Une comédie provençale

La venue de l'Olympique de Marseille à Saint Symphorien en mars dernier marquait
aussi le retour aux affaires de Bernard Tapie. "Nanar" qui avait assisté impuissant
à la défaite de son club de cœur face à des Messins en état de grâce.

Une victoire des Grenats qui condamnait leur adversaire à trembler jusqu'à la
fin de saison, le purgatoire de la D2 en ligne de mire.



Bernard Tapie promu responsable du secteur sportif, c'est toute une ville qui
pouvait se remettre à rêver d'un OM jouant les premiers rôles en D1. Mais les
trois mois accordés pour rebâtir une équipe compétitive, capable de faire chavirer
un stade Vélodrome en manque de sensations fortes, n'auront pas suffi.

Le club phocéen se sera certes montré très actif sur le marché des transferts
avec pas moins d'une vingtaine de départs (ou prêts) pour une quinzaine d'arrivées.
Rolland Courbis s'est même permis de comparer son ancien club "au hall de la gare
Saint Charles avec tous ses allers et retours".

Mais la qualité des nouveaux venus n'est pas à la hauteur de ce que les supporters
de l'Ohème attendaient. Les Brésiliens Dill et Fernandao n'ont sans doute pas
le rendement d'un Alex ou d'un Aloisio. Le premier cité est même retourné revoir
ses gammes du côté de Genève. Exit aussi Cyril Rool qui sera reparti aussi rapidement
qu'il était venu.

Pas de "grands coups" donc, mais quelques joueurs qui pourraient néanmoins se
révéler dans le courant de la saison. On pense notamment aux Belges Cavens et
Van Buyten, au Brésilien Andre Luis ou encore à Pascal Nouma, qui entend marquer
de son empreinte son retour dans le championnat hexagonal.

Nul doute que cet effectif devrait encore être chamboulé lors du mercato hivernal,
histoire aussi de calmer un stade Vélodrome au bord de l'explosion.



A défaut de proposer un jeu alléchant, le club marseillais a su se montrer très
brillant pour amuser les foules : guerre ouverte entre Bernard Tapie et Pierre
Dubiton, valse des entraîneurs et quiproquos concernant les contrats : tous les
ingrédients étaient réunis pour faire de ce sitcom méridional un formidable succès.


Un triste spectacle qui n'a que très peu amusé Robert Louis Dreyfus, revenu pour
l'occasion sur le devant de la scène, en nommant le magistrat Etienne Ceccaldi
au poste de président-délégué et en poussant Pierre Dubiton derrière la ligne
de touche.



Depuis le début de la saison, l'Olympique de Marseille enchaîne des résultats
décevants avec une seule victoire (face à la lanterne rouge nantaise) pour quatre
nuls et quatre défaites. Une situation très préoccupante qui est l'apanage des
Olympiens depuis déjà trois saisons.

Sur leurs dernières sorties, les joueurs de Tomislav Ivic ont laissé entrevoir
une embellie dans leur jeu que la maladresse ou la malchance n'auront pas permis
de concrétiser sur le plan comptable.

Franck Leboeuf et ses coéquipiers restent en quête d'un match référence pour se
remettre sur les bons rails.



Pour ce long déplacement en terre lorraine, Tomislav Ivic devra se passer de Djamel
Belmadi et Zoumana Camara, tout deux suspendus ainsi que du défenseur belge Van
Buyten encore convalescent.

L'entraîneur marseillais penche pour une organisation défensive à cinq (Jurietti,
Meïté, Leboeuf, Yobo, Dos Santos) pour ne pas trop déséquilibrer son milieu. Un milieu qui devrait être composé du Brésilien Andre Luis, de Brunel et de Swierczewsky. Le
tandem Pascal Nouma/Ibrahima Bakayoko devrait sans trop de surprise être titularisé
en attaque.



Côté messin, Albert Cartier pourra disposer de la quasi totalité de son effectif
hormis Schumann Bah, en phase de rééducation, et Grégory Leca, suspendu.

Mario Espartero, de retour de blessure, devrait récupérer sa place au milieu
de terrain aux côtés de Grégory Proment et de Gunter Van Handenhoven. Philippe
Gaillot pourrait quant à lui faire les frais du retour de David Régis au sein
de la défense messine.