé a
été mis en place ?
F.R. : Prendre des coups n’est pas un problème. Je n’ai peur
de rien. Au contraire, j’aime bien lorsqu’un défenseur joue
de manière rugueuse. Ca me pousse à prendre le dessus sur lui.
Quelles sont tes qualités
et tes défauts ?
F.R. : Côté points forts, je pense aller assez vite avec le ballon.
J’aime bien affoler les défenses adverses, mettre le feu. Mon principal
défaut est le replacement. Dans le 4-4-2 dans lequel nous jouons, les
couloirs sont une zone importante au niveau du comportement défensif.
D’autre part, j’ai aussi trop tendance à tenter une passe
dans des positions ou je peux frapper. C’est quelque chose de naturel,
je prend plus de plaisir à donner un ballon qu’à marquer.
Quel est ton sentiment lorsqu’on
te compare à Pires ?
F.R. : C’est flatteur, forcément, car Robert Pires est un grand
joueur. Il joue dans un grand club et a gagné de nombreux titres. Je
pense tout de même que nous sommes deux joueurs possédant des qualités
différentes.
Y a t-il des joueurs au sein
du groupe avec qui tu as plus d’affinités ?
F.R. : Non. Dans ce vestiaire, tout le monde parle avec tout le monde. Il n’y
a pas de clans. Si on commence comme ça, l’équipe ne peut
pas tourner.