Le destin ménage parfois de curieux raccourcis, de contre-pieds quand
il s’agit de football. Parti de Metz en 1977, après la grave blessure
ayant stoppé son élan en 1974, Patrick Barth est revenu au bercail
en 1999 par le biais d’un projet mis sur pied avec Jeunesse et Sports
et qui l’a vu sillonner la Lorraine pour faire bénéficier
les jeunes gardiens de son vécu. Une place était libre au FCM.
Jean-Paul Scheid, président de l’Association, et Francis De Taddeo,
patron du centre de formation, ont alors pensé à lui : «
Je n’avais aucune arrière-pensée en me lançant dans
l’aventure mais l’occasion a fait le larron » reconnaît-il
avec humour. Celui que ses compagnons de vestiaires appellent affectueusement
le « chat-tigre », souvenir d’un match homérique à
Saint-Louis en CFA (le titre de l’article paru à l’époque
en fait foi), fait désormais ses griffes au quotidien, en charge des
trois gardiens pros de l’effectif : Ludovic Butelle, Kossi Agassa et Johan
Liebus. Avec tout d’abord une situation peu ordinaire à ce niveau,
l’alternance entre les deux premiers. « Ce n’est pas
une vrai alternance, se défend Patrick. Ce sont les
gardiens qui, par leurs performances, ont généré cette
situation. Si l’un ou l’autre s’était réellement
imposé, nous ne vivrions pas cela. Ce n’est pas voulu même
si l’année dernière, cela avait plutôt bien marché,
Ludo jouant 20 matches et Kossi 18. Le changement avait alors été
bénéfique. Mon souhait est que l’un se détache, c’est
assurément mieux pour la stabilité mais les trois travaillent
en parfaite harmonie. Un exemple ? A la fin du match contre Bastia, c’était
un peu chaud mais Kossi a eu un excellent réflexe en emmenant son partenaire
aux vestiaires. Pour être clair, je travaille de la même manière
avec les trois et le terrain est le juge suprême. »
"Le rôle du gardien a considérablement changé"
A raison de quatre heures de spécifique par semaine,
Patrick Barth cherche à faire profiter de son expérience ses jeunes
protégés. A titre anecdotique, il leur a révélé
un petit truc pour tenter d’arrêter les penaltys : «
Je ne vous le livrerai pas mais j’ai repéré au fil du temps
et des tirs que je leur adresse à l’entraînement, un détail.
» Et Ludovic Butelle notamment a pu démontrer le bien-fondé
de cela lors de séances de tirs au but à Nice et contre Niort
la saison dernière. En mars, Patrick Barth se présentera au diplôme
d’entraîneur spécifique de gardien, examen préparé
avec notamment Jean-Luc Ettori (Monaco) ou Marc Levy (Marseille) sous la conduite
de Bruno Martini à Clairefontaine. « Cela me paraît
important de valoriser le poste, d’en reconnaître l’aspect
particulier du métier. Entre les années 70 et aujourd’hui,
le rôle du gardien a considérablement changé. Les changements
apportés au règlement (passe en retrait, six secondes pour dégager)
ont obligé les uns et les autres à s’adapter. Il faut désormais
être bon au pied, dégager plus vite, être plus athlétique
car on peut dire qu’en dessous de 1,80 m il n’y a plus de place.
» Patrick ne les atteignait pas ce qui ne l’empêche
pas aujourd’hui de porter la bonne parole quotidiennement : «
Je suis au service de l’entraîneur principal et des gardiens et
je suis assez fier d’avoir fait ressentir le besoin en ce domaine. »
Patrick Barth en bref
Né le 30.09.1949 à Forbach. A débuté
le football à 14 ans comme gardien de but à l’image de son
père. Rejoint le FC Metz en 1969 où il reste jusqu’en 1977
après 90 matches en pro. A joué à la Sportive Thionvilloise
en Division II puis à Forbach. A entraîné Forbach puis a
monté un projet « Profession Foot » qui l’a vu porter
la bonne parole à Forbach, Creutzwald, L’Hopital, Amnéville
et Sarreguemines avant Metz pour revenir au FCM en 1999 avec en charge la Division
d’Honneur. A travaillé avec Albert Cartier puis depuis 2002-2003
avec Jean Fernandez.