Prometteur et encourageant

Heureux, Albert Cartier l'était assurément samedi soir. Fidèle à ses principes et ses convictions, son premier hommage a été à l'attention de ses joueurs, pour lesquels ils s'est déclaré "heureux", tout en notant la réussite de ce premier rendez-vous devant le public de Saint Symphorien.



Mais cette satisfaction ne doit pas faire oublier que Troyes a ouvert le score à la 24ème minute, sur un relâchement en défense. Mais loin des scénarios catastrophes du début de saison dernière où le navire grenat prenait eau de toute part en de telles circonstances - au grand désarroi du bon peuple grenat - Metz a su se resaisir, à l'image de son capitaine, Frédéric Meyrieu qui a hissé le pavois de la révolte et mobilisé ses troupes victimes du jeu rugueux aubois.



Albert Cartier ne s'y trompe pas et souligne que "les belles qualités de réaction de son équipe après l'ouverture du score des Troyens" lui ont plues. Et il n'était certainement pas le seul samedi soir à Saint Symphorien où un peu plus de 17 000 spectateurs ont communié avec leur équipe, sans - trop - de crainte, sans frisson.



Ce groupe messin en s'appuyant sur ses vertus qui font sa force à savoir l'animation offensive, la solidarité, le plaisir de jouer, la rigueur et la discipline devrait offrir à l'avenir à ses fidèles supporters de bien belles soirées.



Certains esprits chagrins - il y en aura toujours !- ne verront en Troyes qu'un faible faire-valoir au budget et aux ambitions forcément (?) limitées. Cependant le classement après ces deux journées parle de lui-même : les "grosses cylindrées" ou annoncées comme telles (Monaco, PSG, Marseille, Nantes, Lyon) connaissent quelques problèmes d'allumage, classiques car en début de championnat certaines formations sont plus "affutées" que d'autres ou mieux avancées dans leur préparation. Les ténors seront prêts, et les plus coriaces, comme chaque saison, d'ici quelques semaines. Les "petits" doivent rapidement engranger des points, démarrer vite, sans trop de faux-pas, leur effectif et leur potentiel ne leur permettant pas de gérer des débuts poussifs. La victoire messine de samedi n'en est que plus belle.



Le système de jeu offensif, mis en place par Albert Cartier et tout son staff n'est pas dénué de risque, mais celui-ci paye parfois et surtout enchante les joueurs. Un peu plus de réussite (et de réalisme) à Lorient ont failli payer, la même situation à domicile et c'est la victoire contre Troyes, qui permet d'apprécier l'importance de ces trois points. Dans ce championnat où accumuler les matches nuls équivaut à faire du surplace, le calcul est vite fait : il faut être intraitable à domicile, quitte à prendre des risques : deux nuls consécutifs apporteront toujours sur un strict plan comptable moins de points qu'une victoire suivie d'une défaite !



Paradoxalement alors que Troyes était réduit à 10, Metz a souffert en fin de période, et ne nous enflammons pas : "sur le métier sans cesse tu remettras ton ouvrage", l'adage est bien connu. Du travail et des progrès seront à réaliser dans les solutions à apporter autour du porteur du ballon, surtout lorsque l'adversaire se montre trop rugueux et "déjoue".

En défense, les rares fois (les deux buteurs sont les deux joueurs de couloir, Bah et Pierre !) où l'arrière-garde s'est montrée statique, Jacques Songo'o a été mis en danger.



Rendez-vous est donc pris à Saint-Symphorien samedi 18 août dans un stade que l'on espère comble, pour accueillir Joël Muller et toute sa troupe, peut-être leader depuis une semaine en cas de victoire contre l'OM !