Metz a battu Rouen (1-0) auStade Saint-Symphorien samedi dernier. Une victoire importante ?
Thibaut Bourgeois : « C’est un succès capital car plusieurs des équipes jouant la montée en Ligue 2 n’ont pas glané les trois points de la victoire. Je pense notamment au Poiré-sur-Vie et Fréjus Saint-Raphaël qui se sont neutralisés la veille. Il fallait donc en profiter pour les distancer et consolider un peu plus notre deuxième place au championnat. De plus, nous sommes sur une bonne série de matches depuis quelques journées, il faut conserver cette dynamique. Et il faut ajouter à cela l’envie de prendre notre revanche après la défaite subie sur leur pelouse du stade Robert-Diochon lors de la 14ème journée.»
La seconde période a été plus délicate à gérer avec une équipe rouennaise qui se montrait de plus en plus incisive. Etait-ce dû à la peur de prendre un but comme contre Colmar ?
T.B. : « Notre rythme a baissé durant la dernière demi-heure car nous restions plus dans nos 20 mètres. Nous voulions éviter de prendre un but et repartir avec un match nul, comme contre Colmar, ce qui avait été frustrant. Nous comptions sur les contres pour tenter d’alourdir la marque et nous mettre définitivement à l’abri mais nous avons manqué de précision par moments. Nous remportons finalement le match 1-0, ce qui est le plus important.»
Vous êtes un avant-centre de formation, mais depuis le début de la saison, Albert Cartier vous a plusieurs fois fait jouer en tant qu’ailier ou milieu offensif. Est-ce ce que cela vous perturbe ?
T.B. : « Ce n’est pas un problème de jouer à plusieurs postes. Lorsque j’évoluais au sein de l’équipe des jeunes ou sous le maillot de l’équipe de France des moins de vingt ans, nous avions l’habitude de ne pas avoir un seul rôle dans le jeu. Je pense que c’est une bonne chose, cela nous rend polyvalents et nous permet d’aider l’équipe en fonction de ses besoins et de nous mettre à son service de plusieurs manières.»
Peu utilisé lors de la première partie du championnat, vous avez su vous affirmer, pour être finalement titularisé à trois reprises lors des cinq dernières journées. Qu’est ce qui a changé ?
T.B. : « Au début de la saison, je n’étais pas encore en condition physique suite à différentes blessures dont j’ai été victime cette année. Pouvoir revenir et être en condition demande du temps et des efforts, ce que nous avons fait avec l’équipe médicale qui a fait du bon travail pour me remettre sur pied. Mon objectif était de revenir en janvier en forme pour montrer sur le terrain que j’étais désormais prêt. Ce qui m’a permis de faire de bonnes entrées en tant que remplaçant dans un premier temps, puis d’être titularisé progressivement dans un second temps. J’ai pris mes responsabilités car il faut mériter d’être dans le onze de départ. Il faut donner le meilleur de soi-même et pouvoir apporter un plus à l’équipe.»
Vos blessures récurrentes depuis deux ans ont-elles freiné votre progression au sein de l’équipe messine ?
T.B. : « Il est indéniable que des problèmes physiques à répétition m’ont souvent éloigné des terrains. Je n’ai pas pu jouer au football comme je le voulais et j’ai du consacré du temps à me soigner. Mais je ne suis pas une personne de nature pessimiste. J’ai envie de croire que j’ai laissé ces problèmes derrière moi pour pouvoir m’investir pleinement dans ce que je fais et m’améliorer pour être un joueur qui peut contribuer aux succès du FC Metz.»
Malgré une rupture des ligaments croisés du genou en octobre 2011, votre prêt au FC Martigues vous-a-t-il apporté quelque chose ?
T.B. : « En allant à Martigues, j’ai pu découvrir un autre environnement car je suis au FC Metz depuis le début des années 2 000. J’ai fait un travail sur moi-même, pour pouvoir m’ouvrir un peu plus car je suis de nature timide. Le fait d’évoluer dans un groupe que je ne connaissais pas m’a aidé à m’affirmer. Maintenant je communique mieux avec mes coéquipiers sur le terrain, ce qui est important au cours d’un match.»
Vous avez rejoint l’équipe professionnelle en 2008, et déjà à l’époque, vous étiez considéré comme un grand espoir du club. Ces attentes vous ont-elles mis une certaine pression ?
T.B. : « C’était quelque peu difficile à assumer les premières années, mais en même temps, cela vous tire vers le haut. Les gens comptent sur vous, c’est une belle source de motivation. Vous avez envie de donner le meilleur de votre personne pour montrer aux supporters qu’ils ont eu raison de croire en vous.»
Le prochain match aura lieu vendredi sur la pelouse du Paris FC. Vous attendez-vous à un match difficile face à une équipe qui joue le maintien ?
T.B. : « Ce déplacement sera loin d’être facile à négocier. Le Paris FC effectue une bonne fin de saison grâce en partie à un mercato hivernal efficace. De plus, ils ne sont pas assuré de rester en National la saison prochaine donc ils vont jouer pour la gagne. C’est un match coupe-gorge où il faudra rester sur nos gardes et nous battre pour revenir en Lorraine avec la victoire.»
Metz enchaîne les bons résultats en empochant 17 points lors des sept dernières journées. À quoi est due cette efficacité ?
T.B. : « Je pense que cela est en partie dû à une bonne préparation physique, ce qui est fondamental en fin de saison pour faire la différence. D’autres équipes du championnat ont un effectif de qualité mais qui s’essouffle au fur et à mesure que les journées défilent. La réelle difficulté est de pouvoir conserver un bon rythme.»
A cinq journées de la fin du championnat, pensez-vous déjà à la Ligue 2 ?
T.B. : « Ce serait une source de déconcentration de nous imaginer déjà en deuxième division. Nous en sommes proches bien sûr, mais proches uniquement, pas encore complètement. Il faut soigner cette fin de saison pour assurer notre montée mathématiquement le plus tôt possible. A ce moment-là, peut être que ma réponse sera différente (rires) ! »
Vous êtes lié au FC Metz jusqu’en juin 2014. Avez-vous l’intention d’honorer votre contrat ?
T.B. : « Bien sûr que je reste avec le FC Metz ! En cas de retour à l’échelon supérieur, ce serait un nouveau challenge pour le club et pour moi. Je rêve même d’évoluer un jour en Ligue 1 avec le maillot grenat. Ce serait un véritable honneur de défendre nos couleurs et ce serait une belle occasion de remercier tous ceux qui me font confiance.»
Pour finir, quel club souhaitez-vous voir remporter la Ligue des Champions ?
T.B. : « Voir Dortmund soulever la coupe aux grandes oreilles à Wembley le 25 mai me ferait plaisir. Mais avant, ils vont devoir venir à bout du Real Madrid… plus facile à dire qu’à faire ! Une finale 100 % allemande avec le Borussia s’opposant au Bayern Munich, qui a déjà fait un grand pas, donnerait lieu à un beau choc. Nous en saurons plus dans une semaine.»