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Baticle : «Beaucoup d’envie et de confiance»

Ancien joueur du club à la Croix de Lorraine de 1999 à 2002, Gérald Baticle occupe depuis 2011 le poste d’entraîneur adjoint à l’Olympique Lyonnais. L’ancien attaquant messin nous parle de ses souvenirs en Lorraine, de ses nouvelles fonctions et de l’état de forme des Lyonnais.
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Pour commencer, pouvez-vous retracer pour nous votre parcours depuis votre départ du FC Metz en 2002 à votre arrivée à l’Olympique Lyonnais ?

Gérald Baticle : « Après mes années messines, j’ai rejoint l’ESTAC, alors en première division, pour une saison puis Le Havre en D2 et j’ai stoppé ma carrière de joueur. Je me suis ensuite concentré sur ma reconversion pendant quatre ans. J’ai réalisé l’apprentissage du métier d’entraîneur auprès de Guy Roux à L’AJ Auxerre. La première année je réalisais des séances spécifiques pour les attaquants de l’équipe fanion et du centre la semaine et, le week-end, j’allais observer des matches de l’adversaire, puis je me suis occupé les années suivantes de l’équipe U19. J’ai ensuite pris les rênes du Stade Brestois en Ligue 2 pour l’exercice 2008-2009 mais j’ai été limogé après sept-huis mois de compétition. Ce fut toutefois une riche expérience même si elle s’est mal terminée. J’ai ensuite été consultant pour la chaîne Canal +. »

Vous avez rejoint en 2011 l’Olympique Lyonnais vous occupez le poste d’entraîneur adjoint. Racontez-nous ?

G. B. : « A l’époque, Rémi Garde était directeur du centre de formation lyonnais et m’a proposé de m’occuper des U19, ce que j’ai immédiatement accepté. Finalement, une semaine après, il est nommé entraîneur et me propose finalement de devenir son adjoint. J’ai accepté sa nouvelle proposition sans hésiter. Me voilà depuis 2011 entraîneur adjoint à l’Olympique Lyonnais, et plus spécifiquement en charge des attaquants. »

Pouvez-vous nous dire en quoi cela consiste-t-il plus précisément ?

G. B. : « Je dirais que j’ai deux fonctions majeures. La première est de réaliser des entraînements spécifiques pour les attaquants et plus généralement concernant l’animation offensive de l’équipe. La deuxième est de m’occuper du montage vidéo de l’équipe adverse. Ce que j’aime le plus évidemment c’est être sur le terrain, au cœur de l’action. Je prends un véritable plaisir à concevoir et mettre en place des exercices pour corriger nos défauts ou pour renforcer nos points forts, développer nos qualités et aller toujours plus loin. L’analyse vidéo me permet par contre de véritablement rentrer dans la compétition. L’observation me prend du temps car je vais regarder quatre ou cinq matches de notre adversaire pour finalement réaliser une vidéo de six minutes que je vais présenter à toute l’équipe pendant un quart d’heure mais j’aime aussi cela. »

L’OL possède à ce jour la meilleure attaque du championnat avec 45 buts marqués. Vous devez être particulièrement fier de voir votre travail porter ses fruits ?

G. B. : « Je suis très heureux car je suis un compétiteur. Cela dit, je ne peux pas m’approprier cette réussite, je ne suis pas certain d’avoir appris beaucoup de choses à notre meilleur buteur, Alexandre Lacazette, par exemple. Il ne m’a pas attendu pour marquer des buts (rires). Ce classement témoigne de la réussite de nos attaquants mais plus globalement de l’ensemble des joueurs lyonnais car ils font ce qu’il faut pour être efficaces. Après, mon rôle dans tout cela c’est de faire en sorte d’amener au top techniquement nos joueurs offensifs, de les aider à se trouver le mieux possible sur le terrain, de faire en sorte qu’ils soient au top mentalement, en confiance mais sans excès, et de leur donner un maximum d’informations sur l’adversaire. »

Pouvez-vous nous parler davantage des deux attaquants lyonnais en pleine réussite depuis le début de la saison, Alexandre Lacazette et Nabil Fekir ?

G. B. : « Nabil Fekir est un garçon que le grand public découvre depuis cette saison, il est un peu plus dans l’ombre d’Alexandre Lacazette qui est le meilleur buteur du championnat à ce jour, mais il réalise lui aussi une superbe saison.  Plus qu’être complices, car ils s’entendent très bien sur et en dehors du terrain, ces deux garçons sont surtout complémentaires. Ils se servent l’un l’autre et c’est ce qui explique que cela fonctionne si bien. D’une manière générale, je dois avouer que c’est un vrai plaisir cette saison de travailler avec mes attaquants dont on peut dire que Nabil et Alexandre sont les deux locomotives. Je vois tous les jours des buts et des gestes fabuleux et c’est pour cela aussi que je fais ce métier. Ils comprennent très vite ce qu’on leur demande et mettent en application ce qu’on leur demande encore mieux que ce que l’on attend d’eux. C’est du très haut niveau. »

Après un début de saison poussif, l’Olympique Lyonnais est leader de Ligue 1 et reste sur série de six victoires consécutives. Qu’est-ce qui explique ce revirement de situation selon vous ?

G. B. : « Nous avons été en-dessous de notre niveau en début de saison tout simplement. Plusieurs raisons expliquent cela et principalement le fait que nous avions un nombre de blessés trop important et que nous n’étions pas prêt athlétiquement. Une fois que nous avons été mieux dans ce domaine et que nous avons récupéré certains éléments, la mayonnaise a pris rapidement. Nos joueurs jouent ensemble depuis deux ou trois ans pour la plupart, même plus pour ceux issus de notre centre de formation, donc ils ont déjà de nombreux automatismes. Nous sommes dans la continuité de notre travail finalement et on en récolte les fruits aujourd’hui. »

Vous recevez un promu qui lui n’a plus gagné en championnat depuis le 1er novembre dernier. Craignez-vous un excès de confiance de la part de vos joueurs ?

G. B. : « Non pas vraiment. Après un début de saison délicat, nous avons su trouver la force, l’énergie et le talent pour nous en sortir mais nous savons que tout cela reste fragile et surtout, nous savons ce que nous devons continuer de faire pour remplir nos objectifs. Je n’ai pas décelé d’excès de confiance particulier à l’approche de ce match et de toute façon le staff veille au grain pour que cela n’arrive pas car ce serait vraiment trop bête. »

 L’OL a été éliminé en Coupe de la Ligue face à Nantes cette semaine. Doit-on s’attendre à voir une équipe lyonnaise revancharde ce dimanche, déterminée à effacer ce faux-pas ?

G. B. : « C’est vrai que le groupe a été vraiment déçu par cette élimination car se qualifier et passer un tour de plus en Coupe de France nous tenait vraiment à cœur. Mais je dois dire que je ne vois pas de joueurs revanchards, je dirais plutôt qu’ils sont dans la continuité. Ils sont déterminés à avancer, le tout avec beaucoup d’envie et de confiance. Cela n’a pas déclenché chez eux de rébellion, ni même de peur particulière. »

Pour le leader du championnat, qui n’est désormais plus en lice dans aucune autre compétition, laisser filer des points face à Metz ce week-end relèverait-il de la « faute professionnelle » ?

G. B. : « Dans le football tout peut arriver. En revanche, il y aurait faute professionnelle si nous préparons mal cette rencontre mais nous faisons tout pour que cela ne soit pas le cas. Si Metz est trop fort pour nous ce week-end, nous ne pourrons que saluer leur performance mais je ne conçois pas de faute professionnelle possible. »

Les Messins alternent le chaud et le froid depuis le début de la saison. A quelle type d’opposition vous attendez-vous ?

G. B. : « Ce sera un match difficile face à une formation qui nous avait battu lors de la phase aller. J’ai pour habitude de ne pas trop parler de l’adversaire avant un match, hormis avec mes joueurs évidemment, mais je peux dire que nos adversaires nous ont rarement rendu les matches faciles, même lorsque nous nous sommes imposés avec des scores sans appel. »

Peut-on s’attendre à voir Maxwel Cornet évoluer face à son club formateur dimanche ?

G. B. : « Maxwel Cornet est dans la concurrence comme tous les autres joueur, il peut effectivement prétendre à disputer cette rencontre. C’est Hubert Fournier qui prendra cette décision le moment venu. »

Sur le plan personnel, on imagine que cette rencontre face à votre ancien club a une saveur particulière ?

G. B. : « Oui, même si revenir à Saint-Symphorien a été plus spécial encore, ce fut un grand moment pour moi, chargé d’émotions. Recevoir mon ancien club à Gerland est moins fort mais évidemment particulier. J’ai vécu de grands moments à Metz et j’y garde encore des connaissances et des amis, comme Philippe Gaillot par exemple. »

Vous également connu Albert Cartier entraîneur lorsque vous étiez joueur à Metz. Pouvez-vous nous en parler ?

G. B. : « Effectivement, après avoir joué contre lui toute ma carrière, puisqu’il était défenseur et moi attaquant, j’ai réalisé ma première saison à Metz sous ses ordres. Je ne sais pas précisément comment il travaille aujourd’hui mais je sais qu’à l’époque on retrouvait en Albert l’entraîneur, les qualités d’Albert joueur. Il y avait beaucoup de rigueur, de discipline, d’énergie mais aussi beaucoup d’écoute et le souci de la précision. »

Pour finir, pouvez-vous partager avec nous votre meilleur souvenir à Metz ?

G. B. : « Honnêtement, je garde beaucoup de bons souvenirs à Metz. Le plus marquant reste toutefois le maintien en Ligue 1 que nous avons obtenu au terme de la saison 2000-2001 en terminant l’exercice par une victoire à domicile face aux Girondins de Bordeaux (2-0). J’avais d’ailleurs marqué l’un des deux buts et je me rappelle également que ce match était le dernier de la carrière de Sylvain Kastendeuch, qui avait d’ailleurs été contraint de quitter la pelouse après quelques minutes de jeu. Remplir cet objectif a été presque aussi fort que de remporter un trophée. »

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