Florent, comment allez-vous malgré la situation compliquée du FC Metz ?
Florent Malouda : « C’est très désagréable d’être aussi bas dans le classement et ne pas connaître la victoire depuis aussi longtemps. Là, nous allons nous déplacer à Caen et c’est justement contre cet adversaire que nous avons remporté notre dernier match. Pour moi, cela ne fait pas partie de mes objectifs fixés en début de saison. Maintenant, il faut faire avec et assumer. »
Cela fait dix-sept matches désormais que le FC Metz n’a plus gagné…
F. M. : « En tant que joueur, c’est inconcevable d’accepter d’être dans une telle série. Il faut aborder ce déplacement à Caen comme si c’était le dernier match de la saison et ne pas faire de calcul. Il faut avoir cette volonté de briser cette spirale tout simplement, par fierté, pour se diriger vers des choses positives. Il y a une urgence et je ne la perçois peut-être pas assez au quotidien. Or, il ne faut pas accepter la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. »
Est-ce important pour le FC Metz désormais de se concentrer avant tout à gagner de nouveau un match avant de faire des projections pour le maintien ?
F. M. : « Evidemment ! Pour moi, il ne faut pas faire de calculs, surtout dans notre situation. Cela fait trop longtemps que l’on entend « il reste tant de points à prendre », « le prochain il faut le gagner ». Ce sont des phrases qui font que l’on relativise presque la défaite. Pour moi, l’urgence c’est toujours le match qui se présente et il ne faut pas voir au-delà. Quel que soit l’adversaire, que ce soit Paris, Marseille, Caen, Lens, il y a cette volonté de s’imposer et de ne plus perdre. »
Pensez-vous que cette mauvaise série en cours soit due à un problème de confiance ?
F. M. : « Vu le potentiel et la qualité des joueurs, selon moi, c’est essentiellement un problème mental lié à la gestion de la pression, de l’évènement. Dans la façon d’appréhender les matches on le voit également puisque nous sommes capables de faire des bonnes choses et d’avoir des absences qui nous coûtent cher à chaque fois. Le haut niveau c’est de ne pas jouer le match avant ou ne pas se lamenter sur son sort et les faits de jeux mais être acteurs. Mentalement, nous avons été souvent défaillants cette saison dans la façon d’aborder les matches et dans la manière de gérer les faits de jeu. »
Comme vous le dites, malgré de l’amélioration dans le jeu ces dernières semaines, les erreurs continuent à coûter cher au FC Metz…
F. M. : « C’est frustrant, c’est rageant même parfois, mais c’est la réalité du haut niveau. A chaque match il faut remettre les ingrédients nécessaires et trouver cette régularité. Montrer des bonnes choses c’est bien mais, par moment, c’est très insuffisant. Face à Saint-Etienne, nous avons pu voir que c’était une équipe qui maîtrisait son sujet et qui attend justement cette faille, cette baisse de concentration de notre part et l’exploite à merveille. Ce que je regrette, c’est que tout au long de la saison nous n’avons finalement pas senti de progression à ce niveau-là. Evidemment, on a le droit de faire des erreurs, mais il ne faut pas les reproduire au fil des semaines. C’est très préjudiciable à ce niveau-là et on ne peut pas espérer de complaisance de la part de nos adversaires. C’est à nous de retrouver cette force intérieure qui fait que l’on peut jouer un match sans commettre d’erreurs et faire de cadeaux. Mais c’est aussi un problème de confiance, individuelle et collective. »
Qu’est-ce qu’il va falloir corriger impérativement pour votre déplacement à Caen ?
F. M. : « J’ai l’impression que l’on porte le poids de nos erreurs au moment d’aborder les matches et que par moment, sur des faits de jeu, on a l’impression que c’est une fatalité : on va faire une erreur, on va prendre un but et finalement quelque part on l’accepte. Il faut gommer cela pour pouvoir accrocher cette victoire qui ferait tant de bien dans les têtes. C’est bien d’avoir de la bonne volonté mais cela ne suffit pas à ce niveau. C’est bien d’être des bons mecs mais pour avoir des résultats il faut avoir cet esprit de révolte. On est encore un peu trop gentils et un peu trop attentistes pour aller chercher un résultat., il faut remédier à cela. »
Comment expliquez-vous le faible rendement offensif des Grenats ?
F. M. : « Je pense que nous avons la capacité de marquer mais nous sommes tellement dans un sentiment de fébrilité, de crainte d’encaisser un but que nous jouons avec le frein à main. Il faut que l’on arrive à démontrer que nous sommes capables d’avoir cette maîtrise et ce sang-froid pour obtenir un résultat. Cela passe aussi par ne pas encaisser de but quoi qu’il arrive, surtout à l’extérieur. »
On vous sent particulièrement remonté avant ce déplacement à Caen…
F. M. : « Ce n’est pas facile d’assumer des défaites mais elles ont une explication et il ne faut pas se cacher. Il faut prendre ses responsabilités et les assumer. Il ne faut pas toujours vouloir être lisse, à un moment donné, si nous sommes dans cette position c’est que plein de choses ne vont pas, il faut à la fois les analyser et les corriger car la saison passe vite, il ne reste déjà plus beaucoup de matches, et après il sera trop tard. Il y a une réaction à avoir et il faut être actif pour son avenir. Cela ne sert à rien de parler du coach ou du président car ce sont nous, les joueurs, qui sommes sur le terrain. Le coach a un discours musclé, il fait tout ce qu’il peut pour nous motiver mais à un moment donné c’est la fierté individuelle de chaque joueur qui doit se manifester. Nous devons avoir cette réaction d’orgueil et tout simplement se dire qu’il y en a marre de perdre des matches. On ne joue pas au football pour perdre et je ne vais pas me présenter samedi à 20h00 en victime. Je veux tout simplement mettre fin à cela. »