Sur le plan sportif, quel bilan global tirez-vous de cette saison 2016/2017 ?
Sébastien Tambouret : « Le parcours effectué en championnat est très beau. Quand nous avons commencé notre travail avec Sylvain (Marchal), nous étions plus pessimistes sur notre place finale. Dans notre idée, nous nous voyions plus terminer autour de la cinquième place. Puis, après le mois de janvier, nous avons senti l'équipe de plus en plus intéressante, de plus en plus compétitrice. Nous nous sommes alors pris au jeu en donnant quelques challenges aux garçons car tout le monde prenait du plaisir à faire perdurer notre dynamique d'invincibilité. Tous ces éléments, nous ont finalement menés sur la 3ème marche. Viser plus haut, je pense que c'était compliqué. Nancy (1er), même si ça fait un peu mal de le dire, avait une bonne équipe et Auxerre (2ème) était plus fort que nous. Nous avons gagné ce deuxième championnat allant du 3ème au 6ème. C'est une belle performance. »
Sylvain Marchal : « C'est vrai, la saison a été plus consistante que ce que je pensais. Le bilan est vraiment positif surtout lorsque l'on regarde la trajectoire, l'évolution et la progression sur la saison. Les débuts ont été compliqués puis, que ce soit individuellement ou collectivement, nous nous sommes améliorés dans tous les secteurs du jeu. Au final, terminer sur le podium du championnat U19, c'est plutôt pas mal. Il faut bien évidemment y rajouter des performances intéressantes en Coupe Gambardella. D'ailleurs, nous avons eu le mérite de ne pas lâcher après l'élimination en Coupe, bien au contraire. C'est une saison positive ! »
Si on regarde de plus près votre parcours, on se rend compte que la phase aller a été plutôt moyenne tandis que sur les matches retours vous faites quasiment un sans fautes. Comment expliquez-vous cette différence ?
S. T : « On termine sur 16 matches sans défaites en comptant la Gambardella. On avait conclu la phase aller à la 9ème place et sur la phase retour on a réussit à monter sur le podium. C'est encourageant de finir de cette façon car on a vu de la progression et c'est aussi le cœur de notre métier. Si on doit faire une analyse, notre départ moyen est peut-être du à l'arrivée d'un nouveau coach, à la mise en place d'un nouveau mode de fonctionnement et aussi de quelques autres nouveautés. Le temps que les joueurs absorbent puis adhèrent à ces nouvelles choses, qui n'étaient peu-être pas dans leurs habitudes, fait que la machine a mis un certain temps à se mettre en route. »
S. M : « Oui, c'est aussi mon ressenti. Il y a aussi eu un temps d'adaptation pour les joueurs qui montaient des U17. Comme le dit Sébastien, les « anciens » ont été un peu bousculés dans leurs habitudes et ils ont du se faire à un nouveau fonctionnement, à de nouveaux principes de jeu. Il faut un certain temps pour que les joueurs assimilent ce qu'on leur demande. Pour la deuxième partie de saison, je pense que l'arrivée de Bertrand Barbier, préparateur physique à la formation, a joué un rôle prépondérant. Avoir fait une bonne préparation athlétique nous a permis de terminer l'année en pleine bourre. »
Vous terminez avec la meilleure défense du groupe B (19 buts encaissés). Le fait que vous soyez tous les deux d'anciens défenseurs a-t-il joué un rôle ?
S. T : « Tout d'abord, c'est honorant d'être la meilleure défense du championnat. Ensuite, je ne pense pas que cela ait un lien avec nos anciens postes. Toutes poules confondues, nous possédons la deuxième meilleure arrière-garde de France. Pourtant, nous n'avons jamais joué de façon défensive, ce n'est pas ce que nous avons mis en place, ni notre philosophie. Cette statistique reflète principalement un état d'esprit avec onze joueurs prêts à se battre pour récupérer le ballon. C'est également du aux valeurs messines de solidarité. Et enfin, notre gardien Haïdara a aussi grandement participé à entretenir cette solidité. »
S. M : « C'est beaucoup de travail au quotidien sur les aspects défensifs et l'organisation collective. Une bonne base défensive, même sans avoir évolué au poste de défenseur, on sait que c'est important pour obtenir des bons résultats. Les joueurs ont fait ce qu'il fallait pour encaisser le moins de buts possibles même si nous avons parfois eu un brin de réussite. Après, j'ai quand même un regard particulier sur les défenseurs centraux car c'est le poste que je connais le mieux mais il est important d'être proches de tout le monde. Si on se concentre sur deux joueurs, on ne fait pas une équipe (sourire). »
Vous êtes allés jusqu'en quarts de finale de la Coupe Gambardella en éliminant notamment Lyon et Nice. Est-ce satisfaisant ou avez-vous quelques regrets ?
S. T : « Ce n'est jamais une satisfaction de se faire éliminer. Quand on commence une compétition, c'est toujours pour essayer de la gagner. Cette défaite à Montpellier, elle reste encore un peu en travers de la gorge. Nous étions sur une embellie, nous produisions des choses très intéressantes et bizarrement nous avons été moins bien au niveau de l'investissement. Je ne pense pas que Montpellier soit la meilleure équipe que l'on ait rencontrée, mais au final ils nous ont éliminés. Après, si on regarde notre parcours dans son ensemble, c'est plutôt très fort. Hormis notre premier tour, nous avons été obligés de défier Strasbourg, Lyon et Nice qui ont tous des centres de formations réputés. Nous avons vécu une belle aventure même si j'aurais préféré qu'elle devienne une épopée. Ce parcours montre surtout le travail fourni à la formation du FC Metz. »
S. M : « C'est vrai que lors de cette confrontation avec Montpellier nous avons tous fait un match moyen. En évoluant à notre vrai niveau, je pense qu'on avait la possibilité de passer. Sans avoir été très bons et en encaissant un carton rouge, on ne se fait sortir qu'aux tirs au but... Ça reste un parcours très formateur pour les jeunes avec des matches à pression. Contre Montpellier, c'était pour beaucoup le premier rendez-vous avec une telle importance. Le match était retransmis à la télévision, le président Bernard Serin avait fait le déplacement, autant d'éléments auxquels ils ne sont pas forcément habitués. Le parcours a aussi été très formateur pour nous le staff. Le fait d'être toujours en vie en Gambardella a aussi amené une dynamique positive pour le championnat.»
Si vous aviez un match à ressortir de cette saison, lequel serait-il ?
S. T : « En championnat, sans hésiter je dirais la rencontre face à Sochaux (victoire 4-1). A ce moment là, ils étaient euphoriques et jouaient encore le titre. Surtout, ce match était placé une semaine avant notre quart-de-finale de Gambardella. Sur cette rencontre, on a senti, de notre côté, une vraie puissance défensive et aussi de grosses possibilités offensives. Mettre quatre buts à l'extérieur contre cet adversaire là, ce n'est pas rien. Par ailleurs, cette prestation venait récompenser tout le travail accompli sur les précédents matches. Pour moi, c'est la référence de notre saison. Au niveau de la Gambardella, je citerai la victoire contre l'Olympique Lyonnais (3-2). Nous avions su renverser une équipe programmée pour remporter cette compétition et qui connaissait le très haut-niveau avec la Youth League. Ce jour-là, nous avions fait preuve d'audace et de caractère. »
S. M : « J'ai également bien aimé notre prestation à Torcy en début de saison. Même si nous n'avions ramené qu'un nul, nous avions été solides face à une belle équipe. En Gambardella, ce n'est pas le match contre l'Olympique Lyonnais que je placerais en premier. La victoire contre l'OGC Nice m'a plus marqué (0-0, 4-2 aux tab). C'était à domicile, les jeunes de l'école de foot étaient présents pour regarder la rencontre. Le contexte était plus sympa que lors du tour précédent contre Lyon. »
Au contraire, un regret ?
S. T : « Ma déception, c'est le visage affiché lors de nos confrontations avec l'ASPTT Dijon (0-0) et Besançon (0-0). Nous étions capables d'énormes performances face à des grosses formations où nous n'étions pas favoris et, face aux équipes mal classées nous avons, parfois, montré un peu moins d'intentions. Et quand on veut être professionnel, il faut avoir cette envie de jouer tous les matches pour les gagner, peu importe l'adversaire. C'est peut-être la prochaine étape pour ces joueurs de se dire qu'il n'y a pas de matches faciles. »
S. M : « Personnellemnt, je retiens plus le nul à Epinal où, dans un contexte particulier et une météo cataclysmique, nous n'avions pas été très bons. Notre première rencontre de la saison à Troyes avait aussi été décevante, nous étions passés complètement à côté. »
Il s'agissait de votre première saison en tant que binôme. Comment jugez-vous votre relation sur cette saison ?
S. T : « Il y a ma relation avec Sylvain mais il y aussi celle avec toutes les personnes impliquées dans la formation. Cela concerne évidement Sébastien Muet mais aussi le staff de l'équipe réserve, celui des U17 ou encore notre directeur général, Denis Schaeffer. Ce n'est vraiment pas qu'un coach avec ses joueurs. Concernant Sylvain (Marchal), nous avons accroché immédiatement car notre vision du football est très proche. Il m'amène son expérience de footballeur de haut-niveau encore toute fraîche. C'est vraiment un luxe énorme de pouvoir travailler à deux sur une catégorie. Cela nous permet d'être beaucoup plus pointus, beaucoup plus précis. Je pense sincèrement que notre collaboration est une réussite sur la saison. »
S. M : « Notre relation fut très bonne. C'est une personne très ouverte, nous nous sommes rapidement entendus sur un fonctionnement commun. Sébastien (Tambouret) m'a apporté son expérience sur la formation et sur la gestion des équipes de jeunes. Il avait aussi l'avantage de bien connaître cette catégorie U19, ce qui n'était pas forcément mon cas. Chacun a apporté à l'autre, on s'est plutôt bien complétés. En tout cas, j'ai réellement pris du plaisir sur cette saison. »
Quelles sont vos ambitions personnelles pour l'avenir ?
S. T : « Je souhaite m'inscrire dans la continuité. J'espère que mon travail et mon investissement fournis cette année ont été appréciés et qu'on continuera à me faire confiance. Après dans le football, on sait que tout peut arriver que ce soit du à un changement de philosophie, un changement de direction ou autre. Je suis paré à toute éventualité. »
S. M : « L'année dernière, j'étais en charge des U16, j'ai eu la chance de basculer sur les U19 où on se rapproche plus du haut-niveau. Ces deux saisons m'ont permis d'avoir une vue globale sur les différentes catégories. Je viens de valider mon DES (Diplôme d'Etat Supérieur), il y a quinze jours. Pour l'instant, l’organigramme sportif pour l'an prochain n'a pas encore été acté. Il faudra regarder les attentes du club, mais voir autre chose peut aussi être bénéfique pour ma progression dans ce milieu. Pour l'instant, je continue à apprendre. A moyen ou long terme, j'aimerais découvrir le haut-niveau soit dans un staff soit en tant qu'entraîneur principal. »