Cet été, pour la première fois de sa vie, Guido Leonardo Milan déposait ses bagages sur le sol français afin de tenter l’aventure au FC Metz. Malgré la barrière de la langue, le défenseur central s’est laissé séduire par le challenge sportif proposé par le club à la Croix de Lorraine. Un choix qu’il ne regrette pas aujourd’hui.
Un temps d’adaptation
Evidemment, l’Argentin a eu besoin d’un petit temps d’adaptation à sa nouvelle vie. « Au début c’était plutôt difficile car je pouvais difficilement communiquer mais je prends des cours de français et j’arrive de mieux en mieux à m’exprimer. » Pour faciliter son intégration auprès de ses coéquipiers, Guido Milan a pu compter sur Johann Carrasso, le seul francophone qui maîtrise les rudiments de la langue espagnole dans le vestiaire. « Pendant les causeries d’Albert Cartier il commence à comprendre seul à force de répéter les choses, raconte le portier messin.Et puis comme le coach est expressif, en fonction de sa gestuelle ou de son regard Guido comprend rapidement le message qu’il veut nous faire passer et je lui apporte ensuite des précisions sur les détails tactiques ou techniques. Nous lui avons aussi rapidement créé des fiches avec des mots indispensables sur le terrain. Dessus, il y avait des mots comme « seul », « ça vient » ou encore « laisse ». Nous avions tous été étonnés car en moins de dix jours il les avait tous appris et les utilisait pendant les matches ou les entraînements. » Une envie de d’apprendre et de s’intégrer particulièrement apprécié par le reste du groupe également. Cette faculté à s’adapter à son nouvel environnement permet à l’imposant défenseur, 1,94 mètre pour 93 kilos, de se sentir en confiance. L’idéal pour progresser chaque semaine davantage.
Agréablement surpris par l’accueil qui lui a été réservé en Lorraine, Guido Milan ne tarit pas d’éloges sur la gentillesse des « autochtones ». « Dès que j’ai posé un pied à Metz, j’ai su que j’avais pris la bonne décision : Je ne regrette pas mon choix. Que ce soient les autres joueurs, le staff, les dirigeants ou même les personnes que je croise en dehors du football, tous sont vraiment très aimables avec moi. Et puis, tout le monde est indulgent avec mon niveau de français. » Ce père de deux enfants a toutefois encore un peu de mal à s’acclimater. Il faut dire qu’un automne lorrain contraste nettement avec les 20°c de moyenne à Buenos Aires en plein mois de novembre. Et loin de son Argentine natale, Guido Milan peine a trouver de la viande aussi savoureuse qu’au pays du tango. « Je me rattrape avec le poisson qui est particulièrement bon ici », précise t-il. Et si l’on évoque souvent sa double nationalité italo-argentine, Guido Milan se sent bien plus proche de la terre de son enfance que de ses racines européennes. « Ma mère et toute une partie de ma famille sont italiens mais j’ai toujours grandit en Argentine, loin de cette culture donc je n’ai pas vraiment de liens forts avec ce pays que je ne connais d’ailleurs pas très bien. »
Deux championnats bien distincts
En quelques temps, le défenseur s’est particulièrement bien adapté à la France et à son football. Aujourd’hui devenu le véritable patron de la défense grenat, Guido Milan apprécie ce championnat, pourtant si différent de la deuxième division argentine. « C’est très physique ici et cela me plait bien. Il y a beaucoup plus d’impact physique et d’engagement qu’en Argentine où c’est plus technique. Autre chose m’a marqué : la différence de ferveur. Lorsque nous jouons à domicile il y a du monde au stade et de l’ambiance mais dès que nous jouons à l’extérieur dans des plus petits clubs les affluences sont très faibles. En Argentine, une grosse affiche de deuxième division peut attirer sans problème entre trente et quarante mille personnes ! Le football fait partie intégrante de la vie des gens, d’ailleurs tout les petits garçons ont des ballons de football avant de même de savoir marcher. » Comme une bonne partie, si ce n’est la totalité, de ses compatriotes, Guido Milan idolâtre Diego Maradona. « Il a tout gagné ! On ne peut être qu’admiratif de sa carrière. Lionel Messi deviendra peut-être un jour aussi important que lui en Argentine mais pour cela il faudra qu’il remporte la Coupe du Monde 2014 à Rio. »
Ce grand gaillard que certains observateurs comparent à un certain Zlatan à cause de la ressemblance physique, n’a ni le poste, ni la personnalité du Suédois. « C’est un garçon très réservé » confie Johann Carrasso. Un joueur également très réfléchi qui fait son petit bonhomme de chemin sur les pelouses du National sous le maillot grenat, faisant au passage l’unanimité auprès de ses coéquipiers et des supporters messins. Pourvu que ça dure !