Les grands clubs ne meurent jamais. Même lors des heures
les plus sombres, la passion demeure, à la fois visible et invisible.
Lorsqu’on pénètre au Stade Geoffroy Guichard, terre d’exploits
mémorables, on pourrait en sentir l’odeur venir nous chatouiller
les narines. « C’est un mythe, explique Samuel
Allegro, l’enfant du pays. C’est le premier club français
qui a fait rêvé le pays entier. » Alors, quand l’édifice
paraît prêt à rendre l’âme pour quelque raison
que ce soit, la ferveur populaire est là pour prêter ses épaules
afin qu’il ne s’effondre pas. L’absence de résultats
depuis bon nombre d’années, les faux passeports, la Ligue 2, rien
n’a mis à terre le soldat Saint-Étienne. «
Même si l’ASSE est redevenu un club normal, ses supporters restent
parmi les plus fervents et sont toujours présents. Je ne sais pas comment
l’expliquer mais c’est un état d’esprit, un héritage
familial qui se transmet de génération en génération.
Quoiqu’il arrive, le supporter stéphanois vit avec ce club ancré
en lui. »
Les mots, forts, témoignent que l’attachement aux couleurs est
resté intact chez le latéral droit des Grenats. Personne ne connaît
mieux que lui l’état d’esprit qui règne dans le Forez.
« C’est vraiment particulier. Le football fait partie de
la vie de chacun. En ville, tout le monde a une écharpe des Verts. De
ce côté, c’est assez proche de ce qu’on peut voir à
Lens. » Un soutien populaire sur lequel le proche voisin lyonnais
ne peut pas compter. Les hommes d’Aulas ont beau continuer d’étaler
leur supériorité sur le football hexagonal, leur côte d’amour
reste à des années lumière de celle de leurs rivaux. «
Lyon ne sera jamais Saint-Etienne à ce niveau, affirme Allegro.
Le public est tout simplement différent, plus spectateur. Il y a aussi
des supporters qui sont derrière leur équipe mais ça n’est
pas la grande majorité. Les deux clubs sont incomparables au niveau de
l’état d’esprit. »
On en vient donc logiquement à cette rivalité, fil rouge de la
vie des fans les plus acharnés des deux camps. Si Lyon est progressivement
monté en puissance, occupant le haut de l’affiche de manière
constante depuis une décennie, l’ASSE n’a plus rien gagné
depuis des lustres. Voilà qui ne fait qu’augmenter les tensions.
« Les supporters des Verts sont jaloux de ce revirement de situation.
Ils sentent que Lyon a pris une avance sur leur club. De manière générale,
je ne connais en France aucune rivalité aussi forte. Même Paris
– Marseille n’atteint pas ce niveau à mon avis. C’est
carrément de la haine et cela a toujours été le cas. Il
y a une question d’identité régionale et de différences
sociales. Lyon a un côté un peu bourgeois tandis que Saint-Etienne
est une région minière, plus pauvre. C’est sans doute cela
qui fait la différence. »
Ce n’est toutefois pas cet éternel combat qui a donné à
l’ASSE une si riche histoire mais bien ses victoires, souvent accompagnées
d’une frénésie sans égal. Dix titres de Champion
de France, six Coupes de France et une finale de Coupe d’Europe mémorable,
perdue face au Bayern Munich à Glasgow en 1976. « Je ne
l’ai pas vécu évidemment, mais de tous les souvenirs que
se remémorent mes proches, c’est celui qui revient le plus souvent.
» A force d’en entendre parler, de ces maudits poteaux
carrés, Samuel Allegro a presque l’impression de les avoir vus et
entendus résonner, percutés par le cuir. C’est sans doute
également le cas pour la plupart des mille supporters stéphanois qui
rempliront le parcage visiteur de Saint-Symphorien ce samedi. Avec l’indestructible
espoir que l’ASSE de leur vivant ré-alimente un jour la légende
verte…
les plus sombres, la passion demeure, à la fois visible et invisible.
Lorsqu’on pénètre au Stade Geoffroy Guichard, terre d’exploits
mémorables, on pourrait en sentir l’odeur venir nous chatouiller
les narines. « C’est un mythe, explique Samuel
Allegro, l’enfant du pays. C’est le premier club français
qui a fait rêvé le pays entier. » Alors, quand l’édifice
paraît prêt à rendre l’âme pour quelque raison
que ce soit, la ferveur populaire est là pour prêter ses épaules
afin qu’il ne s’effondre pas. L’absence de résultats
depuis bon nombre d’années, les faux passeports, la Ligue 2, rien
n’a mis à terre le soldat Saint-Étienne. «
Même si l’ASSE est redevenu un club normal, ses supporters restent
parmi les plus fervents et sont toujours présents. Je ne sais pas comment
l’expliquer mais c’est un état d’esprit, un héritage
familial qui se transmet de génération en génération.
Quoiqu’il arrive, le supporter stéphanois vit avec ce club ancré
en lui. »
Les mots, forts, témoignent que l’attachement aux couleurs est
resté intact chez le latéral droit des Grenats. Personne ne connaît
mieux que lui l’état d’esprit qui règne dans le Forez.
« C’est vraiment particulier. Le football fait partie de
la vie de chacun. En ville, tout le monde a une écharpe des Verts. De
ce côté, c’est assez proche de ce qu’on peut voir à
Lens. » Un soutien populaire sur lequel le proche voisin lyonnais
ne peut pas compter. Les hommes d’Aulas ont beau continuer d’étaler
leur supériorité sur le football hexagonal, leur côte d’amour
reste à des années lumière de celle de leurs rivaux. «
Lyon ne sera jamais Saint-Etienne à ce niveau, affirme Allegro.
Le public est tout simplement différent, plus spectateur. Il y a aussi
des supporters qui sont derrière leur équipe mais ça n’est
pas la grande majorité. Les deux clubs sont incomparables au niveau de
l’état d’esprit. »
On en vient donc logiquement à cette rivalité, fil rouge de la
vie des fans les plus acharnés des deux camps. Si Lyon est progressivement
monté en puissance, occupant le haut de l’affiche de manière
constante depuis une décennie, l’ASSE n’a plus rien gagné
depuis des lustres. Voilà qui ne fait qu’augmenter les tensions.
« Les supporters des Verts sont jaloux de ce revirement de situation.
Ils sentent que Lyon a pris une avance sur leur club. De manière générale,
je ne connais en France aucune rivalité aussi forte. Même Paris
– Marseille n’atteint pas ce niveau à mon avis. C’est
carrément de la haine et cela a toujours été le cas. Il
y a une question d’identité régionale et de différences
sociales. Lyon a un côté un peu bourgeois tandis que Saint-Etienne
est une région minière, plus pauvre. C’est sans doute cela
qui fait la différence. »
Ce n’est toutefois pas cet éternel combat qui a donné à
l’ASSE une si riche histoire mais bien ses victoires, souvent accompagnées
d’une frénésie sans égal. Dix titres de Champion
de France, six Coupes de France et une finale de Coupe d’Europe mémorable,
perdue face au Bayern Munich à Glasgow en 1976. « Je ne
l’ai pas vécu évidemment, mais de tous les souvenirs que
se remémorent mes proches, c’est celui qui revient le plus souvent.
» A force d’en entendre parler, de ces maudits poteaux
carrés, Samuel Allegro a presque l’impression de les avoir vus et
entendus résonner, percutés par le cuir. C’est sans doute
également le cas pour la plupart des mille supporters stéphanois qui
rempliront le parcage visiteur de Saint-Symphorien ce samedi. Avec l’indestructible
espoir que l’ASSE de leur vivant ré-alimente un jour la légende
verte…