Metz - Clermont, je réserve ma place

Le forum de Gilbert Gress

Didier, Didier, Roland, Jérôme, Jean-Michel, Thomas, David, Camille, Jean-Luc et Jean-Marie ont été les invités du 5ème forum des supporters, organisés par le site officiel, D !rect et Le Feu Sacré. Partis à la rencontre du nouveau coach des Grenats, ceux-ci ont joué les prolongations puisque 120 minutes ont été nécessaires pour épuiser leurs questions et écouter les réponses de Gilbert Gress. Morceaux choisis.
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Quel regard portez-vous sur le club
?


Gilbert Gress : "Lorsque le Président Molinari m'a présenté à l'ensemble
du personnel peu après mon arrivée, je leur ai dit que j'arrivais dans un grand
club où des progrès considérables ont été faits, avec de superbes infrastructures
et que j'espérais que l'équipe allait se montrer digne de cet environnement
humain et matériel".



Quel regard portez-vous sur l'équipe (après les matches
contre Guingamp, Lyon, Nantes, Montpellier, Marseille) ?


Gilbert Gress : "En ce qui concerne l'équipe on ne peut pas être satisfait.
Sur le plan comptable, quant on encaisse en trois matches un seul but on doit
prendre sept points et non pas quatre ! La qualité de jeu hormis les deux premiers
matches est là, mais c'est indiscutable, il nous manque des points".



Quel a été votre premier contact avec l'équipe ?


Gilbert Gress : "Lorsque j'ai discuté avec eux, ils m'ont déclaré que
le style de Metz depuis quelques saisons n'avait jamais été de relancer. Les
joueurs ne se sentaient pas capables de jouer de façon plus ambitieuse. J'en
ai parlé avec eux. C'est vrai que Frédéric Meyrieu va parfois chercher les ballons
trop bas. Mais attention, ce n'est pas un reproche, il faut dans ce cas jouer
plus haut et qu'un autre joueur prenne sa place ! Il faut plus d'espace, il
faut plus faire circuler le ballon. Quand je leur ai dit : il faut faire le
jeu derrière, ils ne m'ont pas cru. Mais Frédéric Meyrieu a pris la parole et
leur a dit qu'en 97/98 ils jouaient ainsi. Le match contre Nantes les a en partie
rassurés. Il faut répéter concentration, effort, qualité de passe et ne pas
ménager ses efforts".



L'équipe a-t-elle le niveau de la D1 ?

Gilbert Gress : "Sur le match de Nantes on peut l'affirmer sans problème.
Sur le match de Guingamp on pourrait se poser la question. Avec du travail on
doit arriver à renouveler la prestation de Nantes. Il y a trop de joueurs qui
ne marquent pas de buts. Quand j'ai pris l'équipe de Suisse, j'avais 7 joueurs
à 0 buts. J'ai dit au libero, Laurent Blanc c'est 15 buts ! Ils ont rigolé,
mais je leur ai dit, les gars réveillez-vous, cela fait du bien de marquer de
temps en temps. C'est un état d'esprit à avoir. La défaite contre Guingamp était
catastrophique (NDLR : mi-temps 1-0 et 2-4). On savait comment ils allaient
tirer les corners, au second poteau et chaque joueur savait qui il devait marquer.
Regardez notre classement, on traîne ce match comme un boulet".



Le manque de résultats est-il du à un problème de confiance
?


Gilbert Gress : "Vous demande-t-on dans votre travail si vous avez confiance
? (rires) Si le joueur est un véritable professionnel, s'il a une bonne hygiène
de vie, s'il est dans un tel club avec un tel président et de telles structures,
s'il n'est pas en confiance c'est qu'il y a un problème ! La question est plutôt
: est-il souvent en position de tirer ? A-t-il tous les éléments pour tirer
? Il faut, je le répète, avoir cet état d'esprit".



Metz peut-il se maintenir ?

Gilbert Gress : "Les journalistes ont dit après le match que nous avons
réalisé que nous nous maintiendrons. Mais vous savez, je l'ai déjà dit, l'OM
il y a vingt ans avec 8 internationaux ne devait pas descendre et ils sont pourtant
descendus. Il faudra travailler dur pour se maintenir, mais tous autour de cette
table y croient encore, non ?".



Quelles sont les solutions au manque de réalisme offensif
messin?


Gilbert Gress : "C'est un tout. Le milieu qui ne s'engage pas assez,
la défense qui ne relance peut-être pas comme il le faudrait. L'évolution du
football moderne fait qu'à présent football=jeu=lutte. C'est vrai qu'en France
on lutte beaucoup plus que l'on ne joue. Je dis pourtant à mes joueurs de ne
pas provoquer de coups-francs inutiles. Le cafouillage à Marseille devant le
but de Songo'o vient de là. Les grandes équipes font peu de fautes inutiles.


Quand on a le ballon, il faut jouer en largeur (grands mouvements explicatifs).
Ce qui est important c'est que le danger doit venir de partout. A Neuchâtel
je prenais comme référence le match contre une équipe roumaine en Coupe d'Europe
où nous avions fait match nul 4 à 4. Et bien ces 4 buts, ont été marqués par
l'arrière gauche, le milieu, le libero et l'avant centre. Bien sûr on ne marque
pas 4 buts à chaque rencontre, mais c'est un exemple du football que j'aime.
L'année du titre du RC Strasbourg, l'avant-centre avait inscrit quatre buts,
l'arrière droit six".



Gilbert Gress sera-t-il Grenat l'an prochain ?


Gilbert Gress : "Pour l'instant il est question de sauver l'équipe. Même
si nous finissons à la seizième place, nous aurons sauvé notre saison. Maintenant
si nous pouvons finir douzième, nous le ferons. Après on verra. J'ai été pendant
quinze ans à Neuchâtel Xamax et il n'y avait pas de contrat, c'était toujours
une poignée de main avec le président. Le moment venu il n'y aura pas de problèmes
avec le président Molinari".



Pour quelles raisons travaillez-vous avec un groupe
restreint ?


Gilbert Gress : "Imaginez que vous ayez 25 joueurs dans votre groupe,
vous faites une opposition, il y en a déjà trois de trop. C'est pareil pour
réaliser des jeux restreints.

C'est comme le désir ou la passion chez Jospin ou Chirac. J'ai envie de leur
dire, donnez nous un projet. Je me sens plus à l'aise avec un groupe restreint.
En ce qui concerne la concurrence, si ils sont onze vrais pros, ils ne doivent
rien sentir et ne rien modifier dans leur préparation. Si le groupe est constitué
de 17 ou 18 éléments, il y aura un blessé, un hors de forme, un suspendu. C'est
plus facile de lancer un jeune et de lui donner sa chance. L'idéal pour un entraîneur
c'est de ne pas avoir à choisir qu'un groupe de onze joueurs et de leur dire
qu'ils vont tous jouer".



Joseph-Désiré Job s'est plaint dans la presse de ne
pas être titulaire, votre opinion ?


Gilbert Gress : "En tant que coach je le vois toutes les semaines. Il
ne m'a pas toujours montré qu'il avait envie. Il y aussi une complémentarité
au sein de l'équipe alignée à avoir. Joseph-Désiré sera peut-être notre sauveur.
Je l'espère et je le souhaite. Mais il doit le montrer à l'entraînement".



Quel est votre avis sur Ludovic Butelle et Franck Signorino
?


Gilbert Gress : "Je trouve que Ludo n'est pas mal du tout. Il parle,
il gueule, il commande. On est bien pourvu du côté des gardiens. Franck a des
qualités physiques exceptionnelles. Même à la 90ème minute il est capable de
vous faire deux allers-retour sur le côté gauche du terrain pour porter le surnombre.
Mais ce n'est pas suffisant, il n'est pas arrivé, il doit progresser encore
sur le plan technique".



Votre avis sur la déréglementation du marché des transferts
?


Gilbert Gress : "Il y a une quinzaine d'années faire un ou deux coups
il fallait une certaine imagination et trouver des joueurs qui ne coûtaient
pas grand chose. Nous avons fait venir Stielike, Bonalair et ils ont été fantastiques.
Mais l'arrêt Bosman a changé la donne : maintenant les joueurs préfèrent partir
en Angleterre, même en étant le énième étranger sans jouer. Autrefois les joueurs
signaient des contrats de 4 ou 5 ans et les honoraient presque à leur terme,
à présent, s'ils sont bons, au bout de 6 mois ils partent. On ne peut pas faire
de bon coup tous les ans. Comme je le dis souvent, la critique est facile mais
l'art est difficile".



Le football moderne n'est-il plus que le fait de mercenaires
?


Gilbert Gress : "Le vrai champion aura toujours l'amour du maillot. Les
autres, les faux-champions on en fait beaucoup. Je le regrette sincèrement.
Je suis le premier, comme tous les anciens à dire que ce n'est plus comme avant.
Pour l'anecdote, alors que j'étais sélectionneur de l'équipe de Suisse, j'ai
pris une semaine de vacances. Au retour en écoutant la radio j'ai entendu qu'un
joueur avait marqué dans le match Lausanne - Young Boys. En fait il avait marqué
sous ses nouvelles couleurs, contre son ancienne équipe. Son transfert a été
réglé en moins d'une semaine ! Heureusement il reste tout de même des joueurs
attachés à leur club et à leur maillot".



Vous revenez en France après une longue absence, avez-vous
eu des contacts avec le championnat français ?


Gilbert Gress : "J'ai fait le choix de rester quinze ans en Suisse. Le
président du PSG Borelli est venu me voir plusieurs fois à Genève, nous mangions
toujours au même restaurant. Il avait même remarqué qu'il y avait sept chariots
de dessert et en cas d'oubli réclamait les sept chariots (rires). Bordeaux,
Strasbourg, Saint-Etienne et les principaux clubs français m'ont contacté.

Lorsque j'ai estimé avoir fait le tour de la question en Suisse, j'ai émis le
souhait de revenir en France ou d'aller entraîner en Allemagne. Le Toulouse
Football Club m'a contacté en me demandant de mettre fin le plus vite possible
à tous mes engagements. Nous avons eu une réunion avec les dirigeants
dont Me Decker que vous connaissez bien, mais ils n'ont pas été honnêtes, le
lendemain ils passaient devant la DNCG avec le résultat que vous savez.

Pendant 6 mois j'ai été annoncé partout. J'ai même été approché par le Raja
Casablanca. Mais en 48 heures cela a été de la folie. Une vingtaine de managers
m'ont appelé en me disant qu'ils m'avaient recommandés. Pourtant ce n'est pas
sur Gilbert Gress que l'on va prendre des millions !"



Etes-vous favorables à la vidéo dans l'arbitrage ?


Gilbert Gress : " J' y suis favorable sur certaines actions de jeu comme
sur un ballon qui a franchi la ligne ou pour faire la distinction entre un coup-franc
aux 16 mètres ou un penalty".

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